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    Monsieur Klein
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    Maqroll
    Maqroll

    164 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 février 2013
    À Paris, en pleine occupation allemande, un jouisseur, léger, dandy et ignorant de la conjoncture internationale, mène une vie insouciante entre sa petite amie, charmante et discrète et sa maîtresse, une femme du monde épouse de son avocat. Amateur d’art et marchand de tableaux, il profite à l’occasion - et par jeu plus que par vénalité - de la situation désespérée des juifs pour réaliser quelques bonnes affaires. Le destin va soudain lui jouer un tour imprévu avec l’apparition d’un double portant le même nom et le même prénom que lui, juif de surcroît. C’est alors une véritable quête d’identité qui va commencer, Robert Klein consacrant toute son énergie à retrouver la trace de ce double mystérieux en même temps qu’il va essayer de comprendre les raisons de ce qui a toutes les allures d’un piège mais qu’il va prendre comme un jeu de plus dans sa vie de grand adolescent. Peu à peu, il va perdre son innocence primitive et passer à l’âge adulte et les mailles du réseau vont se refermer sur lui jusqu’à la solution finale et le départ en wagon plombé vers Auschwitz après le passage au tristement fameux Vél’ d’hiv’… Je tiens Joseph Losey pour un des plus grands génies du cinéma de tous les temps à travers des œuvres aussi fortes que Le Messager, The Servant ou encore Le Garçon aux cheveux verts. Mais sa mise en scène n’a peut-être jamais été aussi efficace et inspirée que dans ce film trouble et terriblement humain. Chaque plan est une leçon de cinéma, la caméra toujours placée au meilleur endroit possible pour suggérer des pistes infinies et convergentes à l’énigme posée au personnage central. Le scénario est d’une intelligence rare, déroulant un récit concentrique et passionnant, simple comme une épure, celui de la quête d’un homme pour se trouver lui-même. Alain Delon livre ici une de ses toutes meilleures compostions de comédien. Éblouissant de sobriété, il est la page blanche sur laquelle va venir s’inscrire en creux son identité nouvelle, comme le montre d’une façon magistrale la scène à valeur d’accouchement où il se découvre devant le miroir sans se reconnaître. Car, plus que l’hypothétique vengeance juive, plus que la Police française collaboratrice, c’est lui-même et lui seul finalement qui est en train de construire le piège qui lui sera fatal, c’est lui qui trace inéluctablement son destin, refusant jusqu’au bout les chances d’y échapper. Bousculant les stéréotypes et transcendant les apparences, le film atteint de fait une valeur d’universalité indiscutable. C’est d’ailleurs en ce sens qu’il faut comprendre les « erreurs historiques » que quelques naïfs ont cru déceler dans le scénario. Ainsi, la scène « impossible » de la visite au père en Alsace, alors occupée et inaccessible… ainsi surtout le déplacement en hiver de la scène de la rafle au vélodrome. Évidemment Losey ne se trompe pas, il opère juste un décalage - mais de manière subtile et presque imperceptible - afin justement de donner à son propos cette valeur universelle en refusant de l’inscrire complètement dans un temps et un lieu. À ce titre et à tous les autres déjà cités, Monsieur Klein est une œuvre à laquelle il n’est nul besoin d’ajouter de vaines références à Kafka, qui existent peut-être mais qui sont totalement secondaires. À travers l’exposition d’une foule de symboles qui nous submergent à chaque instant, la portée d’un tel récit rejoint celle des plus grands enjeux de l’espèce humaine, pour reprendre les termes d’Antelme sur le même sujet. C’est une œuvre puissante et passionnante de bout en bout, que l’on suit bouleversé et dont on sort transformé, soit la définition même du chef-d’œuvre.
    vince113
    vince113

