Cinéma israélien, un terreau fertile - Page 3

La femme est-elle l'avenir du cinéma israélien ? Ce qui est en tout cas certain, c'est que la présence de grands personnages féminins est un de ses points forts. La preuve avec ce film qui examine avec compassion, mais sans concession, la relation complexe entre Ruthie (Ronit Elkabetz, superbe femme blessée), une mère qui se résigne à vivre de la prostitution et Or, sa fille, une adolescente qui tente vaillamment de la sortir de cette situation dégradante. Saluée par la Caméra d'or à Cannes en 2004, cette première oeuvre âpre se présente comme un quasi-huis clos, mais il ne faut pas s'y tromper : c'est toute la société israélienne qui frappe à la porte. "L'Occupation et "le culte de la guerre" ont une influence directe sur la condition de la femme ici. Une société si marquée par le militarisme ne laisse pas beaucoup de place à des valeurs "féminines". Traditionnellement, la femme israëlienne est perçue comme une sorte de récompense accordée aux hommes à leur retour du champ de bataille", expliquait à l'époque la réalisatrice, Keren Yedaya. Eh oui : en Israël, les femmes sont aussi derrière la caméra.

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