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    L'Horloger de Saint-Paul
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    88 critiques spectateurs

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    Akamaru
    Akamaru

    3 063 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2014
    Un superbe premier essai pour Bertrand Tavernier,qui allait ensuite connaître la carrière à la longévité étonnante que l'on connaît. Il s'octroie les droits d'une nouvelle de Georges Simenon,pour créer un récit perturbant sur un horloger apprenant que son fils est en cavale après avoir tué un patron indigne. Culpabilité,incompréhension,recherche absolue de la vérité et d'un hypothétique rapprochement avec ce fils finalement mal connu s'emparent de Michel Descombes. Philippe Noiret,magistral, y est poignant en père acceptant les événements avec une placidité qui n'est qu'apparente. Jean Rochefort est aussi excellent en inspecteur se prenant d'amitié pour cet homme miroir de lui-même avec lequel il partage ses repas et ses promenades du chien. La ville de Lyon est magnifiquement mise en valeur,avec notamment les longs du Rhône et le centre-ville historique. Tavernier inclue également une dimension politique,en montrant que la France sous Georges Pompidou,en dépit de son opulence de surface,se teintait déjà d'une orientation gauchiste,et d'une opposition grandissante entre patrons et ouvriers. "L'Horloger de Saint Paul"(1973) reste une œuvre rigoureuse et engagée de référence.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 362 abonnés 4 403 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 novembre 2016
    L’Horloger de Saint-Paul marque les débuts de Bertrand Tavernier, lequel, comme de coutume nous sert un film très propre, mais ici un peu creux quand même.
    En effet, ce film est très réussi formellement. Très belle mise en scène, fluide, précise, avec toujours ce soin du cadrage propre au réalisateur, qui s’empare en plus fort bien des décors lyonnais. La ville est apparente, et il choisit judicieusement ce qu’il nous montre donnant une ambiance à la fois lumineuse et triste, utilisant une jolie photographie. L’Horloger de Saint-Paul est, visuellement, un film poétique, bien ancré dans son époque mais aussi atemporel, où s’entremêlent la gouaille lyonnaise et la mélancolie de l’histoire ! Je souligne aussi une bande son de qualité, qui elle aussi est tantôt alerte et plutôt joyeuse, et tantôt mélancolique.
    Formellement réussi, L’Horloger de Saint-Paul est, en revanche, un film un peu tiède sur le fond. Le souci c’est le relatif manque d’action, une enquête qui n’est pas existante, ou trop peu, et une dernière partie au traitement trop abrupt. Tavernier se consacre pleinement à l’aspect psychologique du drame, et si c’est un choix audacieux plutôt bien traité par un réalisateur consciencieux, force est de constater qu’on s’ennuie parfois face aux longueurs, et que, pour le coup, en se concentrant uniquement sur Noiret, on n’a pas les points de vue qui aurait pourtant donné du relief à l’intrigue, du fils et de sa copine. Du coup, la narration reste très linéaire, et lorsque Noiret est dans l’attente, et bien on l’est aussi !
    Le casting est composé d’acteurs plutôt solides, dans les premiers et les seconds rôles. Jean Rochefort est sobre mais convaincant, face à un Philippe Noiret que j’ai trouvé juste et sobre, mais parfois un poil trop théâtral. Après c’est un bon acteur, et il colle bien à ce personnage un peu quelconque, populaire, apportant sa sensibilité particulière qui le rend généralement mémorable dans les rôles dramatiques. Autour de ce duo, des seconds rôles de qualité, et on retiendra le charme délicat et triste de Christine Pascal, qui, en quelques scènes, nous perd dans ses yeux d’un bleu limpide !
    L’Horloger de Saint-Paul est un joli film, c’est un fait, triste et optimiste à la fois. Dommage que l’histoire n’aille pas un peu plus loin, on aurait eu un film particulièrement marquant, mais il reste un joli premier film, et, je le crois, un prix Louis Delluc bien mérité. 3.5
    stebbins
    stebbins

