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anacarde
3 critiques
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2,0
Publiée le 3 mars 2024
Je n'ai pas compris où le film voulait en venir... Il y a des scènes très belle certes, le tout est grandiose, on y a mis des images, de la couleur, des figurants, bref, on a mis les moyens pour le réaliser, cela se voit, mais à la fin je ne saisis pas trop l'intention de fond... Enfin, on voit tout de suite de quoi il s'agit, mais le film n'évolue pas ensuite et tourne autour de la même idée tout du long... . Du coup j'ai trouvé ça un peu ennuyant et n'invitant pas pas à plus dans son esprit, un peu coupant.... spoiler: J'ai trouvé le combat final ridicule aussi, quelle idée de décider de continuer d'envoyer ses cavaliers alors qu'il y a des fusils en face derrière des barricades pour recevoir, c'est vraiment complètement idiot. Autant de prise au sérieux pour des actions aussi débile, je trouve que ça gâche un peu l'attachement que l'on pourrait créer pour les personnages.
Je vois l'intention de fond, mais c'est vraiment l'absence d'évolution dans le film qui m'a beaucoup gêné, la passivité présente tout du long. J'ai trouvé que ça faisait un peu mélange échoué entre une volonté de peindre des réalités psychologiques et de centrer à fond le film en réalité uniquement sur ça, puis la guerre derrière qui - malgré son importance, l'importance centrale qu'elle serait censée prendre - est reléguée au rôle de pantin articulé... . Et pourtant, je suis un fan invétéré de Kurosawa, mais ce film ne m'a pas convaincu et je l'ai trouvé globalement ennuyant et endormant, sans plus. Malgré tout, j'ai quand même aimé suivre et ressentir la torture intérieure que devait ressentir le double, et vivre l'absurdité complète en générale de la situation. De ce point de vue, on ressentait bien la pate de Kurosawa, toujours très appréciable... et très profonde dans ce qui est humainement décrit et raconté.
Akira Kurosawa, plus je vois de ses films plus je comprends son succès. Il est certain que ça ne s'adresse pas au grand public général mais qu'est-ce que c'est maîtrisé. La réalisation, la mise en scène et le scénario sont tous excellents toujours dans un Japon féodal bien sûr. Quelques petites longueurs vers la moitié du film mais hormis ça, c'est une des grandes réussites de Kurosawa, sans nul doute.
Belle fresque d'un Japon du XVIe siècle, ravagé en permanence par des guerres picrocholines. Tous les plans y sont magnifiques, d'une beauté formelle qui devient presque lassante. L'histoire est amusante, probablement historique, tant de chefs, surtout les plus tyranniques, ayant eu recours à des sosies. Beaucoup de sous-entendus que l'on devine sont hélas incompréhensible pour un esprit occidental. C'est sûrement dommage ! Et le rythme hiératique est lui aussi tout à fait japonais (3 heures) mais quel beau livre d'images. Un véritable chef-d'œuvre comme quasiment toute la filmographie de Kurosawa.
Je viens de prendre une gifle. 3h de tension qui ne retombe jamais, de cinéma qui n'existe plus et ce dès la scène d'introduction avec un plan séquence venu d'un autre temps.
Épaulé par Coppola et George Lucas, Kurosawa, dont peu de cinéastes peuvent rivaliser avec la filmo, renaît de ses cendres à 70 ans pour nous offrir un énième chef-d'œuvre.
Un monument qui traite comme rarement de la solitude et de la finalité de l'existence.
Une fresque grandiose aux accents Shakespeariens. C’est bien cela qui définit le mieux ce « Kagemusha ». S’il est avant tout un grand film de cinéma, il puise sa conception dans des arts différents : le théâtre dans la plupart des scènes « narratives », la peinture dans l’utilisation de la couleur et la construction des plans, la chorégraphie dans les scènes « guerrières », où les mouvements de caméra complètent et s’harmonisent avec le déplacement des armées multicolores. Deux histoires s’entremêlent pour constituer la trame du film. Une histoire collective, celle de la guerre des clans dans le Japon médiéval, inspirée de faits et de personnages historiques réels, et celle d’un mensonge d’Etat, imaginée par le réalisateur. Dans cette histoire collective, les ressorts de l’action sont l’appétit du pouvoir, la soif de puissance, et les jalousies et trahisons qu’ils génèrent, mais aussi le sens des responsabilités et le dévouement à un homme ou au collectif auquel on appartient (la nation ou le clan). Elle débouche sur une dénonciation de la guerre et de ses atrocités, dans des images paradoxalement d’une grande beauté. Une histoire individuelle, celle du « double », qui donne son titre au film. L’itinéraire de ce « double » tourne autour des questions de l’identité : celle que l’on perd, où l’on n’existe plus ; celle qu’on usurpe, ici par concours de circonstances et volonté d’autrui ; celle qu’on acquiert, par capacité d’adaptation (quelle est la part de la position humaine et sociale dans la construction d’une personnalité ?) ; celle à laquelle on s’identifie. Dans un même film, le créateur Kurosawa réunit des scènes de styles bien différents (le plan fixe, sobre, mais intense qui ouvre le film, par rapport aux mouvements de caméra qui accompagnent les scènes de troupes ou à l’explosion visuelle de la scène du cauchemar) qui touchent parfois au sublime : le dépôt de la dépouille de Shingen dans le lac et ses brumes (qui évoque un peu «Les contes de la lune vague » de Mizoguchi), le rejet déchirant du Kagemusha par la communauté sous la pluie battante, ou sa dernière action, guidée tout autant par la fidélité à un idéal que par le désespoir.
