Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
jeudi 13 mai 2010 - 10h00
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Autour de minuit. Patio Canal +. Patio Smith. Mick Jagger n'est pas le seul vétéran du rock présent sur la Croisette. Patti Smith (qui fait une apparition dans le film de Godard) a offert un mini-concert privé lors d'un diner Chanel-Canal +-Le Figaro Madame, où étaient attablés l'égérie Vanessa Paradis, ainsi que Johnny Depp, Karl Lagerfeld, le Président du jury Tim Burton, les membres du jury Benicio Del Toro et Kate Beckinsale ou encore Gaspard Ulliel. Et où pensez-vous que cette brochette de VIP a fini la nuit ? Au VIP Room, pardi...
2h00 -Da da da Club- La nuit est belge : Certes, au même moment, tout le monde se bat pour entrer à la grosse soirée MK2 sur une plage. Mais dans ce club cannois, c'est la fête du film Illegal qui bat son plein. Eh oui, même si les films belges "cannois" n'incitent pas toujours à la rigolade, ce peuple sait aussi s'amuser...
9h00. Sous-sol du Palais des Festivals. Light. les numéros de ce jour de Variety et de Screen Daily paraissent beaucoup moins épais que ceux parus durant la première moitié du Festival. Cela sentirait-il déjà la fin ? En tout cas, une chose est sûre, les stars se font de plus en plus rares...
10h20 : - Dans la presse- Une "cité du cinéma" en 2014 ! C'est officiel, il y aura bien une "Cité du cinéma" à Cannes. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a visité le site qui accueillera en 2014 un musée du 7e art riche des précieuses archives du Festival de Cannes. Une école de cinéma ainsi qu'un hôtel de luxe sont également envisagés pour compléter cet ambitieux projet. Reste à définir les modalités financières de l'opération.
11h33 - Poetry : Trois ans après l’intense Secret Sunshine (Prix d’interprétation féminine à Jeon Do-Yeon), Lee Chang-Dong revient à Cannes avec Poetry, qui confirme l’excellente santé du cinéma sud-coréen et la maestria du cinéaste. Pour ce nouveau drame familial, le réalisateur met en scène une grand-mère et son petit-fils, qui vivent sous le même toit. Elle fait des ménages pour gagner sa vie, lui est un lycéen taciturne. Elle est aussi volubile et positive que lui se montre distant et ingrat. Malgré le fossé qui ne cesse de se creuser entre les deux, la cohabitation reste vivable. Jusqu’au jour où l’on repêche le cadavre d’une adolescente qui s’est suicidée… Le cocon familial se gangrène peu à peu.
La grande force de Lee Chang-Dong, c’est de révéler les personnages à eux-mêmes. Ainsi de cette grand-mère inoffensive qui se découvrira des qualités de poète mais également une détermination implacable à faire appliquer la justice. Elle découvrira le monde et sa dureté, mais aussi que la poésie peut traduire la réalité du monde à condition qu’elle se départisse de la joliesse. Porté par Yoon Jung-hee, une comédienne adulée en Corée du Sud et qui pourrait prétendre au Prix d’interprétation, Poetry est un drame étrange et envoûtant, un récit initiatique et… l’un des plus sérieux prétendants à la Palme d’or. (VG)
12h55 - Croisés sur la plage du Majestic : Sara Martins, Jimmy Jean-Louis, Firmine Richard et Julien Courbey.
