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Plume231
3 863 abonnés
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4,0
Publiée le 13 mai 2011
Dans mon cycle Palme d'or, il n'était pas question de passer à côté du seul film de l'immense Kurosawa a avoir reçu cette récompense. Si elle n'atteint pas l'excellence de "Ran" et qu'elle souffre de quelques longueurs dans la première heure et demie, cette fresque historique est d'une très grande puissance. Certains plans dans les séquences de bataille (spectaculaires comme toujours chez le Maître!!!) et dans celle du cauchemar sont d'une beauté visuelle époustouflante. Quand aux scènes intimistes, elles donnent lieues à une réflexion profonde et intelligente sur le thème de double mais aussi sur celle du pouvoir et comment celui-ci peut changer en bien ou en mal les hommes (eh oui, c'est pas rien!). Tatsuya Nakadai montre une fois de plus sa prodigieuse capacité de transformation dans le double rôle principal (on ne dirait pas du tout le même qui jouera cinq ans plus tard le Lord Hidetora Ichimonji de "Ran"!), et la partition de Shin'ichirō Ikebe est très belle. Une oeuvre faste, émouvante et pessimiste qui pousse une fois de plus à nous incliner devant le talent d'un des plus grands génies du cinéma.
Akira Kurosawa réalise avec ce Kagemusha un film multi-récompensé. Il raconte là l'histoire d'un voleur, sosie du seigneur Shingen Takeda, qui est appelé à remplacer ce dernier pour cacher sa mort.
Le film bénéficie d'une qualité visuelle certaine et se veut très ouvertement centré sur le personnage du Kagemusha -le remplaçant- au détriment de chorégraphies élaborées que pourraient offrir le contexte, les guerres d'unification d'un Japon féodal, peu avant la bataille de Sekigahara (1601). Si cette époque est très utilisée par les auteurs qui veulent traiter des samouraïs, ici elle importe peu. Ainsi lors de la grande scène de bataille du film, la caméra ne montre pas les combats, mais on les suit au travers des réactions du héros et de son état-major.
Idée brillante, qui accompagne un pitch de départ intéressant, mais malheureusement le film reste ancré dans un rythme très lent qui est le principal écueil empêchant de passer un vrai bon moment. De plus, l'interprétation typiquement asiatique, très théâtrale, a de quoi irriter.
En conclusion, si vous n'êtes pas dérangé par les films contemplatifs au rythme un peu lent, vous serez enchanté par celui-ci. Sinon, vous risquez de vous ennuyez très sincèrement malgré les très belles scènes qui jalonnent le tout.
Dans Kagemusha il y a musha. OK c'est pas très fin. Mais le film aussi lui ne l'est pas toujours quand bien même le sensei Kurosawa est aux commandes. Trois heures longues donc où l'on oblige le spectateur à se pâmer devant les costumes (il est vrai superbes) et les paysages (parfois psychédéliques). Avec quelques coupes au katana et une musique moins hors sujet (un solo de trompette pour illustrer un charnier bof...), on tenait là un nouveau chef d'œuvre du réalisateur de Rashomon. Malheureusement ici la Montagne accouche d'une souris...
Quel chef d'oeuvre ! le ton est donné dès la scène d'introduction, magnifique, ou Kurosawa, par un long plan séquence, si loin du cinéma d'aujourd'hui, expose le seigneur et son sosie plus vrai que nature, dans ce Japon moyenageux, ou il est impératif de masquer ses faiblesses vis à vis de l'ennemi. Le film fonctionnera sur le risque pour son héros d'etre découvert à tout moment et sur la mise en scène de son autorité. La tension de ce récit shakespearien ne se démordra jamais. Plastiquement, là aussi, c'est superbe, des décors aux costumes en passant par le travail sur le son, exceptionnel. Les plans de batailles sont suggestives, des silhouettes de guerriers sur l'horizon.
Au XVIème siècle, un chef de clan japonais décide d'engager un double pour le protéger... Récompensé dans de nombreux festivals et ayant obtenu le César du meilleur film étranger en 1981, " Kagemusha " s'impose comme étant une magnifique fresque mélant le drame et la guerre avec un talent comme seul Kurosawa savait le faire. L'histoire est bien agréable à suivre, même si elle est quand même inférieur aux films majeurs du cinéaste que sont notamment Les Sept Samourais ou Ran, et l'interprétation du casting est assez impressionnante - notamment en ce qui concerne Tatsuya Nakadai qui joue son double rôle avec un talent hors pair. Ce long métrage comporte quelques séquences assez marquantes - grâce évidemment à la magnifique photographie en couleur - dont celle de la fameuse bataille finale qui reste une des plus belles scènes que j'ai pu visionner dans la filmographie de ce cinéaste. En bref, une oeuvre hautement recommandable et qui se visionne à chaque fois avec le même plaisir.
Fresque historique récompensée par la palme d’or en 1980, Kagemusha est un chef d’œuvre comme seul Kurosawa en a le secret. Porté par un Tatsuya Nakadai exceptionnel dans son rôle de sosie, cette œuvre qui lorgne à la fois vers un cinéma intimiste et épique nous conte l’histoire d’un voleur qui du jour au lendemain devient le double d’un grand seigneur assoiffé de pouvoir et de conquête. Pour soutenir ce synopsis intriguant, Kurosawa s’est permis de doter son film d’une mise en scène magnifique et très originale. Si les combats sont comme d’habitude chez le réalisateur filmés avec aisance et maestria, son utilisation de couleurs chaudes dans certaines scènes rappelle que les grandes qualités du maître résident aussi dans sa manière virtuose de retranscrire à l’écran des choses simples tels un rêve ou une émotion de manière à ce que cela ressemble à un tableau animé qui hypnotisera le regard du spectateur. A cela s’ajoute une bande originale qui n’est certes pas aussi visible que dans ces films précédent, mais qui possède se don suprême de magnifier la moindre image. En définitive, Kagemusha est une œuvre sublime et profonde qui ne passionnera malheureusement pas tout le monde de par ces quelques longueurs. À découvrir dans tous les cas.
