De quoi ça parle ?
A la suite d’une transplantation cardiaque, Florence s'ouvre aux douloureux questionnements identitaires de sa fille adoptée, Zoé, en découvrant que sa donneuse, Ana, était elle aussi une enfant adoptée.
Déterminée avec Simon, le père d’Ana, à élucider les raisons de sa mort mystérieuse, Florence espère que la compréhension de la destinée tragique d'Ana va l’aider à sauver sa propre fille en pleine crise d’adolescence…
Les jeudis 8 et 15 décembre à 21h10 sur TF1. 6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Après Vise le coeur, qui aura prochainement droit à une saison 2, Claire Keim revient sur TF1 dans le premier rôle de la mini-série Enquête à coeur ouvert. Elle interprète Florence, dont la vie est complètement bouleversée à la suite d'une transplantation cardiaque à laquelle elle ne croyait plus.
Face à elle, Pierre-François Martin-Laval (Les Profs, Mon poussin), le "Pef" des Robin des Bois, incarne Vincent, le mari de Florence, tandis que la jeune Jessyrielle Massengo, bien connue des fans d'Alice Nevers, dans laquelle elle jouait Ada, prête ses traits à Zoé, la fille adoptive du couple.
Une jolie distribution que viennent compléter Kevin Janssens (Two Summers, Close), Lynn Van Royen, Brigitte Fossey, Alain Doutey, Carole Bianic (Demain nous appartient), Isabelle Renault, Héloïse Martin (Tamara), ou encore Clément Manuel (Ainsi soient-ils, Le Tueur du lac).
Ça vaut le coup d'oeil ?
Alors que l'année 2023 promet d'être riche en nouvelles fictions françaises sur TF1, de Prométhée à Lycée Toulouse Lautrec, en passant par Avenir avec Kev Adams, Les Bracelets rouges nouvelle génération et Les Randonneuses, la chaîne poursuit également sa politique de coproductions avec ses voisins européens.
Après Une mère parfaite (avec Nadcon en Allemagne) et I3P, place cette semaine à Enquête à coeur ouvert, co-produite par Léonis Productions pour la France et Beside Productions pour la Belgique.
Malgré son titre qui laisse penser qu'il s'agit d'une énième fiction policière, cette mini-série en six épisodes (diffusés au rythme de trois par semaine) lorgne en réalité davantage du côté du drame familial, en s'intéressant de manière croisée aux destins de deux familles : les Arrieta, en plein espoir de reconstruction après la greffe cardiaque de Florence (remarquable Claire Keim), et les Dandels, représentée par Simon, un père brisé suite au décès de sa fille Ana. Qui se trouve justement être la donneuse de Florence.
Une série sur la quête d'identité et la famille
On peut le dire sans détour : c'est bien la quête de vérité de Florence, qui a besoin de connaître l'origine de son nouveau coeur et cherche à savoir ce qui est arrivé à sa donneuse, qui est l'élément le plus intéressant de la série. Tout comme les répercussions que tout cela va avoir sur sa propre famille.
"Ce que je trouve touchant c’est qu’au moment où Florence est enfin transplantée, ça devrait être le début de la vie pour sa famille et elle. Ils devraient se dire "Enfin on va respirer, enfin on va vivre". Et en fait c’est le début de l’enfer pour elle", confie Claire Keim au sujet de cette histoire qui l'a happée dès la lecture du scénario.
"C'est le début de beaucoup trop de questions qui vont l’emmener très loin. On est avec les personnages, on a envie qu’ils se retrouvent. Et que tout ça ait du sens. Elle cherche du sens à la mort d’Ana. Tout le monde est dans son enquête, tout le monde a quelque chose à régler, tout le monde a sa raison d’être là. C’est ça que j’ai trouvé très fort dans cette série".
À travers ses différents personnages féminins, Enquête à coeur ouvert a le mérite d'aborder des thématiques qui sont peu traitées en télévision, et encore moins à travers une enquête. "L’adoption, le racisme, la famille, ce sont des thèmes qui m'ont tout de suite plu", avoue pour sa part Pierre-François Martin-Laval, qui prête ses traits à Vincent, le mari de l'héroïne.
"J'avais très envie de faire partie de cette famille. Et ce qui arrive à l’épouse de mon personnage, le fait qu’il la soutienne, qu'il soit un réconfort, et qu'il essaye de maintenir le bateau hors de l’eau, ça me plaisait et je me sentais capable de jouer ça. Et l’histoire de ces deux femmes – cette mère et cette ado qui devient grande – ça me touchait beaucoup".
Des thèmes importants mais une enquête qui finit par lasser
Malheureusement, le tout est englobé dans une double, voire triple enquête, qui part un peu trop dans tous les sens et multiplie les personnages et les sous-intrigues. Au point de nous perdre un peu. Et surtout de nous lasser, tant la partie consacrée à Zoé, la fille de Florence et Vincent, et les flashbacks mettant en scène Ana manquent d'intérêt et peinent à nous passionner.
Alors qu'on devine la plupart des enjeux, ainsi qu'une partie de la résolution, dès le départ, les scénaristes étirent en longueur un récit qui aurait sûrement mérité d'être resserré sur quatre épisodes au lieu de six (d'autant plus que TF1 n'a réservé que deux soirées de diffusion à cette mini-série événement de fin d'année).
Heureusement, les thématiques, certaines séquences fortes en émotion, quelques partis pris étonnants (comme la touche de fantastique qui accompagne la nouvelle vie de greffée de Florence et son lien étrange avec Ana), les paysages et la lumière magnifiques du Pays basque, sans oublier les prestations de Claire Keim et de Kevin Janssens (très bon dans le rôle de Simon) parviennent à sauver l'ensemble.
Reste à espérer qu'Enquête à coeur ouvert, qui ne fera pas date dans l'histoire des séries de TF1, parviendra au moins à sensibiliser au don d'organe et à son importance. C'est en tout cas le souhait des comédiens, Claire Keim en tête.
"Je l’espère de tout mon coeur", conclut la star de Vise le coeur. "Je trouve génial que la loi aujourd’hui ce soit "De base tu donnes, à moins qu'il soit explicitement écrit quelque part que tu es contre". J’ai rencontré des gens transplantés, c’est merveilleux. Pour moi c’est le sens de la vie. C’est une façon sublime de "réparer les vivants", pour reprendre le titre du superbe roman de Maylis de Kerangal".