13h46 - Mon bonheur : documentariste réputé, l’Ukrainien Sergey Loznitsa débarque à Cannes avec son premier long métrage de fiction, intitulé Mon bonheur. Seul premier film de la compétition 2010 et premier film ukrainien de l’histoire à être en lice pour la Palme d’or, Mon bonheur est un road-movie très noir, aux limites de l’expérimental, dans lequel un chauffeur routier traverse l’Ukraine et ses travers les plus sombres. Si Loznitsa a le mérite d’aller jusqu’au bout de son idée de cinéma, cette descente aux enfers, vision sans concessions du petit pays d’Europe de l’Est, est bien trop exigeante pour emporter l’adhésion. (Trop) longs plans séquences qui ne servent pas le récit, narration loin d’être claire et scénario parfois abscon : difficile de s’emporter pour ce Mon bonheur qui reste toutefois une vraie curiosité tant, encore une fois, Loznitsa se montre jusqu’au-boutiste dans son approche de cinéaste. (CC)
14h34 - Dans la presse : la "Palme de l'excuse à deux balles" décernée à Benjamin Biolay. Le chanteur, au générique de La Meute, avait en effet annulé lundi plusieurs interviews, dont la nôtre, à cause d'une soi-disante "extinction de voix. C’est en tout cas la raison un peu vaseuse que nous avait donnée l’attachée de presse du film. Et l’on comprend tout à fait l’irritation de nos confrères du quotidien Nice-Matin, à l’initiative de cette distinction farfelue, lorsque quelques heures plus tard, on l’a aperçu sur le tapis rouge en train de s’exprimer de façon claire et intelligible. En la matière, le grand gagnant des Victoires de la Musique 2010 n’en est pas à son coup d’essai, puisque la dernière fois que nous avions souhaité l’interviewer, il avait prétexté un mal de dos pour ne pas nous rencontrer.
15h20 - Terrasse du 314 -Le Brady- Dans Two Gates Of Sleep, premier film arty, quasi-muet, assez envoûtant (vu à la Quinzaine des Réalisateurs), le personnage principal est le paysage forestier du sud du Mississipi. Mais on croise aussi des comédiens : Brady Corbet (le gamin perturbé de Mysterious Skin et Funny Games U.S.), David Call et Karen Young. On a rendez-vous avec ces trois-là pour une interview. Corbet, malade comme un chien, préfère ne pas nous serrer la main. On voudra évoquer avec lui la fin de 24 heures chrono (l'ado qui épaule Bauer au début de la saison 5, c'est lui), mais le sujet ne le passionne guère : il préfère parler des films de Claire Denis. Ce garçon francophile a d'ailleurs pour projet de réaliser un film dans l'hexagone...
15h46. Théâtre Lumière. Entracte. Petite pause au bout de 3h30 de la projection officielle de la saga fleuve Carlos, mais interdiction de sortir du Théâtre Lumière. Et tant pis pour les plus affamés, aucun en-cas n'est proposé, contrairement à ce qui s'était passé pour la projection du Che de Steven Soderbergh (avec, déjà, Édgar Ramírez !), mais il est vrai que ce double film durait "à peine" 4h30...
16h50 - Dans la presse. En route vers le Lido. C'est aujourd'hui que les quotidiens du Festival se lancent dans leurs pronostics pour... la Sélection de la prochaine Mostra de Venise. La présence de Potiche d'Ozon et son casting poids lourd (Deneuve, Depardieu, Luchini...) semble assurée. Pour le reste... Tout le monde compte sur les deux grands absents de Cannes (Malick et Sofia Coppola, cf photo ci-dessous), mais sont également cités les nouveaux films de Julian Schnabel (une fresque sur la Palestine), Anton Corbijn (avec Clooney), John Cameron Mitchell (avec Kidman), Eastwood, Aronofsky, Bela Tarr, Chen Kaige, Takashi Miike, John Woo, Johnnie To, Kechiche, Pacino... Président du jury, le cinéphage Tarantino devrait être comblé...
17h01 : - Palais Stéphanie, Théâtre Croisette : Foule délirante pour la première projection de Stones In Exile, le documentaire sur l'enregistrement d'Exile on Main Street (1972), l'album mythique des Rolling Stones. On se fait recaler à 10 mètres près, et on ose à peine imaginer la cohue autour de la projection officielle de 19h, à laquelle assistera Mick Jagger en personne. Pour ceux (et ils sont nombreux) qui ne verront pas le docu-événement présenté à la Quinzaine, la séance de rattrapage se déroulera tranquillement dans leur salon. France 5 proposera en effet en exclusivité l'intégralité de Stones In Exile le 10 juin prochain à 20h35.
17h55 : - Palais Stéphanie, Théâtre Croisette : Les Stones sont bêtes ! La phrase du jour, elle est de Mick Jagger. Durant la conférence de presse de Stones In Exile, présenté à la Quinzaine, la rock-star déclare en parlant des Rolling Stones : "Nous étions jeunes, beaux et bêtes. Maintenant, nous ne sommes plus que bêtes."
