Sorti en salles en 1952, Le Plaisir est un classique intemporel du cinéma français. Réalisé par Max Ophüls, le long métrage est l'adaptation de trois nouvelles de Guy de Maupassant.
Dans Le Masque, un vieillard parcourt les allées d'un bal affublé d'un masque de jeune homme. Dans La Maison Tellier, les pensionnaires d'une maison close assistent à une communion. Et dans Le Modèle, une femme se défenestre après s'être disputée avec l'homme qu'elle aime.
Max Ophüls prolonge dans Le Plaisir la morale de La Ronde, réalisé deux ans plus tôt : le plaisir est facile et s'oppose en cela au véritable bonheur. Ce dernier est patience et non folie. Pour notifier cela, le cinéaste a choisi de montrer dans un premier temps la dualité entre le plaisir et la jeunesse, puis le plaisir et la pureté pour finir sur la plaisir et la mort.
Max Ophüls considère le bonheur comme difficile, et fera d'ailleurs dire à Jean Servais, le narrateur des trois histoires : "Mais, mon ami, le bonheur n'est pas une chose heureuse."
Les mouvements de caméra sont très importants pour Max Ophüls. Le Plaisir se distingue notamment par un travelling tout autour de la maison Tellier qui permet de voir par les fenêtres sans jamais entrer dans la fameuse maison close.
Le travelling en question fait une soixantaine de mètres et a nécessité plusieurs jours de repérage pour placer correctement la caméra.
Le Plaisir serait l'un des films préférés d'un certain Stanley Kubrick. Le réalisateur de 2001, l'Odyssée de l'espace se serait ainsi inspiré des mouvements de caméra complexes et sans heurts de Max Ophüls.
Ce soir sur Arte à 20h55