Lauréat de la Palme d’or du festival de Cannes en 1980, ce film d’Akira Kurosawa nous entraine dans une histoire très shakespearienne. Dans le Japon de la fin du XVIème siècle, englué dans des conflits entre clans rivaux, le décès d’un grand chef est caché à la population par l’intronisation de son sosie (Tatsuya Nakadai). La description du pouvoir de l’époque, des règles de respect et de dévouement reste totalement étonnante et passionnante. Malheureusement, les scènes de batailles demeurent très théâtrales et beaucoup trop longues. Certes, il convient de leur reconnaître un caractère spectaculaire avec de nombreux figurants et costumes d’époque, mais cela ne suffit pas. Notons également que les délires oniriques si chers au réalisateur nippon, sont ici peu présents. Bref, une fresque sobre mais sans passion.
Mortellement blessé lors d’un siège, le chef du clan Takeda demande que sa mort soit camouflée durant trois ans et qu’aucune expédition guerrière ne soit décidée durant ce délai. C’est là qu’intervient le voleur, sosie du chef, il va le remplacer et respecter les directives. D’abord loin de pouvoir tromper son monde, il se mettra petit à petit au diapason pour faire un chef de substitution plus que crédible. Seuls le petit fils du chef avec lequel il construira une relation forte et l’étalon auront des doutes, le premier les exprimera le second dévoilera la supercherie. Le fils du maitre reprendra alors le pouvoir et des velléités guerrières mise entre parenthèse durant trois ans jusqu’à la perte du clan. Akira Kurosawa aura le renfort de Lucas et Coppola pour financer cette grande fresque épique historique. C’est aussi son premier film en couleur et comme un gamin avec un jouet, il en use voire à mon sens parfois en abuse. Il ouvre son film avec un long plan fixe de 6’ durant lequel trois personnages conversent qui est l’occasion d’introduire une des deux thématiques phares du film. Le sosie deviendra « l’ombre » du chef, tout est dit. Ce sera un drame intimiste sur un homme confronté à une tache qui le dépasse et finira par le tuer. Ce processus d’aliénation est au centre du drame du personnage principal. Incapable de retrouver sa propre personnalité une fois démasqué, il finit par sombrer dans la folie, le conduisant au sacrifice pour le clan. C’est aussi un film antimilitariste avec un final qui fait écho aux velléités expansionnistes des nippons durant la seconde guerre mondiale qu’ils paieront aussi très cher. Cette thématique fait déjà l’objet d’un échange entre le voleur et le chef dès la première scène. Elle reviendra lors de l’épilogue comme une affirmation, quelle cause mérite tant d’horreur ? Même si on ne peut que souligner l’énorme talent de Kurosawa, reconnu par l’obtention de la Palme d’Or pour ce film ; on peut déplorer que tout soit si appuyé au travers de séquences longues farcies de détails. Trop hermétique pour moi, même si on perçoit l’intelligence et la maitrise. tout-un-cinema.blogspot.com
Les années 70 furent difficiles pour Akira Kurosawa, autant sur le plan personnel qu’artistique, le réalisateur peinant à retrouver son succès d’antan. Il eut ainsi du mal à mettre sur pied « Kagemusha », la Toho refusant de couvrir l’intégralité du budget. Il faudra l’influence de deux fans américains du cinéaste nippon pour boucler le financement : George Lucas et Francis Ford Coppola, qui parvinrent à convaincre la Fox de cofinancer le film ! « Kagemusha » fut alors un succès critique et commercial, relançant la carrière de Kurosawa. Le film traite de Shingen Takeda, figure historique japonaise, et seigneur de guerre légendaire du puissant clan Takeda. Mais plutôt que de livrer un biopic, le réalisateur choisit une approche bien plus maligne : le film démarre sur la fin de sa vie, lorsque Shingen a trouvé un criminel qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Alors que Shingen reçoit une blessure mortelle, il demande à ses généraux de cacher sa mort, en mettant ce kagemusha (« guerrier de l’ombre ») à sa place. Une fantaisie historique, mais qu’importe tant elle est cinégénique ! « Kagemusha » pose ainsi la question de l’influence d’un seigneur, à tous les niveaux (politique, militaire, personnel, religieux…). Il montre que la simple image de celui-ci, voire le seul fait que le monde sache qu’il est encore présent, permet à son ombre de planer et a des répercussions draconiennes. Tout ceci est entre autres symbolisé par les actes du double, homme de basse condition tiraillé, car devant impressionner les puissants et aimer des gens qu’il ne connait pas. A ce niveau, Tatsuya Nakadai s’en donne à cœur joie dans ce double rôle énergique. Comme souvent chez Kurosawa, la mise en scène est subtile et picturale, afin de traduire avec finesse ces enjeux. Intérieurs avec postures théâtrales des personnages évoquant des tableaux. Jeux de mouvements de corps et de regards couplés à des changements réguliers de caméra. Et des séquences militaires utilisant de manière récurrente les ombres, thématique du film. Sans compter un enchaînement assez impressionnant de costumes et de figurants, bien que ceux-ci soient légèrement sous-exploités (la bataille finale en contre-champs a quelque chose de frustrant !). « Kagemusha » est donc une réussite, qui ouvrira la voie à l’excellent « Ran ».