    43 abonnés 208 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 avril 2010
    Difficile de se remettre de "Monsieur Klein" : rares sont les films qui ont, avec autant d'acuité, fait resortir l'inhumanité latente présente chez l'homme. Il est ici avant tout question de l'indifférence que l'être humainpeut manifester face à la souffrance d'autrui. La période de la seconde guerre mondiale est évidemment significative, mais elle serait valable un peu partout dans le monde, au Chili en 73, en URSS sous Staline etc. Ce constat terrible s'incarne de façon glaçante dans le personnage de Monsieur Klein, qui est aveugle à la souffrance d'autrui et, pire, profite du malheur des juifs persécutés pour faire son profit. Ce personnage hautement cynique fait étrangement écho à nos chers ultra-libéraux qui ne jurent que pas le "laisser faire" du marché, au mépris des dommages humains, et qui baignent dans un matérialisme fortement individualisé. Le génie du film est de coupler à ce discours au vitriol une réflexion kafkaïenne sur l'identité : Monsieur Klein perd en effet toute retenue et toute raison lorsuqu'il sombre dans l'obsession de démasquer son double ; c'est évidemment à travers sa propre humanité qu'il court éperdument et en vain... Les deux réflexions sont évidemment liés : c'est parce qu'il a perdu son humanité dans son détachement cynique et égoïste que Monsieur Klein est capable de ressentir aussi violemment ce trouble identitaire. Le film devient ainsi une terrifiante mise en abyme sur notre capacité à dériver au large de nous mêmes, perdant l'empathie envers autrui qui est l'ultime marque de notre humanité (et non les aparats trompeurs de la culture, de la religion ou des codes sociaux, comme le film le montre très bien). C'est par ailleurs le plus grand rôle de Delon qui est ici saisissant, parvenant à donner vie à un personnage monstrueux, qui s'ouvre comme une béance sur lui-même. Grand film.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    Homme de gauche aux convictions humanistes profondément ancrées, Joseph Losey connait bien la condition de paria, ayant été contraint de quitter les Etats-Unis lors de la montée du maccarthysme au début des années cinquante, ce qui l’amena à poursuivre la riche carrière que l’on connait en Europe. Il n’est donc pas étonnant de le voir s’associer avec Alain Delon, encore dans sa période créative, pour deux films qui racontent chacun l’histoire d’hommes en rupture d’identité. Trotski tout d’abord (« L’assassinat de Trotski » en 1972) cherchant à se faire oublier au Mexique des séides de Staline, Robert Klein ensuite qui au contraire cherche à retrouver l’identité qu’on est en train de lui subtiliser. Robert Klein symbolise à lui seul le comportement tant dénoncé d’une haute bourgeoisie parisienne qui continuait à jouir de ses privilèges pendant que le reste de la population devait s’habituer aux restrictions, n’hésitant pas le plus souvent à s’accommoder de la présence de l’occupant nazi. Par une scène introductive d’une violence psychologique insoutenable, Losey dépeint sans détour le contexte général de son film, qui nous en sommes prévenus d’entrée, n’est pas fait pour délasser mais bien pour réveiller les consciences. La femme juive examinée, on devrait plutôt dire soupesée, comme du bétail par un médecin ayant depuis un moment déchiré le serment d’Hippocrate, nous rappelle la faculté animale de l’homme à chosifier son semblable quand il est mû par la crainte, l’avidité ou encore plus dangereux par une idéologie délirante. Robert Klein lui, comme bien d’autres, applique le précepte des trois singes de la sagesse : « Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ». Mieux, il s’est dit que le sort réservé aux juifs était pour lui, marchand d’art, une occasion unique de faire des affaires en or. C’est bien connu, « le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres ». En dix minutes à peine, Losey nous a exposé la cruauté de l’Occupation avec ses paradoxes. C’est ce constat amer qu’il va désormais s’appliquer à corriger le reste du film, en montrant que chacun peut un jour être le « juif de l’autre ». Robert Klein dans sa robe de chambre en satin est plein d’un sentiment d’invulnérabilité qui lui donne cette morgue qu’il ne peut s’empêcher de renvoyer à celui dont la détresse l’oblige à se séparer de biens qui lui sont chers. C’est d’abord incrédule, intrigué puis inquiet et enfin horrifié qu’il découvre qu’un juif qui se cache utilise son identité, le conduisant dans une quête tout à la fois kafkaïenne et rédemptrice dont Losey ne nous donnera jamais toutes les clefs, laissant volontairement le spectateur face aux questions qu’il doit se poser confronté à de tels évènements. Alain Delon à l’origine du projet, livre une performance assez troublante qui le voit se transfigurer au fur et à mesure que Robert Klein prend conscience du sort réservé à ceux dont il tirait cyniquement mais aussi par insouciance sa nouvelle fortune. Pris dans la gangue qui progressivement l'étouffe, il écarte toutes les échappatoires qui se présentent à lui comme prisonnier d’une mauvaise conscience qui aurait pris les commandes de ses mouvements. L’acteur livre sans doute là une de ses plus grandes interprétations montrant des nuances dans son jeu que beaucoup lui contestaient. Le film pourtant récompensé aux Césars n’aura pas le succès qu’il méritait, réveillant sans doute trop brutalement des comportements que pudiquement chacun avait préféré oublier. Il reste désormais solidement accroché comme un des hauts faits d’armes de la filmographie d’Alain Delon et ce n’est que justice.
    loulou451
    loulou451

