Auteur du livre-enquête "Mainstream", le sociologue Frédéric Martel analyse pour AlloCiné quelques tendances de l'industrie du 7e art : l'hégémonie du cinéma américain, les relations entre studios et indépendants, le poids d'Internet... Propos recueillis par Camille Lamourette.
Frédéric Martel : Avatar est un film qui restera durablement dans l’histoire, et dans l’Histoire du cinéma. Les critiques en parleront encore dans 30 ans, parce que c’est un extraordinaire bouleversement technologique de l’image. Quand 15 millions de Français vont voir le film et que, lors de sa sortie dvd et blu-ray, près d’un million l’achètent la première semaine, ça va au-delà la qualité même du film. Avatar, c’est un phénomène social.
Avec les sagas Harry Potter / Twilight, on est au cœur de la question de l’adaptation littéraire. D’ailleurs c’est très intéressant qu’Hollywood, qui traverse une période difficile, se raccroche soit à un succès éditorial, soit au succès d’un jeu vidéo, comme Prince of Persia. D’une certaine manière, le jeu vidéo, peut jouer un rôle, même si parfois, c’est simplement la parade de Disney, comme pour Pirates des Caraïbes, qui va être la matrice du film. C’est le cas aussi de Batman, Spider-Man, Superman, Iron Man : on part d’un personnage de Marvel, ou d’un autre comic book original. C’est vrai aussi au Japon où le manga va être à l’origine de films, etc. Pour faire un succès au cinéma, on s'appuie sur un succès déjà existant, par exemple un succès de librairie. C’est aussi vrai avec Broadway.
Quelques jours avant la sortie de Slumdog Millionaire, j'avais vu un critique de cinéma qui m’avait affirmé qu’il n’irait pas le voir parce que c'était un film de Danny Boyle. C’est un peu la réaction naturelle du critique français qui est fermé par rapport à ce genre de cinéma. Alors que lorsque vous allez dans une favela à Rio, dans un bar gay en Indonésie ou dans le cinéma d’un ghetto de Raleigh en Caroline du Nord, les gens ont vu et adoré Slumdog Millionaire, qui mérite un petit peu plus d’attention que ce positionnement condescendant et paternaliste des critiques de cinéma français. Ajoutons que la matrice de ce film, dont le succès est mondial, est à l'origine un jeu télévisé...
Dans My Name Is Khan, on retrouve Shah Rukh Khan, qui est aujourd’hui quasiment un des plus grands acteurs au monde. C’est du Bollywood sans Bollywood, du Bollywood américanisé, et d’ailleurs diffusé et distribué grâce aux studios américains, comme Slumdog Millionaire. Slumdog part d’une histoire totalement indienne, avec des acteurs indiens mais vivant en Angleterre, donc occidentalisés, avec un cinéaste anglais et une distribution Pathé UK, c’est-à-dire des Français en Angleterre, une diffusion européenne et américaine. Cette entreprise est assez originale pour être soulignée.
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