Cinéma israélien, un terreau fertile - Page 8

A en juger par les exemples évoqués précédemment, la guerre est souvent hors-champ dans le cinéma israélien -même s'il faut mentionner Kippour d'Amos Gitaï (2000), dans lequel le réalisateur revenait sur les événements de 1973, lorsqu'il était lui-même soldat. Pas évident en effet de représenter au cinéma un conflit qui dure depuis si longtemps, et dont les écrans de télévision continuent de nous rendre compte chaque jour. Il faut choisir une approche originale, comme l'ont fait Dalia Hager et Vidi Bilu, deux réalisatrices qui évoquent une réalité méconnue : la présence de femmes soldats au sein de l'armée israélienne. Leur film relate le parcours de Smadar et Mirit, deux jeunes filles de 18 ans qui accomplissent leur service militaire. Loin de tout spectaculaire, elles optent pour un point de vue humain, intime, en décrivant aussi bien leur quotidien (patrouilles, côntrôles...) que l'évolution de leur amitié. Les cinéastes déclaraient à la sortie du film : "En tant que femmes qui vivons en Israël, nous entretenons le mythe militaire comme tous les autres citoyens de ce pays (...) Ceci étant, nous ne sommes pas au coeur du mythe mais plutôt à la périphérie, ce qui nous permet de réfléchir à l'importance du service militaire au regard de notre propre vie (...) Nous ne partageons pas l'excitation que l'on trouve dans les médias israéliens, quand, par exemple, une femme devient pilote de combat. Nous ne voyons pas de valeurs féministes dans le monde militaire."

Voir la bande-annonce de Une jeunesse comme aucune autre