En 1955, le scénariste William Rose signe l’un de ses scripts les plus célèbres pour le compte des studios britanniques Ealing. Imaginé pendant la nuit, celui-ci raconte l’histoire d’une bande de malfrats qui louent une chambre chez une vieille veuve en se faisant passer pour des musiciens. Lorsque cette dernière découvre leur véritable activité, ils décident de l’éliminer, mais le passage à l’acte s’avère plus difficile que prévu…
Ayant désespérément besoin d’un succès, les producteurs en confient la réalisation à Alexander Mackendrick. Ce dernier s’empare alors du scénario pour développer une satire sociale évoquant les dysfonctionnements de l’Angleterre de l’époque (en l’occurrence, la victoire des conservateurs sur les travaillistes), mais aussi ceux des studios Ealing (dont les méthodes ne sont pas assez ambitieuses, selon lui).
Parodie des films noirs, mêlant suspense et éclats de rire, Tueurs de dames rassemble un casting hilarant. Quatre ans après L’Homme au complet blanc, Alexander Mackendrick retrouve le grand Alec Guinness, qui s’en donne à coeur joie dans le rôle du chef de bande, entouré des non moins remarquables Cecil Parker, Herbert Lom, Peter Sellers (dans l’une de ses toutes premières apparitions au cinéma) et Danny Green.
Mais c’est bel et bien Katie Johnson, alors âgée de 77 ans, qui leur vole la vedette, jouant le contre-pied total des femmes fatales du genre. Elle meurt deux ans plus tard, après avoir obtenu le prix de la Meilleure actrice, décerné par la British Film Academy. La cérémonie récompense également le film du prix du Meilleur scénario.
Classique indémodable de la comédie policière anglaise, Tueurs de dames est le dernier grand film produit par les studios Ealing qui sont ensuite vendus à la BBC. En 2004, les frères Coen en réalisent un remake, intitulé Ladykillers.
Retrouvez notre classement AlloCiné des meilleures comédies anglaises.
Tueurs de dames de Alexander Mackendrick avec Philip Stainton, Frankie Howerd, Phoebe Hodgson...
Ce soir sur Arte à 20h50