Tout commence un jour dans les eaux indifférenciées où les éléments organiques prennent vie, où le monde se baigne, se regarde et se noie.
Cette bande poursuit l'éternelle réflexion de Bill Viola sur la perception du réel, fait de temps fragmentés, de légendes et de mythes archaïques présents dans chacun des paysages ou des visages que nous contemplons. Et ce que nous contemplons nous reflète sans cesse. Ainsi Bill Viola, dans cette oeuvre réellement autobiographique, cherche son image à travers des paysages infinis, des Etats-Unis au Japon et à l'Inde, à travers des rites, des écritures anciennes (c'est au Rig Veda qu'il emprunte son titre), dans l'oeil vide d'un animal décharné, d'un poisson, à travers le reflet de l'oeil brillant d'une chouette comme un miroir obscur où la figure de l'artiste apparaît progressivement, lentement, en train de se filmer lui-même. "Je ne sais pas qui je suis", dit le créateur dans l'immensité des représentations. Un point lumineux dans la nuit, un rocher éternel, un animal aux aguets, une trace de lumière, un simple reflet dans l'eau ?