Le 1er janvier 1989 sort sur les écrans français Mes meilleurs copains, un film intimiste inspiré de la vie de son réalisateur Jean-Marie Poiré et qu'il a co-écrit avec son ami Christian Clavier. Mêlant couleurs et noir et blanc, il raconte les retrouvailles d'amis quarantenaires qui vont régler leurs comptes tout en repensant aux envies et espoirs de leurs adolescences.
"Je ne pouvais plus payer mon loyer"
Malgré un bon sujet et un très bon casting : Gérard Lanvin, Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Philippe Khorsand, Louise Portal et Christian Clavier, le film est un échec au box-office avec seulement 358 394 entrées, bien loin des 4,1 millions de Papy fait de la résistance et des 1,3 millions de Twist again à Moscou, les films précédents du réalisateur.
Producteur du film avec Christian Clavier et Christian Fechner, Jean-Marie Poiré se retrouve dans une impasse, comme il le raconte dans son autobiographie Rire est une fête :
"L'échec de Mes meilleurs copains a été abyssal", écrit-il, "je ne pouvais plus payer mon loyer. J'ai vendu ma part de producteur des 'Copains' pour 6 000 euros (un an de loyer, à l'époque. Je m'étais dit qu'en un an j'avais des chances de me refaire). Le résultat est que quand le film s'est mis à marcher fort à la télé - où brusquement, il a été diffusé et rediffusé sans arrêt -, je ne touchais plus un rond."
La solution est venue en un coup de fil
Jean-Marie Poiré est au fond du trou lorsque son téléphone sonne : c'est l'animateur de télé Thierry Ardisson, qui possède une agence de pub baptisée Business. Il demande au réalisateur de se rendre disponible "après-demain" pour un spot où tout est déjà calé et où il n'y a plus qu'à tourner. L'essai est concluant, et le cinéaste va signer une centaine de petits films, dont certains avec ses amis, comme ce spot avec Josiane Balasko.
Poiré recommence à être bien payé et se permet même une amélioration significative de sa qualité de vie : "J'ai pu payer mon loyer et même changer d'appartement, quittant le quartier de la République pour prendre un triplex sur le parc Monceau". Mais la plus grande leçon qu'en tire le réalisateur est que "ça permet d'essayer sans risque personnel de nouveaux techniciens. Ça m'a permis aussi d'apprendre à faire des effets visuels."