Fresque impériale d'un Japon féodale du XVIème. Le scénario, les couleurs, la mise en scène (théâtrale à la Japonaise), le jeu d'acteur (Tatsuya Nakadai y est brillant), la musique, etc. : nickel. La mise en scène du cauchemar du personnage principal est à ce titre grandiose. Toutefois, j'ai vu ce film pour la première fois en 2000 et des brouettes ; je l'avais trouvé bien rythmé. Et là, dix ans plus tard, je le trouve à certains moments un peu mou. Mais comme certains le chantaient : "Les choses ont changé!". Toujours est-il que ce film reste une référence. A ne manquer sous aucun prétexte!
Une très grande leçon de cinéma, les scènes de batailles sont ultras réalistes, les décors et les costumes sont fabuleux, sans oublier l'avancée des soldats sur fond rouge qui est formidable, confirmant de manière incontestable le génie visionnaire de Kurosawa. Côté scénario, c'est franchement exceptionnel, bref, il n'y a pas à dire, on est devant un des films majeurs du maître japonais, et on se doit de remercier Georges Lucas et Francis Ford Coppola sans qui le film n'aurait peut être jamais vu le jour. Merci à eux et à Akira Kurosawa qui décidement, m'épatera toujours. Un bijou du septième art.
Grande œuvre nous contant la vie de l’ombre du seigneur Shingen Takeda (Kagemusha signifiant « l’ombre du guerrier) durant la période du Japon féodal. Que dire de ce film à part qu’il est grandiose ? Akira Kurosawa nous livre, une fois de plus, un chef d’œuvre du cinéma japonais. Le réalisateur nous immisce dans le Japon moyenâgeux au travers des yeux d’un prisonnier condamner à la crucifixion qui deviendra un des plus puissants daimyos (ou du moins en apparence). A voir absolument par tout amateur d’histoire.
Un chef d'oeuvre de toute beauté. En revanche certaines personnes pourraient être rebutées par les longues plages de dialogues. Kurosawa signe ici son tout dernier film, d'une maitrise absolue de la mise en scène, avec des séquences d'action (à cheval) majestueuses ou encore des scènes oniriques (lors des rêves) aux couleurs chatoyantes, ressemblant à des tableaux de maitre. À l'instar de Ran, Kagemusha est l'un des plus beaux films du réalisateur que j'ai vu à ce jour. Un pur chef-d'oeuvre en forme de tragédie grecque, que tout amateur se doit d'avoir vu au moins une fois dans sa vie.
Une oeuvre brillante mais qui souffre aujourd'hui de son âge. Certaines images sont superbes mais l'ensemble a pris un sacré coup de vieux, notamment la grande bataille "en studio". Là n'est pas l'essentiel heureusement. Kagemusha nous raconte l'histoire d'un prisonnier qui va devoir masquer aux yeux des autres la mort de Takeda Shingen en prenant sa place, idée venant de généraux et proches du défunt seigneur. Son évolution dans la peau de Shingen, ses relations avec les autres captivent, bien que le rythme très lent en fera lâcher plus d'un en cours de route.
La première fois que je l'ai vu, j'avoue avoir été quelque peu déçu par le manque d'action. M'attendant à une fresque se déroulant pendant l'époque Sengoku, j'avais été frustré de voir qu'il n'y avait que quelques courtes batailles et que ces dernières étaient assez implicites. Quatre ans et la maturité en plus plus tard, j'ai revisionné cette oeuvre et l'ai vu d'un oeil nettement meilleur ! Kagemusha est avant tout une tragédie, où un homme, même mauvais doit apprendre à oublier sa personne et devenir le remplaçant du seigneur le plus charismatique de son époque. La lente transformation du personnage est stupéfiante. Kurosawa prend le temps de raconter chaque point de son histoire, et c'est peut être là que le bât blesse réellement : certaines séquences sont trop longues, je pense notamment à la présentation des trois chambellans et des deux valets. Dix minutes pour présenter cinq personnages que l'on ne reverra presque plus par la suite, c'est un peu too much. Mais les décors, les costumes, la musique, le jeu des acteurs et la réalisation sans faille de Kurosawa (admirez les travellings sur les cavaliers) nous plongeront tellement dans le Japon médiéval que l'on ne verra pas le temps passer. Enfin concernant l'aspect guerrier du film, que j'avais tant critiqué à l'époque, il faut reconnaître que rajouter des plans de combats au corps à corps auraient été en décalage avec le film qui se situe du point de vue du kagemusha. Or celui-ci étant général, il ne peut apercevoir que des vues d'ensemble du champ de bataille, et en ce sens le fait que les batailles manquent de détails n'est pas gênant. La dernière est par ailleurs un grand moment de cinéma avec une maîtrise parfaite du hors-champ et un dénouement inoubliable. Du grand art.
A mon sens, l'oeuvre la plus aboutie de Kurusawa. Tragique dans on intrigue comme dans ses sentiments exacerbés, violent et démesuré comme l'oeuvre de Shakespeare qu'elle revisite avec bonheur. Une plongée au coeur du Japon moyenageux comme un prétexte pour fouiller le coeur des hommes, pour évoquer la condition humaine, la vanité de la conquête et du pouvoir, l'égalité des hommes devant la mort et l'oubli. Un chef-d'oeuvre du cinéma.