    123 abonnés 1 503 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 janvier 2010
    Un fillm unique, glacial et surréaliste comme une oeuvre de Kafka. Comme K dans le procès, Klein part à la recherche de son identité, et au-delà de la faute qu'il a commise. Rien ne lui sera révélé, ni ses origines, ni une quelconque identité juive, ni son double dont on ne connaît que la voix et la silhouette arrêtée par les policiers français. Et comme K, la mort vient bien au rendez-vous, suggérée seulement dans ce train de déportés livrés aux Allemands, mais bien présente tout au long du film, inéluctable, épaisse et conséquente.
    Car c'est bien dans cette accumulation de non-dits, de situations ubuesques et d'incompréhension que réside la force de ce film, son pouvoir de dénonciation. En utilisant ce procédé, Losey passent les coupables au révélateur comme jamais avant lui nul ne l'avait fait : la police française est bien le bourreau qui livre ses enfants à une mort certaine. Telle est la vérité froide et cruelle.
    Réalisé dans un schéma assez classique, "Monsieur Klein" est pourtant un exercice de style particulièrement réussi, même si quelques longueurs nuisent au déroulement de l'histoire. Qu'importe, il s'agit bien là d'un des meilleurs films traitant de cette période noire de l'histoire de France... Etrangement, un film qui fait immanquablement penser aux "4 cavaliers de l'Apocalypse" au regard du rôle incarné par Delon qui semble voir passer la guerre comme Glenn Ford la traversait dans le film de Minnelli...
    Julien D
    Julien D

    1 212 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 octobre 2013
    L’approche donnée au film de Joseph Losey de la période sombre de l’occupation nazie retranscrit à merveille le sentiment de paranoïa omniprésent de l’époque. Grâce à la confusion qui nait chez le personnage de Robert Klein, le scénario kafkaïen signé par Franco Solinas, un spécialiste dans l’écriture de sujets historiques, noie le spectateur dans des sensations de doute et de peur particulièrement oppressants parfaitement représentatifs de ce devait la situation des français face à l’occupant allemands. Les sujets de la persécution des juifs et de la résistance sont accompagnés d’une enquête bizarrement alambiquée, allant même frôler le mysticisme, dans laquelle Alain Delon livre une prestation pleine de froideur, en l’occurrence parfaitement adaptée à la teneur glaçante du propos. Après nous avoir égarés entre thriller historique et traumatisme hallucinatoire, le film s’achève sur une reconstitution franchement saisissante de la rafle du Vel d’hiv.
    selenie
    selenie

    6 344 abonnés 6 208 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 juillet 2008
    Delon dans son dernier chef d'oeuvre !
    L'histoire d'un bourgeois pendant l'occupation... Donc personnage déjà énigmatique qui s'aperçoit que la police française le prend pour son homonyme juif. En ces temps d'occupation il est vrai qu'il y a mieux ! A force de vouloir prouver sa non-judaïcité il s'enfonce dans l'incompréhension la plus totale. Scénario original et vicieux mis en scène magistralement par Joseph Losey qui met en place une sorte de manège hypnotique et presque intemporel (histoire se déroulant en 40 sans un allemand à l'écran et quasiment pas d'uniforme !). Coup de maitre pour un chef d'oeuvre !
    Truman.
    Truman.

    233 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2013
    Mr Klein n'est pas encore un de ces nombreux films parlant de l'occupation et des déportations, il le fait bien évidemment car ça reste le sujet principal mais il le fait avec un oeil nouveau sur fond d’oppression d'un état policier qui harcèle et d'incompréhension dans un engrenage mortel .

    On se place au coté de Mr Klein ( se prononce clin ) vendeur d'art qui mène la belle vie pendant l'occupation . Il n'est pas juif mais représente malgré lui la caricature du sémite avide d'argent et toujours prêt a marchander .
    Il ne se soucie guère de ce qui se déroule autour de lui jusqu'au jour ou il reçoit un journal israélite . Très vite il se rend compte qu'il a un homonyme qui risque de le mettre dans l’embarra a cause de l’abonnement au journal et décide de le trouver .

