Sorti en salles en 2022, le bouleversant drame Frère et soeur raconte l'histoire d'un frère et d'une sœur à l’orée de la cinquantaine. Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils vont être amenés à se revoir lors du décès de leurs parents.
"Y a-t-il une fin à la haine, cet autre visage de l’amour ? Comment faire pour que la haine se tarisse ?" Telles sont les questions auxquelles le réalisateur Arnaud Desplechin, ici au sommet de son art, a tenté de répondre avec ce film magistral présenté en compétition au Festival de Cannes et que diffuse ce mercredi soir Arte.
Frère et sœur, drame familial d'une grande puissance, profondément humain, évoque la relation conflictuelle entre deux individus en semant des indices sur les raisons de cette haine mais sans y apporter une réponse définitive.
"Le film appartient au genre familial, intimiste, mais je ne cessais de déplacer la question pour situer le film dans un champ plus large", déclare Arnaud Desplechin, génie de la mise en scène à qui l'on doit notamment Rois et reine et Trois souvenirs de ma jeunesse.
"Pourquoi hait-on quelqu’un ? Pourquoi ? Il n’y a jamais de réponse qui puisse satisfaire. Je pense, comme Louis, que poser la question du pourquoi est une immoralité. Il n’y a aucune raison pour haïr quelqu’un au-delà de soi-même."
"Le visage de Marion, c’est comme une carte qui nous guide, mais la carte de quoi ?"
Film intense et déchirant, Frère et soeur est illuminé par le duo composé de Marion Cotillard et Melvil Poupaud, impressionnants. Mais on n'oubliera pas de citer l'excellente prestation de Golshifteh Farahani.
Avec Frère et soeur, Arnaud Desplechin retrouve Marion Cotillard (qui a un sosie à Hollywood) après Les Fantômes d’Ismaël. "S’il y a une actrice qu’on ne saurait juger, qu’on aime sans condition, c’est Marion Cotillard", s'enthousiasme le cinéaste.
"Elle a cette évidence que je ne sais expliquer. Mais je l’aime sans condition. Le visage de Marion, c’est comme une carte qui nous guide, mais la carte de quoi ? Celle de l’enfance, de ses terreurs, de l’émerveillement, ou d’une tristesse que je ne sais pas sonder."
Ce soir sur Arte à 20h55