"Kagemusha" était visuellement une merveille à voir au cinéma et il est évident que le film perd beaucoup sur sa télé surtout si on ne dispose pas d'une version remasterisée. Il faut bien avoir conscience que ce n'est pas un film d'action ou de guerre, contrairement à ce qu'on pourrait croire, que c'est un film à la narration lente et intériorisée, ponctué de scènes guerrières qui ne sont pas des scènes de batailles : on ne voit que des déplacements de troupes, toute l'action se passe hors champ. Ce choix très radical de Kurosawa fait que le film est assez déstabilisant voire même difficile pour qui n'adhèrerait pas au rythme qui en découle et qui ne se laisserait pas porter par sa superbe histoire qui est son autre point fort.
Film un peu lent mais on l'accepte car l'histoire est particulière. Le doublage français fait très années 70. J'ai eu tendance à confondre les personnages physiquement ce qui est légèrement embêtant ! 3,3/5
Une épopée flamboyante qui a l'art du maître japonais de la conscience de l'individu face au groupe. Et pourtant ici le groupe est énorme. C'est un peuple entier face au destin de cet homme qui doit endosser un rôle qu'on le force à tenir
Akira Kurosawa est un immense cinéaste et la mise en scène de « Kagemusha, l’Ombre du Guerrier » est très belle et colorée mais il ne faut pas se mentir, son film s’éternise longuement durant toute sa projection. L’histoire est intéressante certes mais là où j’attendais des scènes de batailles épiques, il ne se passe finalement pas grand chose.
Kagemusha est une œuvre particulière, semblant tenir plus souvent du théâtre que du film. Critique de l’esprit de conquête qui anime les hommes, il multiplie les intrigues de cour et les scènes très symboliques, jouant surtout sur les attitudes et le décorum, une manière très orientale qui n'est pas si évidente à appréhender. Très subtil dans son évocation de la violence guerrière qu'a connu le Japon, le film adopte un ton à part qui nourrit une atmosphère un peu étrange, se jouant des lenteurs avec plus ou moins d'efficacité sur un scénario qui insère ses rebondissements à bon escient.
J'aime Kurosawa. Mais je n'arrive décidément pas à accrocher à ses films en couleurs (produits d'ailleurs par Hollywood). Ici on alterne entre le théâtral et le grand guignol (scènes finales). Je n'ai pas compris pourquoi ce film a eu la palme d'or. Un film très mineur du grand Kurosawa.
Je viens de découvrir ce film presque par hasard sur Arte, encore eux et par la meme occasion Kurosawa. Je connaissais son sol mais n'avais jamais visionné un seul de ses travaux. Et bien quelle claque monumentale!!! La mise en scène est tout simplement incroyable. Tout est millimétré chaque mouvements, chaque postures, chaque batailles, même les prises de paroles (même si certaines réactions et réflexions sont assez niaises). C'est grandiose. Tout est pensé pour que chaques actions s'emboitent a la perfection. Les combats sont à la fois très beaux de par leurs chorégraphies mais aussi violents et ultra épique. C'est indescriptible. Il y a aussi un très gros travail sur les costumes et décors de l'époque. Ils sont magnifique. Le contenu est lui super intéressant. L'intrigue tourne autour d'un prisonnier qui doit se faire passer pour un grand maître nippon. Comme le titre l'indique "comme son ombre". Cela pose vraiment des questions existentielles qui font réfléchir. On voit sa personnalité changer au fur et à mesure. Les gens qui ont organisés la supercherie ont même l'impression de voir le véritable maître en lui. Il y a aussi le problème de la relation père/fils qui est abordé d'une façon très particulière car le père n'est même pas présent et c'est son sosie qui en paye les conséquences. Seul petit soucis pour ma part c'est que des fois je me suis perdus dans leur histoire de bannières, de territoires tout cela. C'est parfois compliqué de s'y retrouver. A part cela c'est absolument parfait. 3 heures de ballets cinématographiques. C'est un film tout simplement magiques. Merci à Arte de me faire découvrir de nouveaux films et réalisateurs d'un tel talent.