Adapté d'une nouvelle de Stephen King parue en 1973 dans le magazine Cavalier, Le Croque-mitaine est sorti ce mercredi 31 mai dans nos salles obscures. Mis en scène par Rob Savage, déjà aux commandes du réussi Host, le long-métrage est produit par Dan Cohen, Dan Levine et Shawn Levy à qui on doit notamment Stranger Things, La Nuit au musée et Adam à travers le temps.
Dans ce film interdit aux moins de 12 ans, Sadie Harper (Sophie Thatcher), une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer (Vivien Lyra Blair) sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will (Chris Messina), thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu'un patient désespéré (David Dastmalchian) se présente à l'improviste à leur domicile pour demander de l'aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances.
Afin d'étoffer l'histoire de cette nouvelle pour son passage sur grand écran, les scénaristes de Sans un bruit ,Scott Beck et Bryan Woods et Akela Cooper, ont décidé d'agrandir la famille Harper. Dans la nouvelle, il n’y a que trois personnages, Lester Billings, Will Harper et Le Croque-mitaine tandis que dans le film les spectateurs découvrent les filles Harper et leurs camarades.
A l'occasion de la sortie du film, AlloCiné a pu s'entretenir avec une partie de l'équipe : le réalisateur Rob Savage, les producteurs Dan Levine & Dan Cohen et les comédiens Sophie Thatcher, Vivien Lyra Blair et David Dastmalchian. Ces derniers nous expliquent comment ils sont parvenus à rendre effrayant un monstre connu de tous.
AlloCiné : Comment parvient-on à faire peur avec un concept aussi populaire que le Croque-mitaine ?
Rob Savage : Ce fut le défi du film. De ne surtout pas mettre le spectateur dans une situation de “déjà vu”! Le risque était en effet de ne pas parvenir à effrayer parce qu’on en sait beaucoup sur le croque-mitaine, via les films déjà existants. Il a donc fallu être habile afin de créer une nouvelle mythologie avec des personnages qui vont vous bouleverser.
Nous avons également dû créer un monstre effrayant auquel vous n’avez jamais eu affaire jusqu’à maintenant ! C’était un véritable défi de ne pas révéler l’apparence physique du Croque-mitaine . Il fallait créer une angoisse psychologique totale.
Garder le suspense le plus longtemps possible permet de faire monter l’angoisse et d’effrayer vraiment le public quand ils aperçoivent le monstre pour la première fois.
Je me suis inspiré du film Des gens comme les autres, que je trouve très authentique. Dès le départ nous souhaitions rendre ce film réaliste malgré le fait qu’il s’agisse d’un film de monstre.
AlloCiné : Est-ce que ça a été compliqué de faire en sorte que le film ne soit pas interdit aux moins de 16 ans ?
Dan Levine: Absolument car pour moi, au départ c’était un film classé “R”, donc interdit aux moins de 18 ans. Disons que nous allons au bout de ce que permet une interdiction aux moins de 12 ans et nous sommes parvenus à ne pas dépasser cette limite. Au final, c’est un film qui va vous pousser dans les bras les uns des autres, tellement vous allez sursauter de peur.
Dan Cohen: Ce qui est fantastique c’est que le film sorte en salles, car au départ cela n’était pas prévu. Grâce à l’insistance de Stephen King, qui adore le film, nous avons pu convaincre le studio de nous donner une chance. Pouvoir trembler et sursauter tous ensemble dans l’obscurité d’une salle de cinéma sera pour les spectateurs un moment inoubliable. Vous allez rêver pendant longtemps à notre Croque-mitaine...
AlloCiné: Comment se construit le sentiment d’horreur dans ce film?
Sophie Thatcher: Il faut avant tout savoir comment rendre les personnages de votre film le plus attachant possible. Il faut créer un lien d’empathie qui nous force à vouloir suivre l’évolution du protagoniste et s’impliquer dans son histoire. J’espère que le public sera ému par le personnage de Sadie et e sa relation avec son père et sa petite sœur.
Sachez que si vous parvenez à être ému, ce qui suit est un sursaut d’adrénaline grâce aux scènes d’horreur. Il faut savoir bien préparer le spectateur et ne pas l’assommer avec de l’horreur simpliste et gratuite.
Il faut savoir bien préparer le spectateur et ne pas l’assommer avec de l’horreur simpliste et gratuite.
AlloCiné : Vivien, vous avez 10 ans, avez-vous eu peur durant le tournage de certaines scènes ?
Vivien Lyra Blair : Non, pas vraiment. Nous avons une équipe géniale qui m’a permis d’être en totale confiance. Chaque fois qu’il y avait des scènes effrayantes je tentais de désamorcer la tension avec des blagues et de l’humour noir. Tout le monde a joué le jeu pour que je me sente bien malgré les moments horrifiques du film.
C’est un film sur la notion de deuil et sur la difficulté de tourner la page lorsque l’on éprouve ce sentiment de solitude et de perte. Ce n’était pas toujours évident pour moi d'arriver à tout saisir mais au final ça m’a permis de mieux comprendre le monde des adultes.
AlloCiné : David : Vous êtes l'un des deux seuls personnages déjà présents dans le roman de Stephen King. Cela n'a pas été trop éprouvant de donner vie à Lester ?
David Dastmalchian: C’est le moins qu’on puisse le dire; ce fut un grand à relever. Devenir Lester et de rendre hommage au talent de Stephen King n'a pas été une mince affaire.
Heureusement, j’ai vite saisi les nuances de ce personnage complexe et j'ai compris ce qui le motivait. C’est un homme qui est hanté psychologiquement et spirituellement.
L'acteur ajoutait récemment au micro de Combcook.com que Le Croque-mitaine est : "l'un des films les plus effrayants" qu'il a vus depuis longtemps".
Le Croque-mitaine est à voir actuellement en salles.