En 1946, La Bataille du rail lance la carrière de René Clément. Grâce à ce documentaire sur la résistance des cheminots pendant l’Occupation, lauréat du Prix du Jury au Festival de Cannes (soit l’équivalent de la Palme d’Or à l’époque), il devient l’un des réalisateurs français les plus en vus de l’après-guerre.
En 1963, Le Jour et l’heure marque son retour en France après quelques années de réalisation à l’étranger, notamment aux États-Unis où sa réputation s’est étendue suite à son Oscar du Meilleur film en langue étrangère pour Jeux interdits. À nouveau, René Clément évoque la Résistance et l’Occupation, minutieusement reconstitués, cette fois comme cadre d’une intrigue amoureuse.
La rencontre fortuite d’Allan Morely, un pilote américain tombé en France, incarné par l’Américain Stuart Whitman, et Thérèse Dutheil, une bourgeoise parisienne mère de famille, incarnée par Simone Signoret, ainsi que la naissance de leurs sentiments permet surtout l’émergence d’un personnage féminin fort. Actrice engagée, Simone Signoret livre une composition remarquable dans la peau de cette femme qui s’éveille et qui s’engage progressivement dans la Résistance.
Le Jour et l’heure, dont la photographie signée Henri Decae (le directeur photo attitré de Jean-Pierre Melville) accentue l’aspect film noir, met brillamment en scène la vie de gens ordinaires embarqués au coeur d’actions héroïques. La seconde partie du long-métrage surtout, gagne en intensité et en rythme, jusqu’à un véritable tour de force technique lors de la longue séquence du train, au cours de laquelle les protagonistes sont poursuivis par la Gestapo.
Le Jour et l'heure de René Clément avec Stuart Whitman, Geneviève Page, Michel Piccoli...
Ce soir sur Arte à 20h55