Auteur du livre-enquête "Mainstream", le sociologue Frédéric Martel analyse pour AlloCiné quelques tendances de l'industrie du 7e art : l'hégémonie du cinéma américain, les relations entre studios et indépendants, le poids d'Internet... Propos recueillis par Camille Lamourette.
Frédéric Martel : La puissance d’Hollywood s’est affirmée dès les années 1910 aux Etats-Unis, et partout dans le monde dès les années 20 et surtout 30. Il existait déjà alors en Amérique une culture de masse très importante. Mais jusqu'aux années 50, les Etats-Unis, qui se sont longtemps construits sur leurs racines européennes, ont repris la hiérarchie culturelle héritée de l’Europe. Dans les années 60, l’Amérique, en matière culturelle, est devenue l’Amérique, c’est-à-dire un pays où la hiérarchie culturelle est inversée, effacée, où la frontière entre la haute culture et la culture de masse s’estompe. Par exemple, Leonard Bernstein à la tête du New York philarmonique, Ives ou encore Copland, mélangent constamment la haute et la basse culture : Bernstein est à la fois le directeur du philarmonique et le créateur de West side story à Broadway.
De ce point de vue, les grands studios et leurs dirigeants sont très pragmatiques : ils font des films mainstream destinés à la planète entière, mais ils utilisent aussi des maisons de production internes, qui leur appartiennent totalement, qui sont des unités spécialisées. C’est le cas de Focus Features (société du groupe NBC Universal). Miramax a également joué ce rôle lorsqu’elle a été rachetée par Disney, et on peut considérer que Pixar joue ce rôle aujourd’hui. De même, Dreamworks, qui est plus complexe dans son montage, joue aussi un petit peu ce rôle pour Disney, mais il y a beaucoup d’autres exemples. Ces unités spécialisées sont très centrales à Hollywood, certaines ont fermé ces dernières années mais beaucoup restent très actives.
A Hollywood aujourd’hui, tout le monde est à la fois studio et indépendant
Jusque dans les années 50, les studios se définissent comme des industries à fabriquer du rêve, où tout le monde est salarié, et où un produit est fabriqué du début à la fin par un studio. Ces studios sont alors extrêmement identifiables et leurs productions très liées à leur histoire. Ce modèle industriel s’écroule dans les années 50 à cause d’une décision de la Cour Suprême qui interdit la concentration verticale dans les studios et qui sépare obligatoirement, la distribution, l’exploitation des films, les studios et leur fabrication. Dès lors, les studios vont devenir de plus en plus complexes et de moins en moins des usines. Aujourd’hui, le studio est essentiellement une banque, qui finance soit des unités spécialisées, soit des producteurs indépendants. Un film comme Spider-Man est fait par une société de production indépendante, ce qui veut dire que les studios travaillent avec les indépendants, que les indépendants ont besoin des studios. A Hollywood aujourd’hui, tout le monde est à la fois studio et indépendant, la distinction film indépendant-film de studios n’existe plus.
Il y a des passages et des échanges constants entre d'un côté les Blockbusters, la culture Mainstream et de l'autre la périphérie, la diversité, les minorités, l’avant-garde, la contre-culture ou encore la culture des universités. C’est là que se font l’expérimentation, la recherche et le développement, c’est un système très complexe qui est l’écosystème même de la Californie. D’une certaine manière, les indépendants deviennent inévitablement des studios. Historiquement, Hollywood a été créé par des indépendants qui ont fui la Major de l’époque, Edison, sur la côte Est. Le mainstream et le studio ne peuvent pas se reproduire par eux-mêmes. Ils ont besoin pour se renouveler de la contre-culture, de l’innovation, de la prise de risque, de la diversité, de la recherche et du développement qu'on trouve dans les universités. C’est la même chose pour les nouvelles technologies, elles sont souvent portées par des petites start-up qui vont contribuer à faire évoluer Hollywood.
Qui travaille pour qui ? Grands studios et studios indé
Disney : Le Walt Disney Motion Pictures Group regroupe les studios de cinéma Walt Disney Pictures (pour les longs métrages), Touchstone Pictures, Hollywood Pictures, récemment Marvel Entertainment, et Miramax qui comprend la division Dimension Films. Walt Disney Pictures est subdivisé en Walt Disney Animation Studios, Pixar Animation Studios et Disneynature. Depuis 2009, La distribution des productions des studios Dreamworks désormais indépendant est également assurée par Walt Disney Studios Distribution.
Paramount : Paramount Vantage, Amblin Entertainment, United International Pictures
Fox Filmed Entertainment : (une branche de la division Filmed Entertainment du Fox Entertainment Group) : Twentieth Century Fox, Fox 2000, Fox Searchlight Pictures, Twentieth Century Fox Animation, Blue Sky Studios Inc.
Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. (une filiale de Sony Pictures Entertainment Inc., une société de la Sony Corporation of America) : MGM Pictures, United Artists
Columbia TriStar Motion Picture Group (une filiale de Sony Pictures Entertainment Inc., une société de la Sony Corporation of America) : Columbia Pictures, Sony Pictures Classics, Screen Gems
NBC Universal : Universal Pictures Group, Universal Pictures, Focus Features, United International Pictures
Time Warner Company : Warner Bros. Entertainment, Warner Bros. Pictures, Warner Independent Productions, Castle Rock Entertainment, New Line Cinema, Fine Line Features, Home Box Office, HBO Films
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