« Z Nation » se situe dans la lignée de la série phare du genre : « The Walking Dead » mais en plus déjanté et avec plus de zombies. Au fil des épisodes on y croise en vrac
des adorateurs de zombies, des humains cannibales, des zombies sous serre, des zombies mutants plus coriaces voire quasiment indestructibles, des humains dégénérés (les « dézingués »), un collectionneur de zombies, des indiens, des séminaristes d’entreprise coincés dans leur hôtel, un clown rappeur, des religieuses zombies, des nerds tirant sur des zombies par drones interposés comme dans un jeu vidéo, un ours zombie, des rats zombies, et même des (pseudo-)extraterrestres !
Certains épisodes s’embarquent dans des digressions étonnantes comme par exemple celui qui parodie
la politique américaine et ses élections ou encore celui sur les derniers instants d’une chaîne de télévision d’information.
Comme dans tout bon film ou série du genre les scènes dégueulasses sont légion, avec peut-être ici encore plus de démesure que chez la concurrence. On a aussi droit à des clins d’œil au genre (les films de George A. Romero entre autres) et même à des références au cinéma en général
(« Taxi Driver », « Vol au-dessus d’un nid de coucou », etc.)
les plus cinéphiles apprécieront. Plus surprenant, il y a un court passage imaginé par « Doc » où lui-même incarne avec « 10 000 » respectivement
« Doc » et Marty de « Retour vers le futur » dans leur DoLorean !
Et cerise sur le gâteau, ici l’aventure a un but avec le personnage de Murphy, l’idée géniale de la série. C’est parfois un peu bourrin avec les massacres de zombies à la chaîne et un peu fouillis mais selon moi cela participe au charme de la série. Les personnages, tous bien typés, sont attachants. J’ai quitté nos héros avec émotion à la fin de la série. Mais là où « The Walking Dead » souffrait de trop de palabres et de situations redondantes (les guerres entre communautés), « Z Nation » part en vrille dans la troisième saison avec des rebondissements invraisemblables et des passages beaucoup trop burlesques
(Lucy et ses zombies jouets...)
voire carrément ridicules
(« Doc » racontant l’histoire de Lucy dans une version conte de fée avant qu’elle ne s’endorme, l’apparition de ses premières règles de couleur bleue !, etc.).
« Z Nation » montre alors un manque de moyens de plus en plus flagrant (le maquillage des zombies de moins en moins convaincant voire totalement raté comme le visage peint en bleu de Lucy, les rangs clairsemés des personnages secondaires…). Avec la quatrième saison la série se renouvelle en introduisant les visions de Roberta Warren mais alterne des hauts (les premiers épisodes et les derniers épisodes de la saison) et des bas (les épisodes larmoyants avec Lucy...). La cinquième et dernière saison innove avec les « Parleurs », idée peu crédible sur le papier mais finalement bien amenée, ainsi que l’introduction de nouveaux personnages intéressants comme George. Il y a aussi du mieux du côté du maquillage des zombies. Cette dernière saison aborde des thématiques intéressantes et les intrigues sont prenantes (le slogan « America First » remplacé par « Humans First »), sans oublier l’humour toujours présent telle cette boutade de « Doc » sur
l'écrivain Stephen King !
La série est certes émaillée de quelques invraisemblances de taille comme la rédemption subite du personnage
d’« Escorpion »/Hector Alvarez,
le summum étant la révélation ridicule concernant
Roberta Warren
dans le tout dernier épisode. Ma note n’est peut-être pas objective mais il s’agit de l’une des séries dont j’ai vu le plus d’épisodes (69) toujours avec plaisir.