    493 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2007
    L'un des premiers longs métrage de Bertrand Tavernier, qui entame ainsi une longue collaboration avec le regretté Philippe Noiret. Celui-ci est touchant, émouvant et apporte de la nuance et de l'épaisseur à son personnage: Michel Descombes. Un très beau film politique adapté du roman de Simenon: L'Horloger d'Everton. Mais ici, Tavernier signe une oeuvre personnelle en transposant l'intrigue dans son Lyon natal. Une dimension pathétique et tragique habite le film du cinéaste français: car c'est seulement lorsque Bernard est condamné à 20 années de prison que celui-ci commence à se confier réellement à son père horloger. Le personnage du commissaire Guibout, sympathique et truculent, est incroyablement interprété par Jean Rochefort, et l'on ressent bien la complicité qui règne entre les deux acteurs principaux. Un classique du cinéma français qui obtint le prix Louis Delluc en 1973, servit par d'excellents dialogues. L'alchimie de richesse et de simplicité ( mêler les deux n'est pas une chose aisée ) font de l'Horloger de Saint-Paul une oeuvre profonde, à voir absolument.
    cylon86
    cylon86

    2 485 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juillet 2014
    Premier film de Bertrand Tavernier, "L'horloger de Saint-Paul" marque également les débuts de sa collaboration avec Philippe Noiret, qui deviendra son acteur fétiche. En adaptant Simenon transposé dans sa ville de Lyon, Tavernier nous montre, à travers l'histoire d'un horloger qui apprend que son fils a tué quelqu'un et qu'il est en cavale, l'intérieur d'une France bien sous tous rapports mais finalement rongée par de nombreux conflits intérieurs. L'histoire n'est donc qu'un prétexte pour une étude de mœurs (comme toujours chez Simenon) faite avec une certaine lucidité et vivacité. Philippe Noiret, absolument touchant et bouleversant dans le rôle de cet homme qui découvre qu'il ne connaît finalement rien de son fils, apporte au film une indéniable qualité. Parfois longuet, parfois un peu mou, "L'horloger de Saint-Paul" n'en est pas moins bourré de qualités (dont un excellent Jean Rochefort en second rôle) et vaut certainement le coup d’œil.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 525 abonnés 12 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 février 2012
    Avec ce premier long-mètrage dèdiè à Jacques Prèvert, Bertrand Tavernier fit des dèbuts fracassants dans la mise en scène! Pour un coup d'essai et d'après Georges Simenon, "L'horloger de Saint-Paul" fut un coup de maître! Pour des raisons budgètaires, le cinèaste a du transposer l'intrigue des Etats-Unis (l’adaptation de Simenon se dèroulait là-bas) au Lyon de son enfance, ville magique et typiquement tavernienne avec les ponts de la Saône, ses rues pavèes, sa cathèdrale, ses belles assiettes de charcuterie (dont un cervelas salade) et bien sûr le quartier de Saint-Paul où un paisible horloger rèalise qu'il ignorait tout de son enfant! Non seulement, Tavernier rèvèle une incontestable maîtrise mais en plus il donne l'un des meilleurs rôles à Philippe Noiret, prodigieux, avec un excellent Jean Rochefort qui lui donne la rèplique! Dans le reste de la distribution on apercevra la regrettèe Christine Pascal dans un rôle muet puisqu'elle ne dit pas un seul mot! Une oeuvre profonde et magnifique sur le conflit des gènèrations, un essentiel de Tavernier qui reçut le Prix Louis-Delluc et la première rencontre entre Noiret et le metteur en scène de « Coup de torchon » qui travailleront plusieurs fois ensemble...
    Louis Morel
    Louis Morel

    44 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2013
    Premier coup d’essai de Tavernier, et premier coup de génie !
    Caine78
    Caine78

