Le second long-métrage de François Truffaut prenait le contre-pied du précédent(Les 400 coups),comme il en sera de même durant toute sa carrière.Cette fois,point de Nouvelle Vague,mais plutôt un hommage rendu à la série B classique.Un pianiste dépressif,dont la gloire passée n'est plus qu'un souvenir(Charles Aznavour,en alter-ego pensif et agité intérieurement)doit fuir les gangsters qui en veulent à son frère,en même temps qu'il s'interroge sur la relation avec les femmes.La grande affaire de Truffaut durant toute sa vie,ce fut la compréhension de la gente féminine.A ce titre,le film inclue la réflexion savoureuse sur le sujet de tous les personnages masculins.Michèle Mercier,l'attirance physique et Marie Dubois,l'attirance amoureuse,représentant les deux facettes des femmes.Malheureusement,entre les maladresses(la voix-off inutile de l'anti-héros),l'embryon invraisemblable d'histoire de gangsters,et les ruptures de ton inappropriées,"Tirez sur le pianiste"(1960)ressemble à un pot pourri,qui a d'ailleurs rebuté le public à l'époque.Pourtant,la mise en scène est diablement inventive,et le final mélodramatique dans la neige a peu d'équivalent.Peut-être,le film était-il trop avant-gardiste,et maintenant,trop expérimental.