Cinq ans après son succès public (1,079 milliard de dollars de recettes dans le monde) et critique (2 Oscars, dont celui du Meilleur Acteur pour Joaquin Phoenix), le Joker a fait son retour au cinéma. Avec une suite toujours signée Todd Phillips, dans laquelle Arthur Fleck fait connaissance avec la plus célèbre partenaire du Clown prince du crime : Harley Quinn.
Née dans un épisode de la série animée Batman des années 90, elle ne devait être que l'un de ces complices interchangeables de la némésis de l'Homme Chauve-Souris, et ne pas revenir ensuite. Ou alors pas aussi souvent. Car Bruce Timm et Paul Dini ont vite senti qu'ils tenaient quelque chose, et c'est ainsi qu'Harley Quinn est devenue indissociable du Joker, avant de voler de ses propres ailes.
D'abord incarnée par Margot Robbie, dans les deux Suicide Squad et le spin-off Birds of Prey, elle a aujourd'hui les traits de Lady Gaga, dans une suite en forme de drame musical intitulée Folie à deux. En français dans le texte, comme Todd Phillips l'a très vite fait comprendre en annonçant le titre en même temps qu'il officialisait son retour à Gotham City. Mais que signifie ce terme, qui n'est jamais mentionné dans le long métrage sorti le 2 octobre ?
Car il ne s'agit pas du titre de l'une des chansons reprises par Joaquin Phoenix et Lady Gaga à l'écran, mais bien d'un terme psychiatrique. Qui désigne un cas de psychose partagée (ou psychose induite) : soit l'adoption de la thématique délirante d'un individu psychotique et du mode de vie qui y est lié par un proche, également psychotique.
Un syndrome qui est le plus souvent diagnostiqué lorsque deux ou plusieurs patients vivent à proximité, sont socialement ou physiquement isolés et ont peu d'interaction avec les gens du monde extérieur. Ce qui colle totalement avec le récit de ce nouveau Joker, où Arthur et Harley se rencontrent alors qu'ils sont tous les deux internés à l'asile d'Arkham, et partagent une même vision du monde, qui se traduit notamment par le fait de communiquer en chansons par moments ou ce goût pour le déguisement.
De X-Files à Psychose
Pour certains, le terme de "Folie à deux" ne sera pas nouveau. Car il s'agissait du titre de l'épisode 19 de la saison 5 d'X-Files, et du cinquième album du groupe Fall Out Boy. Et cette suite de Joker n'est pas la première à intégrer ce syndrome au coeur de son récit : en 2006, dans Bug de William Friedkin, Ashley Judd finissait par adhérer à la vision délirante du monde que son compagnon (Michael Shannon), enfermé dans une chambre de motel avec elle, lui renvoyait.
Et la série Bates Motel, prequel de Psychose, montrait de quelle façon Norman (Freddie Highmore) sombrait dans la folie au fur et à mesure qu'il adhérait aux idées paranoïaques de sa mère (Vera Farmiga). Également au coeur de la saison 1 de Scream ou du film Intruders, le terme n'est donc pas nouveau dans la pop culture. Mais cette suite de Joker pourrait le mettre un peu plus en avant. Surtout si le succès est encore au rendez-vous.