    6 627 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2007
    Un formidable film francais, l'apogée du duo Tavernier-Noiret. Un film littéralement passionnant, représentatif d'un état d'esprit répressif et parfois violent. L'ambiguité de l'ensemble est remarquablement rendue et on est impressionné par la montée en puissance de ce monsieur tout-le-monde qui se découvre une réelle personnalité. Tavernier n'en oublie pas pour autant de tourner un vrai film, ou les dialogues sont d'une grande justesse, et l'évolution de l'intrigue omniprésente. Noiret et Rochefort sont eux un sommet. Magnifique.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    232 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 janvier 2009
    Quand un cinéphile de l’envergure de Bertrand Tavernier passe à la réalisation de son premier long-métrage, il est de droit de craindre qu’il ne fasse reposee son film sur la masse de ses connaissances. «L’horloger de Saint Paul» (France, 1974) ne se révèle pourtant pas être le fruit d’un cinéphile effréné, plutôt l’œuvre d’un goinfre de la vie, nourri à Prévert et éduqué dans le milieu de la Résistance. Michel Descombes est un quidam lyonnais, horloger de profession et père à la charge de son fils. La simplicité avec laquelle Tavernier s’attache à son intrigue, adaptée d’un ouvrage de Simenon, mêle l’imperfection d’une première réalisation encore fébrile et la soif de cinéma qui habite les élancées des caméras à l’épaule. S’ouvrant sur l’embrasement d’une voiture, tel «Que la fête commence !» (le second film de Tavernier) se ferme sur un carrosse incendié, «L’horloger de Saint Paul» plonge au cœur du feu et en éveille les braises. Autour d’une relation père fils, réduite bien souvent aux dialogues d’Aurenche & Bost et peu communiqué par les comportements, Tavernier se jette dans le défi typiquement truffaldien de l’adaptation française. Les rues sombres et les corps délétères de Simenon sont éveillés et rejetés au soleil, situés non plus dans les faubourgs brumeux mais dans les grandes rues pavées de Lyon. «L’horloger de Saint Paul» relève le même défi que la fameuse scène de l’avion dans «North by northwest». De même qu’Hitchcock se lance le défi de créer une scène de meurtres à l’opposé totale des clichés, dans un lieu vaste, sous un soleil de plomb ; Tavernier prend en contre-point Simenon et en redéfinit les cadres narratifs. Ne conservant que la trame, dont l’accointance père fils travaille bon nombres des films de Tavernier, «L’horloger de Saint Paul» réussit l’exploit d’interpréter Simenon sans en réutiliser les codes. La joie du cinéma de Tavernier réside en cela, dans la modernisation d’un héritage fondamental du cinéma français.
    Estonius
    Estonius

