"Yes I Cannes !" Journal d'une festivalière - Page 9

"Vous avez 6 min… attention….top, c’est parti !" Si Cannes est un marathon, les interviews qui s’y donnent, rentrent plutôt dans la catégorie du sprint. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le créneau attribué est écoulé, nous laissant un goût curieux de speed dating raté.

Votre mission si vous l’acceptez sera de séduire à toute allure votre célébrité en lui posant des questions inédites sur un sujet qu’il a déjà trop rabâché !

Le jeu en vaut la chandelle, me direz-vous. Oui mais ce n’est pas tout ! Il faudra également lui donner envie de se livrer et casser parfois son discours tout préparé dans le but d’obtenir un beau sujet, original. Le challenge est super tentant dans tous cas de figures sauf …à Cannes !

 

Pourquoi ? Parce qu’à l’image des multiples barrières blanches que vous pouvez voir un peu partout autour du Palais, l’interview ici relève du saut d’obstacles. Prenez une pincée de promotion, une cuillère d’adrénaline et une bolée de soirées arrosées et vous aurez la clef de l'écueil : sur la Croisette, fatigue et superficialité aidant, tout est décuplé. Chouchoutées et flattées, les célébrités même à peine "installées", se prennent toutes pour des divinités.

Théorie qui vaut son pesant d’or : Cannes propage la maladie dite de la diva.

Si les stars sont touchées, certains attachés de presse sont carrément condamnés ! La cordialité de mise à Paris se mue ici en mépris. Munis de leurs agendas aussi approximatifs que leur humeur, ils appellent, promettent, annulent, s’enthousiasment et s’énervent comme en pleine montée hormonale. Leur phrases bouclent : "Ecoute là on est overbooké" ; l’inconscient parle : "Y’a un JT à la clé ? Non donc bon, tu attends !" Et après avoir attendu deux heures:  "Finalement ça ne va pas être possible, désolé! C’est Cannes tu sais".

....Si seulement ils pouvaient avoir le talent et le glamour de leurs acteurs, ça compenserait… ;)