À la base, lorsque j'ai appris que « Broadchurch » allait avoir droit à une seconde saison, j'étais plus que dubitatif. Je ne voyais vraiment pas ce que celle-ci pouvait raconter de plus alors que nous semblions déjà avoir tous les éléments. Et pourtant... Même s'il est évident que celle-ci a été lancée après son grand succès initial, je crois avoir une légère préférence pour ces huit nouveaux épisodes. Un peu mieux équilibrée, moins « trémolo » : en bonne série anglaise qui se respecte, cette dernière prend le soin de se renouveler dans son intrigue, en en proposant une nouvelle (seulement évoquée précédemment) tout en retraçant le procès de l'accusé, celui-ci n'étant pas encore officiellement coupable. D'ailleurs, cela peut surprendre, mais finalement, surtout lorsqu'elle est menée avec l'habileté que l'on connaît aux anglais, nous montrer que des fois,
rien n'est terminé jusqu'à ce que le jury prononce le verdict peut être une idée fort judicieuse
... Si le duo David Tennant - Olivia Colman, aussi bon soit-il, est moins mis en valeur que précédemment, les nouveaux venus sont tous excellents, d'Eve Myles à Charlotte Rampling en passant par James D'Arcy et Marianne Jean-Baptiste, apportant un vrai changement dans l'approche du récit. Sans doute cette histoire d'assassinat d'enfants est-elle parfois inutilement complexe, mais on ne peut que saluer le travail de Chris Chibnall pour avoir su nous offrir une suite digne de ce nom à une histoire qui, pourtant, ne semblait pas le justifier. De quoi attendre avec sérénité la troisième (et cette fois dernière) saison.