    3 238 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 février 2019
    Tavernier, Noiret, Rochefort, que voilà en bonne affiche et pourtant après un début intriguant et alléchant c'est la déception qui domine, c'est lent, ça blablate, ça n'avance pas, ça manque de rythme, quant à l'intrigue policière dont on ne saura pas grand chose, on apprend que finalement ce n'est pas le sujet du film, le sujet est donc ailleurs mais les talents conjugués de Bertrand Tavernier et de Philippe Noiret n'ont pas réussi à m'y intéresser. Quand à Rochefort il est décevant dans ce rôle
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 158 abonnés 4 163 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mars 2018
    Au lendemain de mai 1968, les illusions sont vite retombées quant à l'espoir sans doute déraisonnable d'un possible retournement de l'organisation sociale et politique. Le "joli mois de mai" comme on l'appelle désormais est vu par les historiens comme une parenthèse enchantée. C'est beaucoup de cette désillusion qui flotte tout au long du premier film de Bertrand Tavernier sorti en 1974. Cinéphile viscéral, Bertrand Tavernier fut longtemps assistant-réalisateur, critique puis attaché de presse avant d'oser se lancer dans la carrière de réalisateur. Un premier projet nommé "Bonny et Lafond" sur les dirigeants de la Gestapo sévissant au 93 rue de Lauriston à Paris n'ayant pu voir le jour, c'est un roman de Georges Simenon, "L'horloger d'Everton" qui sera proposé à Aurenche et Bost. Tavernier qui a entretenu des liens rapprochés avec la rédaction des "Cahiers du cinéma" et de "Positif" montre déjà son indépendance d'esprit en faisant appel à ces deux scénaristes emblématiques de la "qualité française" vilipendés par François Truffaut dans un article assassin paru en 1954 ("Une certaine tendance du cinéma français"). Le soutien de Philippe Noiret auquel Bertrand Tavernier avait immédiatement pensé pour le rôle principal sera indispensable pour la transposition à l'écran de ce sujet ne rentrant à priori dans aucun genre susceptible d'attirer les foules. L'action est transposée des Etats-Unis à Lyon, la ville dont le réalisateur est originaire et dont il sent bien qu'il est temps de lui rendre hommage avant que la transfiguration du paysage déjà entamée ne devienne définitive. Michel Descombes (Philippe Noiret) est un artisan horloger que l'on retrouve dans un bouchon lyonnais en train de tailler bavette sur la vie politique avec ses copains de quartier tout en se restaurant. Vivant seul depuis son divorce, il s'est laissé engourdir par une routine paisible qui le laisse un peu en dehors du temps. Quand il apprend brutalement que son fils en fugue avec sa petite amie (Christine Pascal) vient de tuer un homme, la dure réalité le prend brutalement au collet. Et surtout une question sans réponse se pose à lui ? Qui est vraiment ce fils qui n'a pas jugé bon de lui présenter sa petite amie? C'est une sorte de chemin initiatique que va emprunter Michel Descombes, s'ouvrant petit à petit à une radicalité qu'il n'a jamais réellement côtoyée ailleurs que dans les discussions animant les repas arrosés de fin de semaine. Ici, point d'intrigue policière ni de rebondissements malgré la présence à côté de Descombes d'un flic tout aussi désorienté que lui joué par un magistral Jean Rochefort remplaçant au pied levé François Périer prévu initialement pour le rôle, juste la prise de conscience déchirante du temps perdu à cause de la pudeur qui pousse à l'incommunicabilité. spoiler: Un temps perdu qui oblige Michel Descombes à une évolution à marche forcée le conduisant à choisir d'épouser la cause perdue de son fils plutôt que de risquer de le perdre définitivement
    spoiler:
    . L'ensemble d'une fluidité exemplaire prend grâce à la réunion de tous ces talents autour d'un Bertrand Tavernier qui apprend vite, l'allure d'une évidence pour le spectateur équivalente à celle de Michel Descombes déclarant un peu bravache devant le jury du procès : " « Je suis entièrement, totalement, solidaire de mon fils. ». "L'horloger de Saint-Paul" recevant le prix Louis-Delluc en 1973, la carrière de Bertrand Tavernier était lancée sous les meilleurs auspices ainsi que son long compagnonnage avec Philippe Noiret (sept films en commun suivront). Il convient aussi de signaler que malgré le succès et la célébrité jamais la passion de la transmission de Bertrand Tavernier ne s'est tarie depuis ce premier succès. Celui-ci toujours généreux et enthousiaste n'hésite jamais à faire profiter la communauté des cinéphiles de ses instructifs commentaires et analyses à travers des livres ou des bonus de DVD.
    pierrre s.
    pierrre s.

    415 abonnés 3 292 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2020
    Drame touchant et poignant sur les rapports entre un père et son fils, L'horloger de St Paul, est aussi une vision intéressante d'une France en pleine crise sociale.
    AMCHI
    AMCHI

    5 705 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 août 2007
    Un très beau film qui met en valeur Lyon (ça change de Paris), on sent que cette ville a une âme. L'interprétation est excellente avec Noiret en père qui a du mal à réellement comprendre la situation dans lequel s'est fourgué son fils, il est très touchant ; Jean Rochefort est aussi merveilleux qu'à son habitude. Si le ton de L'Horloger de Saint-Paul est paisible il est en même fort dans ses propos et son étude des gens ; Tavernier tout en réalisant un film très réaliste a su éviter le côté trop documentaire de L.627.
    Yves G.
    Yves G.

    1 437 abonnés 3 460 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 février 2014
    J'ai regardé hier soir sur Arte "L'horloger de Saint-Paul" (1974)
    Je l'avais déjà vu en février 1994 à Pékin, au ciné-club de l'ambassade.

    1974-1994-2014. Comment un film vieillit-il dans la mémoire qu'on en garde ?
    En 1994, je me souviens combien déjà "L'horloger de Saint-Paul" m'avait paru "daté". Le premier film de Bertrand Tavernier, tourné dans sa belle ville de Lyon, porte la marque des années Pompidou. Philippe Noiret porte des rouflaquettes et roule en Diane. Son fils a un pull jersey orange et des idées libertaires. Pour se rendre à Paris, il prend un train couchettes et dîne avec Jean Rochefort au wagon restaurant.

