ATTENTION - L'article ci-dessous contient des petits spoilers sur "Joker : Folie à Deux", dans la mesure où il évoque quelques éléments de son intrigue. Veuillez passer votre chemin si vous ne l'avez pas encore vu.
Comme Venom avec Spider-Man, il est bien difficile d'imaginer le Joker sans Batman (alors que l'inverse est possible), tant le Clown prince du crime se présente comme l'antithèse de l'Homme Chauve-Souris sur tous les plans. C'est pourtant ce qu'a réussi Todd Phillips en 2019 avec son film milliardaire au box-office, sans que le public n'ait eu le sentiment qu'il manquait quelque chose.
Il faut dire que Batman était malgré tout présent dans l'intrigue centrée sur Arthur Fleck (Joaquin Phoenix). Ou plutôt un jeune Bruce Wayne (Dante Pereira-Olson) qui avait encore ses parents au début du long métrage, mais plus à la fin, puisque Thomas et Martha étaient victimes de la révolte dont le Joker avait été l'étincelle dans les rues de Gotham City.
Une manière, pour Todd Phillips, de se rattacher à la mythologie de Batman, dans un long métrage qui devait rester sans suite. Sauf que cette dernière, Folie à deux, vient de sortir dans nos salles, et qu'elle nous présente sa version d'Harley Quinn, jouée par Lady Gaga. Mais qu'en est-il du Chevalier Noir ? Car pour beaucoup, difficile d'imaginer la suite des aventures du Joker sans que ce dernier ne se montre.
Le réalisateur a pourtant réussi à résister à la tentation, car jamais l'ombre de Batman ne plane sur le film. Peut-être parce que cette suite se déroule quelques années après le premier opus, et que Bruce Wayne serait encore trop jeune pour patrouiller dans la ville. Et sans doute pour éviter de parasiter la version avec Robert Pattinson. Mais peu importe la raison, le résultat est le même. Ce qui n'empêche pas le long métrage de faire intervenir un autre personnage clé de l'univers DC.
Outre Harley Quinn, Folie à deux met en scène Harvey Dent, joué par Harry Lawtey, l'une des stars de la série Industry. Dans le récit, le personnage n'est encore que procureur adjoint, mais il occupe une place centrale dans la seconde moitié de l'intrigue, qui se déroule dans le cadre du procès d'Arthur Fleck. Et il ne nous faut pas longtemps pour nous demander si cette suite ne cache pas une autre origin story de méchant DC.
Warner Bros. Pictures
La réponse est non : jamais la schizophrénie d'Harvey ne se manifeste d'une manière ou d'une autre. Pas plus qu'il n'est défiguré par un jet d'acide (ou une explosion qui lui brûle la moitié du visage comme dans The Dark Knight). Folie à deux adresse quand même un énorme clin-d'oeil aux fans lorsque le procès s'achève avec une détonation qui emporte une bonne partie de la salle d'audience.
Alors que la caméra s'attarde évidemment sur le Joker, nous pouvons apercevoir Harvey, choqué, au second plan. Avec des blessures sur une seule moitié du visage. Bien que très superficielles à première vue, il s'agit bien de sa transformation en Double-Face, comme l'a confirmé Todd Phillips à Entertainment Weekly. Une manière de donner un public un peu de ce qu'il attend, mais pas trop non plus.
Car le réalisateur a bien affirmé, pendant la promotion, qu'il ne comptait pas faire un Joker 3. Ce que la fin semble confirmer, et montre que sommes d'avantage dans le clin-d'oeil ici que dans une volonté d'enrichir l'univers qu'il nous a dévoilé en 2019, en introduisant d'autres personnages clés du monde de Batman, qui ont totalement leur place dans un opus qui se veut aussi réaliste et terre-à-terre.