Tueurs de dames, c'est la conjonction des talents d'Alec Guinness, Herbert Lom et Peter Sellers devant la caméra d'Alexander Mackendrick.
Selon la légende, l'histoire du film est née dans l'esprit de l'auteur William Rose alors qu'il rêvait. A son réveil, il a pris des notes et commencé à travailler sur un scénario :
Un beau jour, le professeur Marcus, très propre sur lui, loue une chambre à Margaret Wilberforce, veuve d'un officier de marine vivant avec ses perroquets. Tous les soirs, il répète avec ses amis musiciens un menuet de Boccherini, mais la réalité est toute autre : ils préparent le hold-up du siècle. Tout se passe bien jusqu'à ce que Mrs Wilberforce ne se montre plus surprenante qu'il n'y paraît.
Rose présente ce sujet à Alexander Mackendrick, réalisateur pour qui il vient d'écrire The Maggie, l'histoire du capitaine d'un bateau décrépi parvenant à persuader un riche homme d'affaires de l'engager pour transporter une précieuse cargaison. Rose et Mackendrick se sont entendus sur cette première collaboration, et se proposent de remettre le couvert pour Tueurs de dames.
Sauf que cette fois-ci, alors que le film est en pré-production, William Rose jette l'éponge, jugeant que Mackendrick ne part pas dans la direction qu'il souhaite pour le projet. Il laisse donc une moitié de scénario terminée et des notes au cinéaste, qui se retrouve à devoir mener à bien cette histoire délirante.
C'est Jimmy O'Connor qui est engagé pour terminer le scénario de Tueurs de dames, et donner un sens à cet improbable récit. C'est peut-être ce changement d'auteur en cours de route et leurs deux tons qui se rencontrent qui ont contribué à donner à cette comédie noire son ton si particulier.
Beau joueur, William Rose verra le film terminé trois ans après sa sortie et reconnaîtra qu'il est meilleur que ce qu'il avait initialement envisagé. En 1967, il obtiendra un Oscar du Meilleur scénario original pour Devine qui vient dîner... avec Sidney Poitier.