    Bizarrement, quand je regarde aujourd'hui un film de 1994, je n'ai pas ce sentiment-là. "La cité de la peur", "Les roseaux sauvages" "Leon" ou "Usual suspects" me semblent extrêmement proches de nous - même si leurs héros n'ont ni téléphone portable ni email.

    Est-ce parce que l'histoire s'est ralentie depuis 20 ans ? que les changements furent moins nombreux ces 20 dernières années que les 20 années précédentes ?
    Est-ce plutôt parce que je suis devenu un vieux con nostalgique, aveugle aux changements qui m'entourent, incapable d'évoluer par rapport à l'époque bénie de mes vingt ans ?
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juin 2023
    J’étais à peu près certain que la scène où Michel Descombes (interprété par Noiret) retrouve Madeleine, qui a élevé son fils après la mort de sa femme, avait été tourné dans la propre maison d’enfance de Tavernier. Vérification faite, c’est bien le cas, l’ancienne demeure familiale se situant alors dans le quartier de Montchat, à Lyon. J’ai d’ailleurs appris que Tavernier avait regretté de ne pas l’avoir filmée en plan large (on ne verra que le jardin ainsi que la cuisine où les deux personnages ont une émouvante conversation).
    Il s’agit d’une scène un peu à part, qui arrive au mitan du film. On y apprend que Bernard, le fils de Michel Descombes qui est poursuivi pour meurtre, s’y rendait de temps en temps dans le plus grand secret. Il y emmenait parfois sa compagne, Liliane, qu’il n’a jamais présentée à son père. Que venait-il chercher dans cette vieille maison rassurante, auprès de cette femme maintenant âgée pour qui il devait avoir beaucoup d’affection ? Difficile à dire mais le choix du lieu de tournage n’est pas anodin. A quel point le cinéaste a mis de lui dans le personnage mystérieux de Bernard (qui n’apparaîtra finalement que très tard dans le film) ? Un jeune homme en rupture avec la génération qui le précède ? Un amoureux ? Un déraciné venant puiser dans ses images d’enfance ce qui le rattache au monde ? Anecdote amusante : on retrouve des critiques de films dans les affaires de Bernard. Était-ce le cas dans le roman de Simenon ? A vérifier mais j’en doute.

    Mais on aurait tort de ne voir Tavernier qu’au travers du personnage de Bernard.
    Chacun sait le goût que celui-ci avait pour la transmission. C’est d’ailleurs sa propre fille que l’on voit en ouverture du film, lorsque, depuis l’intérieur d’un train en marche, celle-ci regarde une voiture en feu - image rémanente des tensions qui traversent la France de l’époque -, voiture dont on apprendra plus tard qu’elle appartenait à la victime de Bernard. « C’est la mode de brûler des voitures », dira un journaliste résigné.
    Ce que le cinéaste met en scène avec subtilité et pertinence, c’est le fossé béant qui s’est creusé entre Bernard et son père, entre les jeunes encore marqués par les évènements de 68 et la génération qui la précède, entre le « gauchisme », dira ce même journaliste avec dédain, et un certain paternalisme qui lui préfère l’ordre. En somme, ce sont les fractures d’une France pompidolienne qui passent dans la relation de Bernard et son père, une fracture générationnelle magnifiquement incarnée par Noiret. Regard perdu, désespoir profond de découvrir qu’il ne connaît pas, qu’il n’a jamais connu son fils ; mais surtout, le seul à regarder, lucide, la situation en face, le seul à mesurer l’étendue du gouffre entre les jeunes et les vieux, spoiler: même si au prix douloureux de l’enfermement du fils
    . Tavernier « le passeur » est aussi dans le personnage de Michel Descombes.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2014
    Le premier long- metrage de Bertrand Tavernier , d' une grande maitrise . Une peinture implacable de la bourgeoisie , interprétés par les géniaux Philippe Noiret et Jean Rochefort .A voir absolument , un grand film .
    Les meilleurs films de tous les temps
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