La crise des opioïdes ou l’une des plus grandes catastrophes sanitaires de ces dernières années aux Etats-Unis. De plus en plus de films et de séries s’emparent du sujet, souvent avec brio.
Marchands de douleur, qui a fait son arrivée en fanfare sur Netflix, s’attaque au même problème. Les premières minutes nous font comprendre que la nouvelle réalisation de David Yates ne s’intéressera pas à la famille Sackler et à l’OxyContin, mais à une autre société pharmaceutique, accusée par le gouvernement d’avoir participé activement à cette crise sanitaire. Car ils sont plusieurs à avoir utilisé des méthodes peu scrupuleuses pour s’enrichir.
Inspiré d’une histoire vraie
Si Marchands de douleur est inspiré d’une histoire vraie, les noms ont été changés. Le Lonafen, le médicament "miracle" vendu par Emily Blunt et Chris Evans, s’appelle en réalité le Subsys. Mais il s’agit du même produit : du fentanyl en spray, à appliquer sous la langue, pour une pénétration plus rapide. Quant à Zanna, l’entreprise pharmaceutique qui le produit, il s’agit en réalité d’Insys Therapeutics. Son fondateur, John Kapoor (joué par Andy Garcia à l’écran), a fait l’actualité en 2017 lorsqu’il a été arrêté et condamné pour fraude.
Le film Netflix est tiré du livre écrit par le journaliste Evan Hughes et intitulé The Hard Sell, qui est la suite d’une enquête publiée dans le New York Times. L’auteur explique notamment comment Kapoor a engagé plusieurs femmes de 20 à 30 ans pour faire du porte à porte.
Marchands de douleur montre assez bien les techniques qui ont été utilisées pour faire vendre le Subsys : convaincre les médecins de prescrire le médicament contre de l’argent et des invitations à des colloques, puis les inciter à proposer le spray à des patients qui ne sont pas atteint d’un cancer (alors qu’il lui ai exclusivement destiné) etc.
Si les personnages joués par Emily Blunt et Chris Evans n’ont pas réellement existé, ils représentent bien l’hypocrisie du système. Certains salariés de l’entreprise Insys ont bel et bien renseigné le FBI, ce qui a permis à la société d’être condamnée et de faire faillite.
Quant à son patron, John Kapoor, il a été condamné en 2017 à 5 ans et demi d’emprisonnement, avant de faire appel. L’homme est actuellement incarcéré dans une prison du Minnesota, mais ne purgera pas toute sa peine…