Il a fêté ses 80 ans vendredi, il vient de recevoir un Oscar d'honneur... Mais qui est vraiment Jean-Luc Godard, cinéaste adulé et controversé ? Auteur d'une biographie passionnante, Antoine de Baecque brosse pour AlloCiné le portrait d'un artiste pétri de contradictions, à travers une série d'anecdotes étonnantes.
Antoine de Baecque : "Le sport fait partie de l'éducation de Jean-Luc Godard. Il vient d'une bonne famille suisse, la montagne est très proche, le lac Léman à disposition. « Un esprit sain dans un corps sain », c'est dans la culture familiale. Le petit Jean-Luc est très vite mis sur des skis, nage parfaitement, plonge comme un Dieu d’après les témoignages… Il fait du basket, du football. Ensuite, il entretiendra cette passion sportive.
Quand il arrive à Paris, adolescent, il s’inscrit au Stade français à la section basket. Jusqu’à très récemment, il faisait deux heures de tennis presque quotidiennement. La seule interruption, ça a été la période Mao, gauchiste, quand le sport était remis en cause, vu comme un passe-temps bourgeois de la culture capitaliste. Et Godard s'intéresse au sport : c’est un grand lecteur de L’Equipe. Un des plus beaux entretiens qu’il ait donnés, c’est à ce quotidien sportif, au début des années 2000.
Godard et le corps : muscles et burlesque
Jean-Luc Godard, en tant que réalisateur, déteste les acteurs maladroits. Il ne paie pas de mine mais il a un corps extrêmement fin et musclé, très solide. Il choisit souvent des acteurs qui sont à son image : Belmondo jeune (qui est un boxeur), Michel Subor, qui est à la fois filiforme et entraîné, Piccoli aussi dans Le Mépris… Sa direction d’acteurs est assez physique, il n’aime pas du tout qu’on lui demande : « Qu’est-ce que je dois faire, ou dire ? comment dois-je le dire ?" En revanche, il donne des indications comme le ferait un entraîneur : « Il faut que tu dises ça en tant de temps, en faisant tels mouvements… »
Le rapport au corps est très important chez Godard. Il juge souvent le cinéma selon cet angle-là. Et sa pratique est très exigeante. Il sait par exemple marcher sur les mains. Il y a une anecdote très célèbre sur le tournage du Mépris : Brigitte Bardot ne veut pas baisser la hauteur de sa « choucroute ». Il négocie donc avec elle : s’il arrive à marcher sur les mains pendant un mètre, elle devra réduire sa chevelure d’un centimètre. Bardot accepte, pensant que Godard en est incapable. Or, il marche sur les mains pendant 5-6 mètres devant elle !
Quand Godard devient acteur de ses propres films, on peut dire que c’est un acteur burlesque. Dans Prénom Carmen, Soigne ta droite, et même dès Vladimir et Rosa, un film gauchiste des années 70, il a un jeu très corporel, presque muet. Il reprend des gags, des attitudes héritées de Buster Keaton, un comédien éminemment corporel. Au sein de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer aussi était un grand sportif. Jacques Rivette non, Claude Chabrol non plus. Truffaut avec un rapport au corps très particulier, il avait un corps entraîné pour séduire les femmes, c’est autre chose..."
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