Le roman éponyme (1826) de l’Américain James Fenimore Cooper (1789-1851) est le 2e volume de la série « Histoires de Bas-de-Cuir » (« Leatherstocking tales ») en 5 romans historiques (1823-1841) et qui évoquent l’histoire des Etats-Unis de 1740 à 1804 et dont le héros est Nathaniel Bumppo dit œil de faucon ou Bas-de-Cuir ou La longue carabine (le Britannique Daniel Day-Lewis, 35 ans), fils de colons de Virginie, élevé et adopté, après la mort des ses parents, par Chingachcook, dernier des Mohicans avec son fils Uncas. Ce 2e roman a fait l’objet de 8 adaptations cinématographiques dont celle de Mann est la dernière, la première, muette, celle de Clarence Brown (1890-1987) et Maurice Tourneur (1876-1961), datant de 1920. Ce contexte historique a été rarement traité au cinéma, à savoir celui de la guerre de sept ans (1756-1763), premier conflit mondialisé entre la Prusse et le Royaume-Uni contre la France (sous Louis XV), la Russie et l’Autriche. En Amérique du nord, cela correspond à la guerre de la Conquête (1754-1760), appelée ainsi au Canada, tandis que les Etats-Unis, constitués alors des 13 colonies britanniques, la nomment « French and Indian war ». Le roman se situe en 1757 lors de la bataille de Fort William Henry (état de New York mais tournage en Caroline du Nord), commandé par le lieutenant-colonel anglais George Monro (1700-1757), allié aux Iroquois, et assiégé par le Français Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759) (le Français Patrice Chéreau, 28 ans), allié aux Hurons. Le film montre bien l’arrogance des Anglais, vis-à-vis des Français, mais aussi des colons anglais et des Amérindiens, peuples qui, quel que soit leur soutien, seront les perdants de la colonisation européenne. Le film mêle histoire politique (sorte de préquel aux westerns de la conquête de l’Ouest), avec un grand réalisme des combats et batailles, valorisée par la photographie de l’Italien Dante Spinotti, (49 ans, 2e collaboration sur 5 avec Mann) et la musique du Sudafricain Trevor Jones (43 ans) et de l’Américain Randy Edelman, et romance (entre Cora, la fille ainée de Monro, faisant fi des conventions et ouverte aux Amérindiens, et Nathanel, à la double culture, un peu comme Tommy, dans « La forêt d’émeraude » » (1985) de John Boorman, fils d’un ingénieur américain, enlevé et élevé par une tribu amazonienne, menacée par le modernisme, tout comme les Indiens Féroces, malgré leur alliance avec les Brésiliens, en échange d’alcool et d’armes.