Une déception. Le gros problème c'est qu'a aucun moment on est vraiment embarqué dans l'histoire, accroché par ce qu'il s'y passe. Le rythme est mou et sonne faux, comme une partition de musique mal jouée. Le fait de monter ce film avec le procès comme fil conducteur en l'aggrémentant de scènes de flash-backs pour que l'on voit comment tout c'est passé aurait pû être une très bonne idée, et aurait pû lui donner un ton, une originalité, mais en fait, ça ne marche pas. On a trop souvent l'impression de regarder un téléfilm de l'après-midi sur tf1 quand le procès se déroule et on a jamais peur lors des flash-backs qui sont censés installés la terreur. Le film est trop long, il n'y a aucun vrais rebondissements, le suspense et l'angoisse sont mals installés et par conséquent, pas très convaincants. De plus, on ne peut s'empêcher de penser à la propagande chrétienne dépeinte tout le long du film, et qui devient usante, frôlant même la débilité, surtout si comme moi, on n'y croit pas du tout, malgré que ce film soit inspiré d'un fait réel. Même si l'intrigue est un "match" entre la Foi et la raison, entre la science et les forces du Mal, le partis est pris directement du côté religieux et ésothérique de l'histoire. Du coup on à le droit à une succession de clichés, notamment à cause du personnage de Laura Linney, très mal dessiné, dont on devine toute la psychologie au premier coup d'oeil. On peut toujours trouver à passer le temps devant l'interprétation réussie de Jennifer Carpenter, révélée par la géniale série "Dexter", qui montre un réel talent d'actrice en composant très bien (et sans effets spéciaux, tout à la gestuelle et à la grimace) ce personnage de jeune fille possédée, à la limite de la folie, ainsi que grâce à une photographie très soignée et d'une froide beauté. Pas un navet non plus mais c'est bien dommage, on a l'impression qu'il y avait matière à faire mieux. Mais que William Friedkin se rassure, son "Exorciste" n'est pas prêt d'être égalé.