Après en avoir déjà produit deux versions - l’une en 1926, l’autre en 1930 - la Warner se lance dans une troisième adaptation cinématographique du roman Moby Dick, écrit en 1851 par l'auteur américain Herman Melville.
Ce projet est confié, dès 1954, au réalisateur John Huston, qui a justement fait de l’adaptation d’œuvres réputées trop complexes sa spécialité. Il a notamment commencé sa carrière avec Le Faucon Maltais, basé sur le classique éponyme de la littérature policière signé Dashiell Hammett.
John Huston s’attèle donc à Moby Dick, dans lequel il retrouve l’une de ses thématiques favorites : l’échec magnifique. L’écriture du scénario, marquée par des conflits avec le scénariste Ray Bradbury, s’étire sur un an. Le résultat final peine d’ailleurs à emballer la Warner, qui ne voit pas vraiment de potentiel à une histoire si sombre, sans aucune intrigue amoureuse.
Le studio donne toutefois son feu vert au projet à condition qu’il soit porté par une vedette identifiable du public. John Huston confie alors le rôle du capitaine Achab à Gregory Peck, pourtant habitué aux personnages sobres et réfléchis.
Les problèmes de production (la baleine utilisée n’a pas arrêté de se casser pendant le tournage), puis de post-production retardent la sortie du film, qui ne débarque en salles qu’en 1956.
Bien qu’il déroute les spectateurs de l’époque, qui s’attendaient à un pur film d’aventure, Moby Dick possède plusieurs atouts majeurs : tout d’abord, sa fidélité au roman original ainsi qu’à ses différents niveaux de lecture, mais aussi sa mise en scène à la fois épique et intimiste, et enfin, l’interprétation magistrale de Gregory Peck.
Moby Dick de John Huston avec Gregory Peck, Richard Basehart, Leo Genn...
Ce soir sur Arte à 20h50