Auteur du livre-enquête "Mainstream", le sociologue Frédéric Martel analyse pour AlloCiné quelques tendances de l'industrie du 7e art : l'hégémonie du cinéma américain, les relations entre studios et indépendants, le poids d'Internet... Propos recueillis par Camille Lamourette.
Frédéric Martel : Le multiplexe correspond avant tout à une multiplication des écrans, donc de l’offre. Ensuite, il implique un changement de localisation, car beaucoup de multiplexes (pas tous) sont situés dans des banlieues lointaines des villes. La culture se déplace là où les gens vivent. Jusque dans les années 70, les gens allaient au cinéma dans le centre ville, là où étaient installés les grands palaces (dans les années 1930-40), puis les salles de cinéma (après guerre). Le changement arrive dans les années 50 avec l’apparition des drive-in, ces cinémas de parking sur lesquels on vient voir des films, avec sa voiture, surtout l’été. Le drive-in, c’est aussi le cinéma des adolescents.
C’est sur ces parkings que vont s’installer les multiplexes en dur. Peu à peu, ces multiplexes, qui apparaissent dans les années 70-80, vont se situer de plus en plus loin des centres villes, dans ce qu’on appelle les nouvelles exurbs, qui sont des banlieues très lointaines, le deuxième ou le troisième anneau des villes. Parfois on est à 100 km du centre ville, au milieu d’autoroutes, dans les immenses banlieues américaines. Le shopping mall devient le modèle de ces villes qui n’en sont pas, de ces centres villes qui ne sont ni un centre, ni une ville... . Le multiplexe, c’est l’endroit où vous allez pour rencontrer des gens, c’est le centre ville de la ville nouvelle.
Blockbusters, buzz et Burger King
Le poids grandissant du marketing, de la publicité, du teasing et des produits dérivés qui accompagnent la sortie d’un film est lié à différents facteurs, et en premier lieu au phénomène des blockbusters. C’est un phénomène qui commence avec Les Dents de la Mer de Spielberg et qui s’intensifie par la suite avec Star Wars, et jusqu'à Matrix, Spider-Man, Batman, Avatar, Shrek, Toy Story. Ce phénomène se double d’une accélération très caractéristique de notre époque : les individus vont voir très vite les blockbusters. Très souvent, ce qui compte aujourd’hui pour un blockbuster[1], c’est ce qu’on appelle le premier week-end, et disons la première semaine de sortie en salles. Pour que les gens aillent voir ces films en nombre, il faut créer un événement massif, ce qui va se faire en amont avec une campagne marketing et de buzz très puissante, et en parallèle avec des produits dérivés qui accompagnent la sortie du film dans les McDonald ou les Burger king.
[1] Blockbuster. Dans le langage militaire, il s’agissait d’une bombe pour détruire les blockhaus. Par extension il s’agit d’un film (le terme est utilisé pour la première fois dans Variety en 1951 à propos du film Quo Vadis) ou d’une exposition à grand succès, d’un livre best-seller, ou même d’un médicament vendu massivement.
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