Ridley Scott est notoirement connu pour être un grand admirateur de Stanley Kubrick, pour son oeuvre mais aussi pour ce que cet immense cinéaste a apporté au 7e Art. Toutefois, il ne s'agit pas non plus d'une admiration aveugle. Pour Shining, régulièrement hissé au panthéon des films d'horreur, Scott préfère le roman de Stephen King. Même si Scott ne s'est pas privé de prendre des images de son film pour les mettre dans Blade Runner.
Dans un entretien fleuve accordé au site Deadline autour de la promotion de son film Napoléon, Scott évoque le film de Kubrick, expliquant qu'il n'aime pas la représentation de l’Overlook Hotel dans le film, le lieu hanté où se déroule tout le chaos surnaturel. Scott pense que The Shining est le meilleur roman de l’œuvre de King, car il parvient à extraire la peur des pièces intrinsèquement effrayantes – un élément que le film de Kubrick ne parvient pas à capturer selon lui.
"Le livre de King présentait un hôtel beaucoup plus sombre et sombre. La chaufferie est un monstre dans le livre. Toutes les chaufferies font peur. Stanley a délibérément choisi une décoration très lumineuse et très moderne. Et j’ai pensé : pourquoi ? Tout de suite, ça n’a pas fonctionné pour moi. [...] C'était une bataille difficile dans ce qui était un livre très effrayant".
Shining : le film d'horreur a un effet surprenant sur les spectateurs !Du reste, on rappellera aussi que l'auteur du roman avait détesté la version de Kubrick, au point d'ailleurs qu'il donnera sa bénédiction à une mini-série de trois épisodes diffusée en 1997 sur la chaîne ABC. Venu en France en 2013 pour la sortie du roman Docteur Sleep, la suite de "Shining", il en avait remis une couche : "la vision de Kubrick est froide et la mienne est chaude !"
En 2016, il évoquera ainsi le film de Kubrick dans une interview : "Je pense que The Shining est un beau film, et comme je l'ai déjà dit il ressemble à une belle Cadillac sans moteur à l'intérieur. En ce sens, lors de sa sortie beaucoup de critiques n’étaient pas très favorables, et j’étais l’un de ces critiques. J'ai gardé ma bouche fermée à ce moment-là, et pour toute dire ca ne m'intéressait pas beaucoup".