Un film peu commun, qui laisse une drôle de sensation après la fin, le même genre de sensation qu'a pu me laisser "Stigmata", par exemple. L'impression qu'il y a bien quelque chose, l'envie d'y croire... Des frissons qui courent dans le dos.
Avant tout, ce film m'a véritablement tenu en haleine, et m'a par moments captivé et terrifié. Tiré de faits réels, ceux de l'exorcisme de la jeune Emily Rose, et du procès du père Moore suite à l'exorcisme raté, ce film se veut respectueux de la réalité, et c'est justement ce qui fait qu'on frissonne : rien ici, ou presque, n'a été inventé.
L'intrigue, mêlée à de nombreux flash backs qui illustrent le récit du père Moore et permettent au jury (et indirectement à nous) de se faire leur opinion, nous amène à nous demander si tout cela existe : forces du mal, démons, et inversement forces du bien, anges, Dieu... "L'exorcisme d'Emily Rose" montre du doigt un problème remontant à un temps immémorial : celui de la relation entre science/médecine et religion/croyances. Car s'il on remonte en arrière, il fut un temps où la religion expliquait tout. De nos jours, c'est apparemment la science qui explique tout. Lors du procès, où l'accusation défend avec ferveur la thèse médicale et rigoureusement scientifique, la défense défend le droit de croire à autre chose. A travers le procès du père Moore, le film défend donc un certain équilibre, entre science et croyance. Il s'attache aux faits de l'histoire, et ne verse pas dans le sensationnel, comme peuvent le faire certains autres films du genre.
Les acteurs, quant à eux, se surpassent dans ce film fascinant. A commencer par Laura Linney, impériale dans le rôle de l'avocate Erin Bruner, et par le grand Tom Wilkinson, dans le rôle du père Richard Moore. Vient ensuite la jeune Jennifer Carpenter, dans le rôle d'Emily Rose, brillante et à l'avenir prometteur. Son jeu, troublant de réalisme, nous glace le sang lors des scènes de possession : on a l'impression d'être dans la