L'impitoyable passage à tabac de Billy Batts dans Les Affranchis, la traumatisante séquence du marteau dans Casino, les farouches batailles de rue de Gangs of New York ou encore le sanglant duel entre Robert de Niro et Nick Nolte à la fin des Nerfs à vif...
Lorsqu'on observe la longue et prestigieuse filmographie de Martin Scorsese, on ne peut s'empêcher de constater que la thématique de la violence y est pratiquement omniprésente.
Rarement édulcorée, présente dans quasiment chacune de ses œuvres, elle fait indéniablement partie des sujets que le cinéaste n'a eu de cesse d'explorer et de décortiquer.
Alors que son dernier long métrage Killers of the Flower Moon vient de sortir en salles et dépeint les sauvages assassinats du peuple Osage par des colons américains au début du XXème siècle, Scorsese est récemment revenu sur l'ensemble de sa carrière au micro de GQ, et aux côtés de Timothée Chalamet.
(Au fait, que signifie le titre du dernier Scorsese ?)
Interrogé par ce dernier sur le fait que certains cinéastes s'étaient parfois défendus de mettre trop de violence dans leurs films, le réalisateur de Taxi Driver lui a confié qu'après la sortie des Affranchis, il avait été évincé de certains lieux en raison du contenu de son film :
"Oh mon Dieu, on m'a évité à cause des Affranchis", a ainsi raconté Scorsese. "J'ai été banni de certains restaurants italiens, ils ne me laissaient plus entrer."
"Dans les anciennes épopées grecques, la violence avait habituellement lieu hors de la scène, elle était décrite (...), mais c'était tout aussi effrayant et dérangeant", poursuit le cinéaste.
"Je crois que pour moi, ce questionnement au sujet de la violence remonte à Mean Streets. Mais j'ai grandi à un endroit où la violence était une forme d'expression. Et c'était sérieux. Il y avait une différence entre une gifle amicale et une baffe. Et c'était à toi de faire la part des choses. On peut voir ça dans Les Affranchis, lorsque [Tommy] dit : 'Tu me trouves marrant ?'"
Le cinéaste fait ici référence à l'une des scènes les plus marquantes de son film, née d'une quasi-improvisation de Joe Pesci, et dans laquelle le personnage interprété par ce dernier tente d'intimider Henry Hill (Ray Liotta) en lui faisant croire qu'il a très mal pris sa réaction joviale à l'une de ses blagues.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Killers of the Flower Moon"...