Planet Ice pour Titanic, Black Mask pour Pulp Fiction, ou encore Everybody Comes to Rick's pour Casablanca...
Parfois pour brouiller les pistes lors de la production et éviter les fuites de la part des fans, parfois à cause d'une simple indécision de la part des réalisateurs, parfois pour s'adapter au public d'un autre pays, il est fréquent que les titres de grands projets hollywoodiens subissent quelques modifications avant de débarquer dans les salles obscures.
Ce fut le cas il y a 40 ans, lorsqu'un jeune cinéaste australien du nom (encore inconnu) de George Miller dévoilait au monde entier son tout premier long métrage. Un futur classique de la science-fiction, porté par Mel Gibson et situé dans un impitoyable univers post-apocalyptique : le vrombissant et percutant Mad Max.
Mad Max ou Matière hurlante ?
Trois suites et un prequel (le spectaculaire Furiosa, au cinéma depuis le 22 mai) plus tard, le très efficace intitulé de la célèbre franchise est désormais une évidence, mais cela n'a pas toujours été le cas pour les spectateurs français.
En effet, ainsi que l'a récemment rappelé un post de Philippe Lombard sur X, en 1979, alors que George Miller venait de sortir son premier film en Australie et que Warner et Columbia cherchaient à l'exploiter en France, un courrier officiel avait été envoyé au Président de la Commission de Contrôle des Films Cinématographique.
Un clin d'oeil à Métal hurlant ?
L'objet de lettre : remplacer le titre original "Mad Max l'intercepteur" par un nouveau titre français, "Matière hurlante".
Cet intitulé, qui a de quoi surprendre lorsqu'on le découvre 40 ans plus tard, avait-il pour objet de s'appuyer sur la notoriété du magazine de science-fiction Métal Hurlant (qui avait le vent en poupe à ce moment-là) pour courtiser les spectateurs de l'Hexagone ?
C'est ce que Jean-Pierre Dionnet, le rédacteur en chef de la revue, avait lui-même confirmé lors d'une interview à France 24, expliquant qu'à l'époque, le producteur de Mad Max était venu le voir dans ses bureaux parisiens pour lui demander l'autorisation d'utiliser le nom de "Métal Hurlant" pour son film. Une demande que Dionnet n'avait pas prise au sérieux et avait donc refusée, ce dont il s'est mordu les doigts par la suite, ainsi que nous l'ont confié les éditions Les Humanoïdes Associés, qui éditent Métal Hurlant.
Mais cette petite déconvenue n'a pas empêché George Miller de glisser dans Mad Max 2 un subtil clin d'oeil à la bande dessinée Arzach de Moebius, publiée dans le célèbre magazine.
(Re)découvrez tous les détails cachés du film...