De quoi ça parle ?
Une carrière dans la vente de produits pharmaceutiques résoudrait les soucis financiers de sa famille. Mais quel sera le prix du rêve américain ?
C’est avec qui ?
Emily Blunt et Chris Evans sont la tête d’affiche de Marchands de douleur et y donnent la réplique à Andy Garcia (dans le rôle du PDG d’une société pharmaceutique), à Catherine O’Hara (qui joue la mère de Blunt) ou encore à Brian d’Arcy James, un médecin qui s’avère peu scrupuleux.
Ça vaut le coup d'oeil ?
C’est le sujet en vogue : la crise des opioïdes qui a commencé à frapper les Etats-Unis au début des années 90 et dont les effets se ressentent encore aujourd’hui. En deux ans, il y a eu l’excellente Dopesick et la moins bonne Painkiller, mais aussi La Chute de la maison Usher qui s’inspire de la même histoire côté série.
Côté film, nous avons eu droit à l'éblouissant Toute la beauté et le sang versé mais aussi à Marchands de douleur, disponible dès aujourd’hui sur Netflix.
S’il ne raconte pas la chute et l’ascension de la famille Sackler suite à la mise sur le marché de l’Oxycontin, ce drame policier qui flirte parfois avec la comédie pointe du doigt les sociétés pharmaceutiques qui se sont enrichies sur le dos des patients.
Nous sommes au milieu des années 2010. De nombreuses entreprises sont dans le giron du FBI pour avoir usé de techniques commerciales douteuses et avoir réussi à convaincre des médecins de prescrire leurs médicaments, hors indications.
C’est dans ce marché ultra concurrentiel que le personnage joué par Andy Garcia décide de lancer sur le marché le Lonafen, du fentanyl en spray censé être plus rapide et moins addictif que d’autres produits similaires.
Emily Blunt, une mère de famille célibataire qui es capable de vendre n’importe quoi, est alors embauchée par Chris Evans pour aider à sauver l’entreprise, qui peine à vendre son médicament. Et c’est là le point de départ de Marchands de douleur.
Le film réalisé par David Yates (Harry Potter, Les Animaux Fantastiques) suit une trajectoire assez classique et prévisible : le personnage de Blunt réussit ses premières ventes, l’entreprise grossit, l’argent coule à flot… Mais le problème avec ce genre de personnalités, c’est qu’il en faut toujours plus. Et c’est là que tout part en cacahuète.
Présenté au Festival de Toronto où il a été moyennement reçu, Marchands de douleur n’est pas du tout le meilleur film que vous verrez sur la crise des opioïdes mais il a le mérite d’exister.
Son style, flirtant avec celui d’un Loup de Wall Street ou d’un Big Short, permet tout de même d’en faire un divertissement efficace et de nous faire comprendre, en édulcorant au possible, comment le lobby pharmaceutique fonctionne outre-Atlantique.
On retiendra surtout de ce film la prestation toujours aussi impeccable d’Emily Blunt, qui éclipse celle des autres.