Portrait de Virgilio Peña, un républicain qui a traversé les années les plus noires de l'Espagne et de l'Europe. Virgilio Peña naît à Espejo le 2 janvier 1914, dans une famille pauvre d'ouvriers agricoles. Son père est ouvrier agricole du lever au coucher du soleil dans une grande propriété. En 1918, la protestation paysanne, légitime, s'accroît. La campagne s'embrase. Le père meurt. Le jeune Virgilio adhère à la Jeunesse Communiste et participe à toute l'épopée républicaine. Lorsque la République " éclate ", il hisse le drapeau tricolore sur le Paseo de las Calleras, miroir de tant de frustrations populaires. Le Front Populaire gagne les élections et l'Espagne de l'argent, des brasiers inquisitoriaux et des sabres, se soulève. Virgilio défend son village et son Andalousie. En février 1939, avec la " Retirada ", commencent le dur chemin de l'exil, l'entassement dans les camps " de la honte " : Barcares, Saint-Cyprien. Début 1942, Virgilio Peña rejoint, en pays étranger, les maquis antifascistes, à Bordeaux. Le 19 mars 1943, il est arrêté et torturé par la police française, remis à la police nazie, puis emprisonné. En septembre 1943, il est enfermé dans le sinistre camp de Compiègne, première étape vers l'horreur absolue, le camp de la mort de Buchenwald. Virgilio Peña, matricule 40843, porte le triangle rouge des " terroristes ". Dans ce naufrage de l'humanité, il organise la Résistance, celle qui libèrera le camp le 11 avril 1945. Considéré comme apatride, Virgilio est l'un des derniers à sortir de Buchenwald, début juin 1945. Inébranlable roc antifasciste, Virgilio porte en lui les tragédies et les espoirs du XXème siècle.