Cette série crève l'écran. Et j'ai été bluffé pour toutes les trouvailles visuelles, délires fantaisistes des scénaristes et l'audace artistique assumé par la série du début jusqu'à la fin.
La série prends place dans une variante rétro et légèrement futuriste des années 80, avec son lot de publicités omniprésentes, ces appareils électroniques à la fois raccords avec l'époque et totalement délirants.
Le sujet de la série, abordé nombre de fois, est la névrose. Chaque personnage a connu un traumatisme, une douleur existentielle, un mal-être de l'esprit tel que la mélancolie pouvait être décrite par les médecins au 19ème siècle.
Le destin va lier deux individus atypiques : une jeune femme Annie (Emma Stone) qui n'a jamais pu faire le deuil de sa sœur, et Owen, fils d'une riche famille mais atteint de schizophrénie (et au passage fou à lier) dans le cadre d'un test pharmaceutique des plus bizarres.
Si la série réussit à exister en tant que fiction, elle s'amuse à référencer les oeuvres de fictions telle que Mariés, deux Enfants, le film noir Hitchcockien, un passage bien gore et absurde façon Existenz, les gros sabots du Seigneur des Anneaux, le film de gangster et de mafieux des années 90,
Et une séquence hallucinante où notre anti-héros explique qu'il a tué par inadvertance un extraterrestre trop mignon de 60 cm de haut, devant un parterre de militaires américains et soviétiques, référence à Mars Attacks! je présume.
Sans compter une séquence de fusillades digne d'un Matrix (avec les hommes de mains habillés en costumes et cravates noirs).
L'ensemble de l'œuvre m'a rappelé tous les films originaux et ambitieux des années 80, volontiers déjantés sur leur forme, tel Brazil, Les Aventures du Baron de Münchausen, Willow, Dune, Short Circuit/Johnny 5 et pourquoi pas Les Goonies.
Toute une époque où les auteurs essayaient d'émerveiller, de nourrir l'imagination, même si ces oeuvres tombaient souvent dans les affres de la série B, ou le grand n'importe quoi assumé.
Et au-delà de ressusciter les fantaisistes années 80, la série se permet d'avoir un scénario solide et fort, des thématiques universelles, et des acteurs tous géniaux.
Jonah Hill nous prouve qu'il peut faire autre chose que de la comédie lourdingue et grasse, tandis qu'on découvre des seconds rôles tous justes et mémorables.
Netflix nous livre une oeuvre originale, unique, singulière, maîtrisée de bout en bout, jusque dans les moindres détails, un OVNI grand public qui laisse sans voix, et qui a le mérite de ne jamais se prendre au sérieux. Énorme!