Dans le New York des années 60, les hommes et les femmes qui travaillent à Sterling Cooper, l’une des agences de publicité montantes de la ville, doivent faire face à de nombreux défis alors que l’entreprise tente de s’adapter à une industrie en plein essor pour assurer sa survie.
Au cœur de l’agence, l’ambitieux génie créatif et énigmatique Don Draper (Jon Hamm) est l’un des grands noms de la pub – l’un de ses "Mad Men" autoproclamés. Mais s’il est au sommet de son art, Don, tel le maître manipulateur qu’il est, cache beaucoup de secrets, lui qui est aussi hanté par un passé troublé. Mais il peut toutefois compter sur son assurance extérieure, un véritable masque qui cache les nombreuses insécurités – et les nombreux vices – de ce père de famille à l’apparence (un peu trop ?) parfaite.
C’est dans une certaine indifférence que Mad Men débarque à l’antenne en 2007 : personne ne s’attend alors à ce que cette première création originale de la chaîne câblée AMC présentant des acteurs inconnus devienne l’un des shows les plus reconnus du petit écran. Malgré ses débuts timides, ses audiences augmentent rapidement – surtout après les très nombreuses récompenses que la série reçoit dès sa première année. Le reste appartient à l’Histoire.
Mad Men c’est le portrait d’une agence de publicité dans les années 60 peuplée d’hommes en costume – verre à la main et cigarette au bec – et de leurs parfaites secrétaires, véritables femmes à tout faire. Démesurément ambitieux et passionnément ingénieux, ces “hommes fous” portent bien leurs noms : le titre de la série fait en effet référence aux “ad men” (“les publicitaires”) de Madison “Mad” Avenue, la rue New Yorkaise emblème de la publicité.
Le show s’immisce dans la vie personnelle et professionnelle de ses protagonistes et particulièrement celle de Don Draper. Comme Tony Soprano avant lui ou Walter White après lui, Don est un anti-héros tragique et charismatique qu’on adore détester – ou qu’on déteste adorer, selon les points de vue.
Absolument intrigante et passionnante, l’un des points forts de la série de Matthew Weiner est qu’elle a su dépeindre avec justesse les humeurs et mœurs sociales changeantes en constante évolution des années 60 et 70, tout en restant d’actualité et en proposant une critique avisée du consumérisme d’autrefois et d’aujourd’hui.
Mais si Mad Men – avec ses innombrables récompenses (16 Emmys, 5 Golden Globes et bien plus) et l’admiration de Barack Obama qui plus est – a convaincu le monde entier, c’est parce qu’elle a excellé dans quatre domaines clés : sa mise en scène soignée, ses visuels stylisés, fidèles à son époque passée, et son casting irréprochable qui a révélé, entre autres, Jon Hamm, Elisabeth Moss et Christina Hendricks. Et enfin, son écriture, elle est qui désormais considérée comme l’une des séries les mieux écrites de toute l’histoire de la télévision – et dont le final figure dans les listes des meilleurs derniers épisodes de séries...
Attention, ici, on n’a pas affaire à un show à suspense plein de cliffhangers : Mad Men est surtout un plaisir intellectuel et esthétique (avec un générique parfait), un chef d’œuvre de l’âge d’or de la télévision qui a ouvert la voie aux autres grandes d’AMC : Breaking Bad, The Walking Dead et Better Call Saul.
Mad Men, créée par Matthew Weiner, avec Jon Hamm, Elisabeth Moss, Vincent Kartheiser…
7 saisons (sauf un épisode ?) à voir sur Netflix.