    Et voilà que Mr Klein malgré lui sera poussé dans une foule d'incompréhension, dans une spirale infernale de doutes ou les policiers le soupçonnent d’être juif et lui qui veut comprendre qui est l'autre Klein .
    D'un homme froid, cynique et indifférent Klein deviendra un homme craintif, le film met autant en avant la quête d'identité que l'indifférence des gens par rapport aux autres .
    Une dénonciation subtile de l'occupation et du "chacun pour sa gueule" ou la propagande semble ne pas titiller l'oeil de la population fermant les yeux face a l'oppression .

    Alain Delon d'une grande sobriété porte a lui seul l'intégralité du film, grandiose, le tout dans une réalisation simpliste et très correct .

    Le final aussi intelligent que percutant donne une vision glacial de la descente aux enfers que subit Klein et offre plusieurs interprétations très intéressante .
    Intelligent, profond, et réussit cette vision de l'occupation est une vision des plus froide et différente de ce a quoi on est habitué d'ordinaire au cinéma, un film bluffant .
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 955 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 mai 2021
    Oeuvre d'orgueil, d'ambition, d'infamie et de racisme, "Monsieur Klein" est un film majeur de Joseph Losey! spoiler: Le destin d'un marchand de tableaux qui s'enrichit sous l'Occupation allemande en rachetant des toiles à très bas prix : ces tableaux appartiennent à des Juifs qui doivent fuir le nazisme! Robert Klein est lui-même pris par un Juif mais ne l'est pas comme son nom le laisse supposer! Sauf qu'un autre se sert de ce nom! Une situation dangereuse dont Klein se tire pas sans dommage avec le final au Vèlodrome d'hiver que l'on connaît! Terrible!
    Une atmosphère à la limite de l'ètrange est ètablie à partir d'un ou deux dètails qui pèsent lourdement sur le cours des èvènements sans que le personnage central s'en rende toujours compte! Alain Delon domine son sujet dans un rôle particulièrement difficile et complexe! Rarement acteur n'aura portè aussi bien l'impermèable et le chapeau! Quel prèsence à l'ècran et quel regard! Ce film a obtenu le Cèsar du meilleur film, de la meilleure rèalisation et des meilleurs dècors! Delon en eût mèritè un aussi pour ce rôle fascinant et inoubliable! C'est ambitieux et parfaitement maitrisè! On frise le chef d'oeuvre...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 novembre 2013
    Un des plus grands films de Losey, et, s'il ne fallait en voir qu'un avec Delon, ce serait sûrement celui la...
    keating
    keating

    53 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 juillet 2008
    "Mr Klein" n'est pas réellement rentré dans la postérité, et pourtant il fut très bien reçu lors de sa sortie, auréolé des Césars de meilleurs film et réalisateur. Et en effet la qualité est présente, même si il fut un peu surestimé. "Mr Klein" choisit de dépeindre la France sous l'Occupation par un drame individuel. Un homme ordinaire que l'on prend pour un autre, et qui commence a cause de cela une lente descente aux enfers. Un homme innocent qui va se révolter et se bloquer contre la société indifférente. Difficile de ne pas repenser au célèbre "Procès" de Franz Kafka, où le héros était injustement accusé puis condamné lors d'un procès où il s'agitat vainement contre cette société absurde. Alain Delon interprète avec beaucoup de sobriété ce héros ordinaire, sans pour autant transcender le rôle. Il est fort dommage également que les autres personnages ne soient guère intéressants et vite oubliés. Je pense notamment à celui de Jeanne Moreau qui passe complètement inaperçue. La mise en scène de Joseph Losey est très appliquée et retraçe l'ambiance et l'atrmosphère de l'époque de façon très réaliste. Même si les plans sont assez classiques, plusieurs images restent imprimées dans la mémoire du spectateur. Les décors sont réussis, on prend plaisir à revoyager dans les lieux de cette douloureuse époque. Ambiance réaliste et quête Kafkaïenne, voilà les deux grandes qualités de ce film, à voir sans trop hésiter
    Bernard D.
    Bernard D.

