Avec son deuxième long-métrage sorti en 1960, François Truffaut réalise une œuvre étonnante renforcée par la narration non linéaire de l’histoire. Si l’on s’intéresse à sa trame policière on peut être déçu tant le scénario est laborieux et comporte de grosses ficelles. Par contre, quelques messages sur la place de la femme dans la société de l’époque, le doute des hommes, les relations amoureuses sont distillés tout au long du film avec une certaine dose d’humour. Ajoutons à cela une prestation honnête de Charles Aznavour en tant que pianiste échoué et nous voici devant un cinéma représentatif de la Nouvelle Vague. Bref, une production certes secondaire du réalisateur mais non dénuée d’intérêt.
Tirez sur le pianiste est une pure merveille du cinéma français. Un polar tantôt illuminé par l'Amour et tantôt profondément assombri par ce même Amour. Au final, l'histoire policière est presque anodine dans ce film, quasi superflue, car elle est surtout prétexte à mettre en scène l'Amour au sens large, et ce, dans ses multiples formes, dans ce qu'il a de plus merveilleux et de plus d'infernal, dans ce qu'il a de plus jouissif et de plus tragique... bref il s'agit de ce sentiment qui nous a déjà tous animé d'une façon ou d'une autre ! Michèle Mercier (Clarisse) représentant le côté charnel et physique alors que Marie Dubois (Léna) mais aussi Nicole Berger (sa femme) représentent le côté romantique et véritablement sentimentale de ce même sentiment. L'un reste, l'autre disparait... Une histoire malheureusement triste mais néanmoins teintée d'une certaine forme d'humour. Je vais peut être passer pour un con mais moi ce film m'a fait fortement repensé à "Bande à Part" de J-L.Godard, j'y aie retrouvé cette même frivolité et cette même légèreté, tant sur le ton des dialogues, que sur les personnages ou encore sur la mise en scène plus généralement. Cette façon de jouer avec les codes et de mélanger les genres. Et alors que dire de cette musique quasiment ineffable tant elle est prenante. Elle colle parfaitement avec les diverses scènes, rien que l’interprétation de Boby Lapointe est purement jouissif, mais il faut aussi mentionner le travail remarquable de Georges Delerue qui est d'ailleurs devenu le compositeur quasi attitré de Mr. Truffaut. Un très bon film qui vaut largement le détour, foncez...
MAIS TIREZ VITE, BON SANG ! Apôtre de la Nouvelle Vague, il navait pas le génie de Godard ni lhumour de Chabrol. Porté au panthéon des grands cinéastes par lensemble de la critique française, il est principalement connu à létranger pour LES 400 COUPS et un fameux ouvrage dentretiens avec Alfred Hitchcock. Auteur de sympathiques mais nunuches aventures de son alter ego Antoine Doinel Truffaut a également prétendu au thriller et au film noir. Or, il a eu tort. Lart du suspense nétant pas contagieux, le cinéaste sest essayé à une discipline qui ne lui convenait pas. De fait, il fut peut-être le seul type à croire que lon peut filmer une course chez lépicier comme le final de LA MORT AUX TROUSSES. Et quand Truffaut se plante, il ne le fait pas avec nimporte qui ni avec nimporte quoi. David Goodis, cest quasiment le Baudelaire du roman noir et « Shoot the piano player » un diamant du genre. Notre « vache sacrée » nationale a beau citer systématiquement Sir Alfred à tour de plans ce quil a dailleurs toujours fait , cela ne change rien à la tambouille. Goodis par Truffaut, cest une assiette de nouilles en Cinémascope. Seul intérêt du film : la présence de Bobby Lapointe. Seul véritable intérêt du film : la présence fugitive des seins magnifiques de Michèle « Angélique » Mercier. Enfin...la présence entière de Mademoiselle Mercier. Ne soyons pas vulgaire ! Récapitulons : Chabrol + Hitchcock + épicier + vache + tambouille + nouille + fruits divins Conclusion : un bon repas vaut mieux quun mauvais film.
4 541 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 14 juin 2021
Je comprends maintenant pourquoi Tirez sur le pianiste a été un échec au box-office et un échec critique lors de sa sortie en 1960. Pour moi il y a trop de points dans ce film où l'action est tout simplement fausse irréelle et non naturelle. Le fait que Charles Aznavour était censé être un pianiste de concert si célèbre dans le passé qu'il donnait des conférences de presse et que les dames dans la rue le reluquaient toutes et qu'ensuite Charles acquiert un parfait anonymat en changeant simplement de nom et en jouant de la musique dans un bar miteux de l'autre côté de Paris sans jamais être reconnu est tout simplement de la foutaise. Même si les clients du bar étaient d'une classe si basse qu'ils ne suivaient pas aller au bons concerts ou ne lisaient pas le journal ce qui est une proposition douteuse au mieux quelqu'un dans la rue l'aurait certainement reconnu et son concert dans le bar aurait été découvert. Pour atteindre le type d'anonymat que Charles a atteint après avoir été un pianiste de concert si célèbre il aurait dû déménager dans une autre ville. En bref le comportement des personnages de ce film est trop irréel et trop peu naturel pour que je puisse le considérer comme un exemple digne de l'art cinématographique...
Pour sa première incursion dans le film noir, Truffaut s'est plus que planté. Il n'avait pas encore assimilé les leçons du maître du genre, Alfred Hitchcock. D'une lenteur inimagineable, porté par un Charles Aznavour sans une once de charisme, le film ne vaut le détour que pour la réalisation de Truffaut, toujours exemplaire.
