Voulant vivre de sa passion, le théâtre, Philippe Uchan déménage à Paris en 1982 et intègre le célèbre cours Florent. Puis, le natif de Toulouse entre trois ans plus tard au prestigieux conservatoire national supérieur d'art dramatique, dont il sort diplômé en 1988. Fin des années 1980 début des années 1990, le jeune homme est engagé au Théâtre Nanterre-Amandiers et y joue sur scène dans plusieurs pièces, dont Les Fourberies de Scapin de Molière, aux côtés d'un certain Daniel Auteuil et Fantasio d’Alfred de Musset, pour ne citer qu'elles.
Parallèlement, Philippe trouve son premier rôle au cinéma dans La Vengeance du serpent à plumes de Gérard Oury. Dans cette comédie, il campe un policier aux côtés de Coluche et Maruschka Detmers. Il poursuit en apparaissant furtivement dans Vent de panique de Bernard Stora, Comédie d'été de Daniel Vigne et La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier. En 1990, il trouve un rôle plus important dans Le Château de ma mère d'Yves Robert, celui de Bouzigue, pour lequel il est nommé Meilleur jeune espoir masculin en 1991.
Philippe Uchan retrouve en 1992 le metteur en scène dans Le Bal des casse-pieds où il campe Marius, le maître d'hôtel. Toujours dans les années 1990, il fait office de second rôle dans La Neige et le Feu et Aux petits bonheurs. En 1995, Albert Dupontel le choisit pour interpréter le député Vallois dans le culte Bernie. Il devient l'un des acteurs fétiches du cinéaste atypique, comme en témoignent par la suite ses prestations dans Le Créateur, Enfermés dehors, Le Vilain, 9 mois ferme, Au revoir là-haut, Adieu les cons et Second Tour.
En 1998, Philippe tourne dans Dieu seul me voit de Bruno Podalydès, qui marque là encore une collaboration de longue durée puisqu'il retrouve le metteur en scène à plusieurs reprises, dans Liberté-Oléron, Bancs publics (Versailles Rive-Droite), Bécassine ! et Les Deux Alfred. Durant les années 2000 et 2010, cet éternel second couteau du cinéma français apparaît dans Monique, Rire et Châtiment, Aux abois, Le Concert, Les Saveurs du palais, Libre et assoupi, La Fille de Brest, Une intime conviction, Jusqu'ici tout va bien et Seize printemps.
Tournant beaucoup, ce visage connu du cinéma français entame les années 2020 avec de nombreux projets, tournant sous la houlette de cinéastes de renom, comme Michel Hazanavicius (Le Prince oublié), Suzanne Lindon (Seize printemps), Olivier Peyon (Tokyo Shaking), Gabriel Julien-Laferrière (C'est quoi ce papy ?! ), Julien Rappeneau (Le Trésor du Petit Nicolas), Franck Dubosc (Rumba la vie), Jérôme Commandeur (Irréductible), Nicolas Bedos (Mascarade), Valérie Donzelli (L'Amour et les Forêts) et même Woody Allen (Coup de chance).
Acteur de théâtre avant tout, Philippe Uchan mène en parallèle des plateaux de cinéma une carrière exemplaire sur les planches, jouant dans des pièces appartenant aussi bien au registre classique (L'Avare et Le Tartuffe ou l'Imposteur de Molière, Le Prince travesti de Marivaux, etc.), que moderne (Tailleur pour dames de Georges Feydeau, Le Dîner de cons de Francis Veber, Un chalet à Gstaad de Josiane Balasko, etc.). L'acteur n'en oublie pas le petit écran, apparaissant dans des séries (Les Chamois, Faites des gosses, Tapie, etc.) et téléfilms (Merci pour tout Charles, etc.).
Laurent Schenck