"Yes I Cannes !" Journal d'une festivalière - Page 2

Dernier jour du monde... cannois ! Après 11 jours et nuits de stress, de fatigue, d'émotions et de passions, nous voilà arrivés au bout du tunnel. Dans quelques heures, la Palme d'or sera attribuée à l'un des grands films de la compétition. Cette année, les paris sont allés bon train, évoquant tous les films sans en détacher un. Ainsi le Film Français pronostiquait The Tree of Life devant The Artist et Le Gamin au vélo, tandis que selon l'étranger, c'est Le Havre de Kaurismäki qui l'emportait.

A la rédac, on penche également pour le film-événement de Terrence Malick. Côté prix d'interprétation, tandis que certains rêvent d'un doublet Michel Piccoli / Thomas Doret (ce serait beau, c'est vrai!), d'autres espèrent voir sur scène au moins... Jean Dujardin !

Live

7H30 : Avis aux débordés ou aux paresseux, les séances de rattrapage sont faites pour vous ! Toute la journée, les films en compétition repassent dans toutes les salles du Festival. C'est maintenant ou .... jamais plus tard. Vite, vite!

9H : La projection de Polisse a motivé et donc réveillé notre chef passionné. Il est vrai que le perturbant film de Maïwenn (moment choc du festival) a des chances de s'imposer ...

11H30 : Ceux d'entre nous qui n'ont pas vu Le Gamin au vélo et The Artist se dépêchent. A coup sûr ce dernier les laissera ... sans voix ( Je sais, c'est un peu facile ;))

13H: Chacun déjeune où il peut, au soleil, au bureau ou ... dans les salles ( Oui, c'est interdit!)

15H45: Almodóvar n'aura rien, apprend-on de source sûre. Il n'empêche... Pour ma part, je tiens à le voir avant ce soir. Assise par terre dans un coin de la salle bondée, je savoure le dernier gimmick musical sur le thème du "Carnaval des animaux", juste avant le début de la projection. Nostalgique....déjà.

17H : Le Palais est en effervescence. Les rumeurs s'emparent des couloirs, sur le mode "raz-de-marée". La rédac se prépare avant le début de la soirée : interviews post-palmarès à arracher, tweets et articles à rédiger.

18H15 : Dernière montée des marches de la 64ème édition du Festival de Cannes. Sur le tapis rouge, les plus grands se cotoïent. On les a rappelés pour la cérémonie, ils savent qu'ils vont avoir un prix. Leurs coeurs s'emballent, les nôtres aussi!

19H-19H30: Début et fin de la prestigieuse remise de prix. C'est dingue ce qu'elle est courte ! On retiendra Maïwenn, aussi essoufflée qu'émue. Kirsten Dunst récompensée sans Lars von Trier, les Dardenne et leur grand prix ex-aequo, la palme prévisible d'un Malick invisible et surtout surtout Jean Dujardin, son émotion, sa génuflexion pour De Niro et ses claquettes ! Standing ovation. "Bon, je vais me taire parce que ça me réussit plutôt pas mal". C'te classe!

21H: Le marathon n'est pas fini! Dernière ligne droite: obtenir coûte que coûte une interview avec lui ! Attaché de presse au téléphone et cadreur à nos côtés, nous filons à la sortie de la conférence de presse où ils se font tous interroger. Nous passons les frontières interdites, nous faisons "jeter", tentons un peu partout de nous imposer et finissons par y arriver! Il est là, à portée de moi voix, ému et souriant, humble et dans l'instant. De cette interview dépendaient notre zapping, notre Eclat de Croisette et notre Plein2ciné. Les textes étaient déjà écrits, en cas de succès....

A la rédac: "N'avez-vous pas l'impression que le Woody Allen, on l'a vu y'a 6 mois ?"

C'est vrai, oui ! En revanche Dujardin c'était... juste là....