Tirez sur le pianiste est un geste manqué sans cesse répété, celui d’une main n’osant prendre la main de sa bienaimée, d’un adieu jamais prononcé aux trois beautés, d’un coup de feu tiré en vain, d’un coup de poignard dans le dos qui provoque une fuite inutile. Par son image au noir et blanc superbe, François Truffaut capte la grandeur du petit. Acteur du timide, Charles Aznavour parle avec son regard, ce miroir de l’âme qui ne laisse échapper qu’une expression de passivité teintée de mélancolie devant le burlesque tragique d’une existence ; son personnage intrigue et fascine à la manière de ce film unique qui saisit, non sans magie, le quotidien dans sa force extraordinaire pourtant banale.
Réalisation parfaite, histoire envoûtante. Ce film presque méprisé par Truffaut est pourtant d'une efficacité remarquable. L'atmosphère des années 50, à la bonne franquette et aux chansonniers piliers de bar, permet vraiment d'installer une ambiance aussi chaleureuse que suffocante. Vivement la suite de la rétrospective François Truffaut sur la chaîne arte, c'est délicieux.
Un hommage au film noir et a la série b que rend François Truffaut qui la bercé dans sa jeunesse. Un Charles Aznavour très sympathique et avec beaucoup de charme en pianiste fauché. Superbe partition de Georges Delerue donc c'est sa première collaboration qui va s'étendre sur plus de 20 ans avec en prime cette superbe chanson de Boby Lapointe. Osez aussi la poitrine nue de Marie Dubois en 1960.
Pas vraiment le plus mémorable du répertoire cinématographique de François Truffaut mais reste un bon film noir entre la romance et me polar. intéressant et bien écrit.
Pour son second long métrage après l'excellent "Les 400 coups", François Truffaut nous fait suivre Charlie, un joueur plutôt virtuose de piano dans un bar-dancing populaire, plutôt timide et réservé et qui va commencer à avoir des ennuis lorsque deux gangsters vont s'en prendre à son frère. Utilisant avec merveille le noir et blanc et faisant preuve d'une belle maitrise technique, François Truffaut nous livre avec "Tirez sur le pianiste" un film noir nostalgique et parfois même romantique et burlesque. L'intrigue est sombre mais intéréssante, étudiant bien la galerie de personnages et notamment ce joueur de piano qui semble avoir peur des femmes (la scène de la marche nocturne est excellente). Truffaut maintient le suspense de bout en bout et le style narratif est intéréssant et bien fait. Néanmoins "Tirez sur le pianiste" aurait surement gagné en efficacité sans certaines fautes de rythmes et notamment quelques passages un peu trop lent. Les interprétations sont convaincantes et notamment un surprenant Charles Aznavour qui rend son personnage plus attachant. Si ce n'est surement pas le meilleur film de François Truffaut, c'est tout de même un bon flm, intéréssant et très bien écrit. Il fut, au passage, un grand échec commercial à sa sortie, ce qui poussa Truffaut à moins expérimenter dans la suite de sa carrière.
Un long métrage qui a dérouté nombre de spectateurs et qui en déroutera sans doute d'autres, mais qui pour ma part m'a comblé! Difficile en effet pour les adeptes de l'étiquetage de ranger «Tirez Sur Le Pianiste» dans une case. Ce n'est ni un film parodique, ni un film comique, ni un thriller, pas même un film réellement expérimental. Par contre, et malgré le pléonasme, il s'agit bien d'un film de Truffaut, ce qui constitue sans doute son trait le plus évident et le plus intéressant : en plus de l'hommage au cinéma américain, en plus des codes du genres intelligemment détournés, «Tirez Sur Le Pianiste» laisse entrevoir avec plus de netteté que dans «Les 400 Coups» la sensibilité particulière de François Truffaut. La timidité, l'amour des femmes et les difficultés du couple sont les maître-mots du deuxième essai du cinéaste français : «Tirez Sur Le Pianiste» est un film qui fait la part belle aux émotions les plus subtiles, portées par une réalisation admirable et un Charles Aznavour surprenant de talent. Parfait alter-égo du réalisateur, son jeu nuancé et sincère le rend tout particulièrement touchant, tout comme l'ensemble du casting (magnifiques Marie Dubois et Michèle Mercier!). Si l'on ajoute à ce réjouissant tableau la photographie sublime de Raoul Coutard, et enfin les diverses prises de vues d'une beauté époustouflante qui parsèment le film, on en arrive à considérer «Tirez Sur le Pianiste» comme l'un des meilleurs films la Nouvelle Vague, et peut-être le meilleur de François Truffaut. L'émotion contenue, l'interprétation remarquable et l'esthétique somptueuse donnent à ce long métrage un charme fou! A voir sans hésiter! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Coincé entre "les 400 coups" et "Jules et Jim", 2 chefs d'oeuvres de Truffaut, cette adaptation du roman de Goodis ne peut qu'être considérée que comme un film mineur du cinéaste; on y retrouve cependant tout ce que l'on aime chez Truffaut, son humour grinçant, son constant équilibre entre drame et comédie et surtout sa très grande sensibilité. A ce titre, la scène finale est vraiment superbe.
Truffaut s'attaque avec ce film au genre du polar et encore une fois c'est une réussite! Une bande-son inoubliable, un p'tit Aznavour encore tout jeunot et une technique toujours parfaite pour ce grand réalisateur du cinéma!
Toujours du mal avec la Nouvelle Vague godardine, son « insolence » libertine et choque-bourgeois, sa narration confuse… Cela dit, exposition originale et de bonnes scènes (le voyage chanté, « Avanie et Framboise », …)