Nous sommes en 2003. Le réalisateur Quentin Tarantino est en pleine promotion de Kill Bill: volume 1. Le film et sa suite - qui n'est pas encore sortie à l'époque - sont sous influence du cinéma des années 60 à 80 avec lequel Tarantino a grandi et qu'il a toujours considéré comme son préféré, celui des vidéoclubs et des salles de cinéma de son enfance.
Alors qu'il promeut un film qui repose en partie sur la nostalgie de cette époque des cinémas de quartiers, le réalisateur n'hésite pas à partager un genre cinématographique auquel il souhaiterait s'essayer, celui des films catastrophes des années 1970 comme La Tour infernale ou L'Aventure du Poséidon.
S'il avait mentionné ce projet sur le ton de la blague avec un titre référencé, "Airport 2005", faisant écho à Airport (1970), le cinéaste avait déjà son casting rêvé :
Travolta pourrait jouer le pilote, Pam Grier l'hôtesse de l'air, Robert Forster, Michael Madsen, Tim Roth, Harvey Keitel, Bridget Fonda.
Du reste, l'idée en l'air de Tarantino a donné des idées à d'autres puisqu'en 2005 sort le téléfilm L'Aventure du Poséidon avec Rutger Hauer, Adam Baldwin et Steve Guttenberg, et l'année suivante, Samuel L. Jackson tourne Des serpents dans l'avion, qui comme son nom l'indique confronte un agent spécial à un lâcher de serpents venimeux dans un avion !
Le film catastrophe se voulait justement dans la veine "seventies" souhaitée par Tarantino et avait bénéficié d'un buzz assez important au moment de sa sortie. Est-ce pour toutes ces raisons ou parce qu'il est plutôt parti sur le diptyque "Grindhouse" qu'Airport 2005 de "QT" n'a jamais vu le jour ? En tout cas, le projet n'a plus jamais été évoqué par le réalisateur.
Quant au présent, il est incertain pour Quentin Tarantino metteur en scène, car il avait juré qu'il ne réaliserait que dix films durant toute sa carrière et le voilà arrivé au seuil de tourner sa dernière oeuvre.
S'il est en cours d'écriture pour un long métrage tournant autour du monde de la critique de cinéma des années 70, on ignore encore s'il ne va pas reculer au dernier moment et le confier à quelqu'un d'autre, pour finalement consacrer son ultime mise en scène à un autre sujet. Cela étant dit, avec un focus sur les années 70 après celui sur l'année 1969 de Once Upon A Time in Hollywood, on peut dire qu'il y aurait de l'idée !