“J'ai eu des affaires marquantes en 41 ans de carrière, mais celle de Fourniret dépasse de très loin tout ça." Cette phrase, prononcée par l’ex-procureur de la République Francis Nachbar, donne une brève idée de l’horreur derrière l’une des enquêtes criminelles les plus médiatisées en France.
Pendant 16 ans, celui que l’on surnomme ”l'ogre des Ardennes” enlève, viole et assassine des femmes et des jeunes filles. Si le meurtrier, arrêté en 2003, finit par avouer 11 crimes, il reste l’un des principaux suspects dans 21 autres affaires. En 2008, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.
Après s’être penchée sur la mort de Grégory Villemin, la plateforme Netflix propose une série documentaire de cinq épisodes intitulée L'affaire Fourniret : dans la tête de Monique Olivier.
Ce travail d’investigation, réalisé par les documentaristes Michèle Fines et Christophe Astruc, ne retrace pas seulement les drames et le procès qui a suivi, mais s’intéresse plus particulièrement au rôle joué par l’épouse du criminel.
Présentée comme une personne soumise, mutique et sous l’emprise d’un bourreau, Monique Olivier est vite considérée comme une faible d’esprit. “On a l'impression d'avoir affaire à la nouille de service”, lance même un ancien commandant de police face caméra.
Pourtant, il n’en est rien. La série documentaire révèle que de nombreux tests ont démontré son important quotient intellectuel, bien supérieur à la moyenne. Dès lors, l’épouse devient une complice. “Lui c’était la manœuvre, elle la tête pensante”, explique l’un des experts interrogés dans le documentaire.
Ce true crime propose une mise en scène travaillée et des reconstitutions, à l’instar de Gregory. Aux côtés des avocats et psychologues, plusieurs proches des victimes se livrent. Le documentaire est parfois difficile à regarder et à entendre, notamment lorsque Monique Olivier passe aux aveux et explique, en détails, les atrocités commises par son compagnon.
Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la série a fait réagir certains abonnés qui pointent du doigt une forme d’opportunisme. “Faudrait arrêter la propagande des tueurs en série. Y’a déjà assez de fous en liberté”, peut-on lire sous l’un des tweets de la plateforme.
“Sinon, ça vous dérange pas de sortir ce genre de documentaire plutôt que de mettre en avant les victimes ? Cela aurait été plus juste”, enchérit un autre internaute. La série réserve pourtant une place importante aux proches des victimes et à leurs témoignages.
Condamnée à une peine incompressible de 28 ans, Monique Olivier pourrait revenir devant la justice pour les affaires Marie-Angèle Domèce, Estelle Mouzin et Joanna Parrish. Les procès pourraient avoir lieu dès novembre prochain.
L'affaire Fourniret : dans la tête de Monique Olivier est disponible sur Netflix.