Revoici la série d'espionnage mi-réaliste, mi-caricaturale sur un avocat de la CIA qui est toujours embarqué dans des situations dangereuses, illégales et souvent absurdes.
Si la série a été renouvelée par Netflix, c'est uniquement pour 6 épisodes.
Cela impacte grandement la série, les auteurs n'ayant pas le temps de s'attarder sur la psychologie des principaux protagonistes, ni de développer correctement les très nombreux personnages secondaires.
Un des problèmes faisant suite au cliffhanger de la saison 1, c'est que l'histoire est sensée se poursuivre dans les heures qui on suivi la fin de la saison 1, mais plusieurs acteurs ont changé physiquement entre les deux saisons.
Le plus évident vient du changement d'apparence des actrices Fivel Stewart et Aarti Mann, méconnaissables deux ans plus tard.
Plusieurs relations entre les différents protagonistes étaient introduit dans la première saison, mais comme il manque du temps à l'écran, cela ne sera pas développé comme la relation entre Lester et Violet.
Cette nouvelle saison prend place cette fois-ci en Corée du Sud.
Et si cela provoque un certain dépaysement, la série se permet encore une fois des approximations géographiques, géopolitiques et des incohérences à la chaîne.
On rappelle que partir de Séoul pour aller à Vladivostok nécessite de contourner toute la Corée d'ouest en est, de longer la Corée du Nord, avant d'atteindre la Russie. Ici, la série donne le sentiment qu'ils ont traversé la Mer du Nord entre l'Angleterre et les Pays-Bas.
Je n'ai pas non plus compris pourquoi la directrice du NIS (National Intelligence Service) soit à ce point obsédée par deux avocats américains avec des papiers diplomatiques voyageant en Corée sous leur véritable identité.
Je rappelle que la Corée du Sud est un des alliés les plus fiables des États-Unis dans la région.
La série perd également toute logique lorsqu'elle décide d'impliquer les yakuzas japonais en plein territoire russe. ça n'a aucun sens.
On rappelle aux téléspectateurs que la mafia japonaise s'est légalisée dans les années 60.
Donc elle ne fait plus d'enlèvement, de racket, de trafic en tout genre.
Aujourd'hui, les yakuzas possèdent légalement des sociétés, des commerces, et contrôles certaines compétitions de sumo ou équestres, sans compter les activités "classiques" liés aux détournements de fonds publics, marchés truqués et corruption de politiciens et fonctionnaires.
On sent que la série ne peut s'empêcher de tout miser sur l'action, sans justifier les nombreuses séquences de combat au corps à corps, fusillades et courses-poursuites en voiture/moto.
Si l'acteur Teo Yoo interprète correctement cet espion recherchant sa femme kidnappée, la directrice du NIS et l'amie d'enfance d'Owen n'ont aucune émotion, avec une écriture de leur personnages à la scie-sauteuse.
Certains acteurs secondaires méritaient davantage de place dans l'intrigue, aussi bien la blonde platine Maddie Hasson, que le brun séducteur Omar Maskati. On sent que les comédiens avaient de quoi donner de l'intérêt par leur acting et leurs personnages troubles.
J'ai bien aimé le caméo so british de l'excellent James Purefoy en négociateur international expérimenté et lucide sur les défauts du héros.
Kristian Bruun a plus de temps à l'écran cette saison, et on sent que l'acteur est dans son élément, incarnant l'assurance d'un agent senior de la CIA, jouant avec une certaine finesse et malice ce rôle d'avocat, et évite facilement tous les pièges et manigances que les espions coréens lui tendent.
Nathan Fillion revient lui aussi avec quelques scènes supplémentaires, incarnant le directeur général de la CIA, capable de donner sa chance au héros, tout en étant capable de trahir ses hommes et les sacrifier pour sauver les apparences.
La série reste un divertissement assumé, plaisant à regarder, mais qui manque de cohérence, de développement psychologique, qui ne s'appuie pas suffisamment sur ses acteurs secondaires, et enfile tous les clichés et raccourcis caricaturaux des films d'action/espionnage de ces 20 dernières années.