De quoi ça parle ?
À la mort de leur grand-père, les enfants de Wendy et de Xavier (héros de L'Auberge espagnole) héritent d’un immeuble à Athènes. Tom, jeune startuper formé à New York, rejoint sa sœur en Grèce pour gérer l’héritage familial. Mais il va rapidement s’apercevoir que Mia, qui prétend faire ses études en Erasmus, est en fait une activiste rebelle qui ment à toute la famille.
Leurs divergences d’opinions et de mode de vie vont alors rendre le partage de l’héritage très compliqué. Et, comme leur parents 25 ans plus tôt, ils vont se retrouver à vivre en colocation avec des jeunes issus de toute l’Europe. Une vie collective qui va finalement les aider à se rapprocher…
Disponible dès le 14 avril sur Prime Video
C'est avec qui ?
Créée et co-réalisée par Cédric Klapisch, à qui l'on doit L'Auberge espagnole, Les Poupées russes et Casse-tête chinois, la série Salade Grecque, à mi-chemin entre la suite directe de la trilogie et le spin-off, voit évidemment revenir Romain Duris et Kelly Reilly dans les rôles de Xavier et de Wendy.
Tout comme Cécile de France (Isabelle), Kevin Bishop (William) et Barnaby Metschurat (Tobias), qui font quelques apparitions au fil des huit épisodes.
Mais la série de Prime Video est avant tout, et surtout, centrée sur Tom et Mia, les enfants de Wendy et de Xavier, qui ont bien grandi depuis le dernier film sorti en 2013, et sont désormais de jeunes adultes incarnés par Aliocha Schneider, vu notamment dans Germinal et dans Vampires, et par Megan Northam, qui avait déjà fait forte impression au cinéma dans Les Passagers de la nuit et sur Netflix dans Notre-Dame, la Part du feu.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Dix ans après la sortie en salle de Casse-tête chinois, dernier volet de sa trilogie portée par Romain Duris et initiée en 2002 avec L'Auberge espagnole, le réalisateur et scénariste Cédric Klapisch donne un nouveau souffle aux aventures de Xavier, et à son héritage, en s'intéressant aux enfants de ce dernier. Et en optant cette fois-ci pour le format sériel.
Pas totalement novice en matière de petit écran puisqu'il a participé à la création de Dix pour cent, Cédric Klapisch chapeaute pour la première fois une série de A à Z avec Salade grecque et parvient à poser, en collaboration avec les scénaristes avec Thomas Colineau, Agnès Hurstel, Paul Madillo, Eugène Riousse, et Charlotte de Givry, son regard toujours juste, précis, drôle et optimiste sur la génération d'aujourd'hui, qui n'a plus grand-chose à voir avec celle de 2002.
Après Barcelone, Saint-Petersbourg, Londres et New York, direction Athènes, qui sert de décor aux aventures de Tom et de Mia, les enfants de Xavier et de Wendy. Un choix de la part des scénaristes qui n'est pas anodin puisque la situation de la Grèce, qui a accordé l’asile à plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis quelques années, s'inscrit parfaitement dans les thématiques de Salade grecque qui, au-delà de la famille (de sang ou de coeur), aborde frontalement les questions de crise migratoire et d'urgence écologique et climatique.
Étudiante en rupture de ban qui a fui le divorce de ses parents pour devenir bénévole et activiste à Athènes, Mia, par son rejet des conventions et d'un destin tout tracé, n'est pas sans rappeler le Xavier du premier film par certains aspects. Mais elle est surtout le symbole de cette jeunesse d'aujourd'hui que la série parvient à retranscrire de manière juste et vibrante, loin des clichés : une jeunesse impliquée, inquiète, révoltée, qui ne peut plus se permettre d'être insouciante et fait entendre sa voix en descendant dans la rue.
Au contact de cette soeur qu'il ne connaît finalement pas si bien que cela, Tom, jeune startuper résidant à New York, va remettre en question bon nombre de choses, va s'ouvrir au monde qui l'entoure. Et, qui sait, peut-être se trouver au passage ?
Megan Northam, déjà épatante dans la série Notre-Dame, la Part du feu, et Aliocha Schneider sont parfaits dans la peau de ces deux héros attachants, qui sont le coeur palpitant de Salade grecque et prennent pleinement la place qui est la leur, sans jamais se retrouver dans l'ombre de Romain Duris, de Kelly Reilly ou des quelques autres "anciens" présents au casting, qui ne sont là que pour des apparitions sous forme de clin d'oeil au fil de la saison. Comme un passage de témoin d'une génération à l'autre.
Autour des interprètes de Tom et de Mia, les abonnés de Prime Video qui se laisseront séduire par ce nouveau chapitre de la saga L'Auberge espagnole découvriront une flopée de jeunes comédiens au diapason, qui apportent toute leur énergie et leur puissance dramatique aux huit épisodes.
Qu'il s'agisse de la lumineuse Fotini Peluso (Giulia), de Reham Alkassar, qui campe la touchante Reem, réfugiée syrienne, de Davide Iachini, qui vient alléger l'ensemble dans le rôle de Pippo, ou du charismatique Dimitris Kitsos, qui prête ses traits à Kristos, le petit ami activiste de Mia aux intentions et aux pratiques troubles.
L'esprit de troupe et le côté exaltant du film original de 2002 est donc bel et bien là, à travers la colocation qui va se constituer autour de Mia et de Tom, qui ont hérité d'un immeuble à Athènes. Mais Salade grecque parvient à ne pas se répéter et à nous surprendre. Tout en se révélant plus d'actualité que jamais. Prouvant au passage, si l'on en doutait, que l'Europe Erasmus d'il y a vingt ans, racontée dans le premier volet de la trilogie, est à des années lumières de l'Europe engagée et en souffrance de 2023.