Mr Sandman, bring me a scream... Une nouvelle série adaptée des œuvres de Neil Gaiman (mais si, vous connaissez : Lucifer, Good Omens, American Gods...), qui est une pure production Netflix, avec ce que cela implique (bonjour bienpensance au détriment du scénario). On sait à présent pourquoi Neil ne voulait surtout pas vendre Sandman à Netflix, ce dernier n'avait pas besoin des trois Parques pour lui prophétiser le mélange assez fade et inutilement bordélique qu'il en résulterait. On regrette tellement l'excellent Good Omens (dont on attend la suite comme des petits fous), avec ce personnage de Sandman au charisme discutable (antipathique, et risible avec toujours ces petits objets qui se mettent devant son entrejambe... Il valait mieux effacer numériquement, c'aurait été moins ridicule, ici on se croirait dans Austin Powers), une durée poussive qui nous ennuie vite (surtout avec la dispersion des intrigues en tous sens : on décroche), et des objectifs à atteindre pas très clairs. Pour ceux qui crient au "wokisme" abusif de la série, on ne pourra pas, pour une fois, défendre l’œuvre. D'ordinaire, on valide avec les deux pouces levés (comme ça, vous avez l'image) les castings hétéroclites, les histoires de personnages divers, tous les melting-pots qui nous permettent de ne pas avoir dix fois le même personnage à l'écran, sauf qu'ici, Netflix en fait trop et sape son scénario avec des scènes qui nous barbent. On repense notamment à la première histoire d'amour dans le premier épisode qui arrive très (trop) vite (mais on a passé l'éponge, c'est maladroit sans être méchant), pour surtout être blasé par l'épisode du bar, où l'Apocalypse fait rage à l'extérieur (on a entamé beaucoup de pistes narratives qui dégénèrent toutes en même temps, un sacré bazar), mais dans lequel on préfère nous faire écouter une femme qui nous raconte (longuement) que sa femme rompt avec elle, et on continue avec sa nouvelle romance (il suffit que la tenancière du bar passe par là, et hop : adjugé), ce qui nous désintéresse totalement. Plutôt que de proposer une diversité qui va de soit en elle-même, Netflix préfère nous mettre le nez dedans jusqu'à la noyade. Et on trouve cela vraiment dommage, car beaucoup seront lassés assez vite par ce parti-pris louable, mais trop enthousiaste. On dira quand même que les effets spéciaux sont bons, que l'on a envie de savoir la suite des histoires en tous genres, et qu'on sait que cette série, si elle se reconcentre sur sa cohérence et son rythme, peut nous faire rêver avec sa saison 2.