En 2018, quatre ans après un Hippocrate qui plongeait les spectateurs dans la vie d'un jeune interne en médecine, le réalisateur Thomas Lilti retrouvait Vincent Lacoste pour Première année.
L'occasion, cette fois, de lever le voile sur le parcours semé d'embûches des aspirants médecins. Le résultat, passionnant, est à (re)découvrir ce mercredi soir sur Arte. Ne manquez pas ce film d'une grande justesse qui a séduit un million de spectateurs en salles !
Première année (qui a un lien avec Rocky !) raconte l'histoire d'Antoine (Vincent Lacoste), qui entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin (William Lebghil), lui, arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé.
Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre épreuves d’aujourd’hui et espérances de demain.
Thomas Lilti voulait depuis longtemps faire un film sur l’université et l’énergie des étudiants au travail. C'est durant la tournée des avant-premières de Médecin de campagne, quand on lui demandait son avis sur les raisons du manque de docteurs en milieu rural, que celui qui a lui-même été médecin généraliste et interne en médecine a fait évoluer son idée de base.
"Au fil de la tournée, j’en viens à la conclusion suivante : peut-être que le problème, ce ne sont pas les jeunes médecins, mais le système qui les forme", note le cinéaste. "Là, tout d’un coup, j’ai l’impression que quelque chose se débloque.
Parce que les études de médecine, je connais. Je sais ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et j’ai l’intuition que ce que j’ai vécu, moi, en tant qu’étudiant, peut être le symptôme d’un problème plus vaste."
"Raconter la violence et l’épreuve que sont ces grands concours qui déterminent toute une vie"
Contrairement à Hippocrate et Médecin de campagne, Première année n’est pas directement un film sur l’exercice de la médecine. Ce qui intéresse ici Thomas Lilti, c'est la jeunesse et la façon dont le système ne fait rien pour l'aider et la valoriser. "Je voulais raconter la violence et l’épreuve que sont ces grands concours qui déterminent toute une vie", dit-il.
"Cette première année de médecine, complètement folle, où on ne vit plus que pour quelques heures dans un centre d’examen, je l’ai vécue", poursuit Lilti. "La médecine n’est pas, ici, un prétexte, mais plutôt un "contexte", une porte d’entrée qui doit permettre aux spectateurs de comprendre très vite le but des personnages.
Un moyen de parler de cette "hyper compétition" dans laquelle notre époque nous oblige à vivre. On sort à peine du lycée et déjà le système des études supérieures nous met en compétition, nous classe, nous oppose."
Allez vite en "amphi" en compagnie de Vincent Lacoste et William Lebghil, vous ne regretterez pas ce moment captivant et émouvant !
Ce soir sur Arte à 20h55
"Première année" : l'interview Vrai/Faux de Vincent Lacoste, William Lebghil et Thomas Lilti