    114 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 juin 2022
    « Monsieur Klein » de Joseph Losey sorti en 1976 m‘avait laissé très perplexe. Je viens de revoir le DVD à 2 reprises et reste sur ma faim. Qui tire les ficelles du pantin qu’est devenu Mr Robert Klein (Alain Delon), bourgeois, fier et sûr de lui, profiteur de guerre achetant à bas prix les tableaux et œuvres des juifs (nous sommes en janvier 1942) et qui un jour va découvrir sous sa porte le journal « Informations Juives » distribué aux seuls abonnés ? Existe-t-il un réel homonyme juif qui en prenant un garni pendant quelques temps (avec comme concierge (Suzanne Flon) et abonner Mr Klein à cette revue pour brouiller les pistes et disparaitre ? Est-ce un résistant qui a loué ce garni pour préparer un attentant (cf. la mèche, la partition de l’Internationale) et en même temps « éliminer » un profiteur de guerre ? Quid de cette photo trouvée dans le garni : une photo avec une moto, une femme (Isabelle, Cathy, Françoise ?) et un chien ? Quid de cette injonction via une lettre déposée chez lui d’aller au château d'Ivry-la-Bataille rencontrer Florence (Jeanne Moreau) qui est la maîtresse du « vrai » Mr Klein … château qui mystérieusement est qualifié comme ayant été abandonné par des juifs partis au Mexique ? Quel rôle exact de l’avocat et ami de Mr Klein (Michel Lonsdale) qui ne doit pas ignorer les infidélités de son épouse avec Mr Klein et semble également bien avide en termes d’argent ?
    Certes ont sent bien que dans ce contexte Mr Klein en allant à la recherche de son homonyme va mettre la puce à l’oreille de la police vichyste et mettre l’engrenage dans une machine infernale kafkaïenne qui le conduira à faire partie de la rafle du Vélo d’Hiver … mais on y sent presque un malin désir voire plaisir !
    Un film qui a obtenu pas moins de 3 Césars mais une histoire pour moi trop biscornue avec une très belle (le mot est malheureux) reconstitution de la rafle de Juillet 1942 … et ce bien qu’on ne voit pas d’Allemands, simplement quelques costumes. Et c’est d’ailleurs – sauf erreur de ma part – la première fois que cette page noire de notre histoire est évoquée au cinéma.
    pietro bucca
    pietro bucca

    71 abonnés 1 232 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2018
    Delon est excellent dans son jeu. Vrai aussi que les roles "noir", lui vont a merveille. on le suit, bien volontiers dans son enquete personnelle. Son coté jusqu'au-boutiste en quete de vérité, a vouloir savoir coute que coute, spoiler: lui couteront très cher
    . Le final est grandiose et le jeu de caméra sur la dernière scène, magistrale.
    AMCHI
    AMCHI

    5 915 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    La grande force d'Alain Delon c'est sa sobriété lorsqu'il joue, dans la peau de Monsieur Klein il nous offre ici une des plus magnifiques prestations de sa belle carrière. C'est un drame au ton parfois lent mais jamais ennuyeux, une histoire sobre comme son acteur principal mais forte. Un film à voir.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 janvier 2013
    Rien à retirer , rien à ajouter au film de Losey que je vois et revois très souvent. Il retrace une période trouble de l'histoire du XX ème siècle avec une justesse et une sobriété étonnantes. Delon y joue de manière très dépouillée , les autres acteurs sont excellents.
    Estonius
    Estonius

    3 474 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 janvier 2022
    Un film ambitieux dont il convient de retenir au moins trois choses, l'excellente prestation d'Alain Delon, la reconstitution d'époque réalisée avec un soucis des détails qui force le respect (et tant pis pour les cuistres de Wikipédia qui ne savent pas faire la différence entre reconstitution d'époque et reconstitution historique ), et puis il y a le dernier quart d'heure, glaçant, l'horreur étant concise dans quelques images terrifiantes. Cela dit le film a aussi ses défauts : Si la plupart des acteurs font le boulot on notera la très mauvaise prestation de Moreau et son dialogue raté avec Delon. Les dialogues ne sont d'ailleurs pas le point fort du film, souvent trop écrits, trop théâtraux. Le film est lent, sans véritable rythme, les plans sont étirés, on se demande parfois l'utilité de certaines scènes… et surtout cette quête manque de clarté narrative, encombrée d'ellipses et de facilités de scénario (le pompon étant atteint avec la scène du train pour Marseille). On peut aussi s'interroger sur la bizarrerie de la musique,.
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