18h – Salle Buñuel, pendant la leçon de cinéma de Marco Bellocchio. Un problème technique empêche la projection de la célèbre scène de fellation du Diable au corps de Marco Bellocchio, qui devait être commentée par le réalisateur italien. L’animateur de la leçon, le critique Michel Ciment annonce "Vous allez être privés de fellation". Déception de l’assemblée.
18h40 – Salle Buñuel. Fin de la leçon de cinéma de Marco Bellocchio. Après les frères Dardenne l’année dernière, c’est Marco Bellocchio qui a été invité cette année par Thierry Frémaux pour donner une "leçon de cinéma" aux festivaliers.
Après avoir évoqué sa jeunesse et ses peintures, le réalisateur italien a commenté quelques scènes de ses films. Il a ainsi profité d’un extrait des Poings dans les poches pour évoquer les liens entre Opéra et cinéma. Il a également parlé de l'arrivée de la couleur avec Au nom du pere, du problème du doublage avec Le Saut dans le vide, du si particulier métier d’acteur au travers du Diable au corps et du Sourire de ma mère ou encore de la technique à travers une scène de Buongiorno, notte. S’exprimant en français pendant toute la durée de la leçon, il a terminé avec un extrait de Vincere, en Compétition l’année dernière.
19h02 - Dans la presse : Retour à la Case départ pour deux membres du Jamel Comedy Club… On apprend que les humoristes Fabrice Eboué et Thomas Ngijol seront les acteurs principaux de Case départ, une comédie dans la veine des Visiteurs qui les propulsera à la fin du XVIIIe siècle dans les champs de canne à sucre antillais sous le joug d'un esclavagiste. Le tournage se déroulera cet été sous la direction des deux comiques qui s’adjoindront pour l’occasion les services d’un autre coréalisateur, Lionel Steketee, qui a travaillé avec Michaël Youn sur Fatal.
20h20 - Depuis une cellule de prison... Incorrigible. Aujourd'hui, on n'a parlé que de lui. Carlos, le vrai, n'a donc pas pu s'empêcher de mettre son grain de sel. Après avoir fait un procès à Assayas, le voilà qui prend à partie l'acteur vénézuélien, qui joue son rôle... et porte le même nom que lui. "Un conquistador du nom de Ramirez est notre ancêtre commun (...) Pourquoi te prêtes-tu à une oeuvre de propagande contre-révolutionnaire, diffamant le plus connu des Ramirez ?", interpelle-t-il dans une lettre transmise à l'Afp. Pas sûr qu'Édgar Ramírez se lance pour autant dans une recherche généalogique... (au fait, notre dossier Carlos est à découvrir ici
22h30 - Montée des marches : Malin. Comment rendre glamour la montée des marches d'un des films les plus austères de la compétition, le long métrage Mon bonheur ? En conviant la blonde Natayla Shmarenkova, Mrs World 2008, originaire d'Ukraine, comme le film...
23h12 - La Nostra Vita : On ne change pas une équipe qui gagne... Trois ans après le succès de Mon frère est fils unique couronné de quatre David di Donatello (les César italiens), Daniele Luchetti retrouve Elio Germano, son nouveau comédien fétiche, pour cet émouvant drame familial. L'histoire d'un chef de chantier, qui, à la suite du décès tragique de son épouse, va se mettre dans des situations inextricables...
Evocation du travail de deuil, La Nostra Vita est avant tout un film qui respire la vie. Et ce grâce à cette manière de filmer à l’arrachée, caméra à l'épaule, et d’être au plus près de ses personnages. Une mise en scène d'autant plus dynamique et humaine, que le cinéaste italien parvient à passer de l'intime au social - le problème de l'immigration clandestine et le climat de racisme latent - avec une aisance déconcertante. A souligner également la prestation bouleversante d'Elio Germano, dont la détresse et le chagrin vous prennent aux tripes. Dommage que la fin du film cède à la facilité, car en gagnant en profondeur et en noirceur, La Nostra Vita aurait davantage pu prétendre à une quelconque place au palmarès. (GM)
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