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    "Je ne touchais plus un rond" : le réalisateur des Visiteurs revient sur son plus grand échec
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le réalisateur Jean-Marie Poiré revient sur ses années de galère après l'échec d'un film qui lui tenait particulièrement à cœur, "Mes meilleurs copains".

    Le 1er janvier 1989 sort sur les écrans français Mes meilleurs copains, un film intimiste inspiré de la vie de son réalisateur Jean-Marie Poiré et qu'il a co-écrit avec son ami Christian Clavier. Mêlant couleurs et noir et blanc, il raconte les retrouvailles d'amis quarantenaires qui vont régler leurs comptes tout en repensant aux envies et espoirs de leurs adolescences.

    "Je ne pouvais plus payer mon loyer"

    Les Films Christian Fechner

    Malgré un bon sujet et un très bon casting : Gérard Lanvin, Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Philippe Khorsand, Louise Portal et Christian Clavier, le film est un échec au box-office avec seulement 358 394 entrées, bien loin des 4,1 millions de Papy fait de la résistance et des 1,3 millions de Twist again à Moscou, les films précédents du réalisateur.

    Producteur du film avec Christian Clavier et Christian Fechner, Jean-Marie Poiré se retrouve dans une impasse, comme il le raconte dans son autobiographie Rire est une fête :

    Les Films Christian Fechner

    "L'échec de Mes meilleurs copains a été abyssal", écrit-il, "je ne pouvais plus payer mon loyer. J'ai vendu ma part de producteur des 'Copains' pour 6 000 euros (un an de loyer, à l'époque. Je m'étais dit qu'en un an j'avais des chances de me refaire). Le résultat est que quand le film s'est mis à marcher fort à la télé - où brusquement, il a été diffusé et rediffusé sans arrêt -, je ne touchais plus un rond."

    La solution est venue en un coup de fil

    Jack Tribeca / Bestimage
    Jean-Marie Poiré

    Jean-Marie Poiré est au fond du trou lorsque son téléphone sonne : c'est l'animateur de télé Thierry Ardisson, qui possède une agence de pub baptisée Business. Il demande au réalisateur de se rendre disponible "après-demain" pour un spot où tout est déjà calé et où il n'y a plus qu'à tourner. L'essai est concluant, et le cinéaste va signer une centaine de petits films, dont certains avec ses amis, comme ce spot avec Josiane Balasko.

    Poiré recommence à être bien payé et se permet même une amélioration significative de sa qualité de vie : "J'ai pu payer mon loyer et même changer d'appartement, quittant le quartier de la République pour prendre un triplex sur le parc Monceau". Mais la plus grande leçon qu'en tire le réalisateur est que "ça permet d'essayer sans risque personnel de nouveaux techniciens. Ça m'a permis aussi d'apprendre à faire des effets visuels."

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