Cinéma israélien, un terreau fertile - Page 4

On raffolait déjà de Ronit Elkabetz l'actrice, son énergie, sa prestance, son goût pour la démesure. Et voilà qu'en 2004, celle qu'on est tenté de qualifier de Gena Rowlands méditerranéenne révèle qu'elle est aussi une réalisatrice au regard aiguisé. Co-signé par son frère Shlomi (dans le cinéma israélien, tout est souvent affaire de famille), Prendre femme est la description d'un combat, celui de Viviane -personnage inspiré par la mère des réalisateurs, et interprété par Elkabetz- une femme en quête d'émancipation, face à son mari, l'odieux Elhianou (formidable Simon Abkarian), un homme pour qui le respect des traditions religieuses passe avant celui qui est dû à son épouse.

On retrouve Viviane et Elhianou, quelques années plus tard, dans Les Sept jours, deuxième réalisation de Shlomi et Ronit Elkabetz, en salles ce mercredi après avoir fait l'ouverture de la Semaine de la Critique en mai dernier. Mais cette fois, ce sont les relations entre frères et soeurs que scrute leur caméra. Le titre renvoie en effet à un rituel juif selon lequel, après un décès, les membres de la famille doivent se réunir pendant une semaine dans la demeure du défunt. Evidemment, la tension ne tarde pas à monter, et les rancoeurs enfouies à réapparaître. Mis en scène avec brio, d'autant plus que le défi n'était pas mince (on ne sort pas de la maison, où se croisent une vingtaine de personnages, pendant presque deux heures), Les Sept jours, film en forme de règlement de comptes libérateur, est, après Prendre femme, le deuxième volet d'une trilogie. On attend le troisième avec impatience.

Voir un extrait de Prendre femme

Voir la bande-annonce des Sept jours