En 1994, Speed débarquait sur nos écrans. Le thriller d’action, devenu un véritable classique depuis, présente Keanu Reeves dans la peau de Jack Traven, un jeune officier de l’équipe du SWAT de Los Angeles, aux prises avec un maître chanteur (Dennis Hopper), artificier à la retraite, qui menace de faire sauter un autobus dans lequel il a placé une bombe qu’il peut activer à distance. Jack intègre alors le bus en marche qui explosera s’il se met à rouler en dessous des 50 miles par heure…
Le film de Jan de Bont, qui mettait aussi en scène Sandra Bullock, Joe Morton ou encore Jeff Daniels, est depuis devenu un incontournable du genre – et de la filmographie de Keanu Reeves, avant L’Associé du diable (1997) et Matrix (1999) mais après Point Break : Extrême Limite (1991).
Et trente ans plus tard, Speed tient toujours la route – littéralement – et reste toujours aussi passionnant avec ses belles performances, ses scènes d’actions intenses et son suspens d’enfer : on ne s’en lasse pas.
Aujourd’hui, Jeff Daniels (The Newsroom), qui incarnait le détective Harry Temple dans le long métrage, se souvient des difficultés rencontrées lors du tournage d’une des scènes les plus emblématiques – et choquantes – du film : celle de la mort de son personnage.
Harry est le partenaire de Jack tout au long du film et mène l’enquête, à la recherche du bombardier incarné par Dennis Hopper, mais le personnage finit par rencontrer la mort lorsqu’il fait irruption dans une maison truffée d’explosifs.
20th century Fox
Lors d’une récente interview sur le plateau de The Rich Eisen Show, Jeff Daniels est revenu sur le sujet et a expliqué comment il a finalement réussi à rendre les derniers moments d’Harry mémorables avec un simple mouvement de ses joues – un mouvement inspiré directement d’une scène des Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg...
“Je me souviens avoir reçu le scénario… et je suis mort à la page 22. Je suis mort dans la cage d’ascenseur. J’ai dit : ‘Vous savez, ma carrière est en difficulté mais elle n’est pas en si grande difficulté. Je vais vous dire non’”, commence-t-il par expliquer.
“Et puis l’agent m’a dit : ‘Attends, il y a un autre brouillon qui arrive. Tu meurs plus tard.’ Je dis : ‘OK’. Et c’est ce qui c’est passé, ça arrivait à la page 80. J’ai dit : ‘OK, je vais le faire.’ Et [il y avait] Keanu et Sandy Bullock, et j’ai dit : ‘OK, je suis heureux de le faire.’”
Après John Wick, Keanu Reeves de retour dans la suite d'un des meilleurs films d'action des années 1990 ?Il poursuit : “Et j’entre dans la maison. Nous sommes quelque part au sud de Los Angeles et je porte un équipement SWAT complet. Ça pèse environ 80 livres [environ 36 kg, NDLR] et je dois ramper à travers une petite fenêtre et ressembler à Harrison Ford. Je le fais. Et je m’accroche au cadre de la fenêtre et tout ça. J’entre enfin, et le moment dans Speed est [celui où] je dois me retourner et regarder le thermostat et comprendre que ce n’est pas un thermostat : c’est une minuterie pour une bombe, et c’est 3, 2, 1 sur le point d’exploser. Alors je me demande : ‘Comment je fais ça ? Est-ce que je fais des grimaces ? Qu’est-ce que je fais ?’”
En effet, dans la scène, Harry ne prononce aucun mot et son interprète doit donc faire comprendre au public qu’il n’a pas affaire à un thermostat mais à une bombe avec une simple émotion ou un simple mouvement de visage, qu’il a eu tout d’abord du mal à trouver... jusqu’à ce qu’il se souvienne d’une interview en particulier...
“Je me suis souvenu d’une interview que Roy Scheider avait faite pour Les Dents de la mer. Et ils ont demandé à Roy : ‘À ce moment-là, Roy, quand tu as vu le requin… Mon dieu, c’est l’un des plus grands moments d’acteur de l’histoire du cinéma, comment as-tu fait ça ?’ Et Roy a dit : ‘Eh bien, j’ai regardé le requin, je me suis assuré que les muscles de mes joues étaient un peu relevés, puis je les ai laissés tomber.’ Alors j’ai dit que c’était ce que je ferais. J’ai regardé le thermostat [Il mime la scène en laissant tomber les muscles de ses joues, NDLR]. ‘Coupez ! Déjeuner !’”
Et l’expression d’Harry à ce moment-là veut en effet tour dire : c’est fini pour lui.
Redécouvrez la scène en question dans la video ci-dessous :
La scène est depuis devenue l’une des plus marquantes du film, une scène pour laquelle Jeff Daniels a reçu des éloges. Il se met alors à citer l’une d’entre elles, imitant (avec émotion surjouée et humour) la personne le louant pour son jeu d’acteur : “Ce moment dans Speed, Jeff, je veux dire, je suis ému rien que d’en parler…” Ce à quoi l’acteur a simplement répondu : Roy Scheider.
Speed (1994) est actuellement disponible – et à revoir, encore et toujours – en streaming sur Disney+.
Découvrez l’hilarante anecdote racontée par Jeff Daniels dans la vidéo ci-dessous en version originale :