Don est un Don Juan, çà ne s’invente. Sherry, sa jeune compagne du moment, le quitte. On le sent blasé et habitué de cette situation. Riche et célibataire endurci et sans enfant, un événement va le faire sortir de sa zone de confort. Une missive, anonyme, lui annonce que son fils de 19 ans le recherche ; mais quelle est l’ex compagne qui pourrait être la mère. Porté par son voisin qui lui a une tripotée de marmots et écoute de la zik trop super (la BO affro jazz est à tomber par terre) dont il fait profiter Don, il va se mettre en quête de ce fils en commençant par identifier la mère.
Et nous voilà parti pour un road movie tout en douceur, un slow movie, à la rencontre des 4 femmes de sa vie de l’époque ; 4 courts métrages d’une drôlerie mélancolique s’en suivent. Délaissant la psychologie et les flash-backs, on suit un Bill Murray impeccable en mode Droopy ; une composition proche de celle de « Lost in translation ». Jim Jarmush en véritable poète des images qu’il est, filme avec beaucoup de doigté ses gens mélancoliques, étouffés par la solitude de la vie moderne ; avec l’élégance discrète qui le caractérise. Son personnage a beau être riche, il est renvoyé à la vacuité de sa vie ; c’est cette leçon qu’il lui inflige. Ce dernier, et c’est aussi du Jarmush reste digne dans le désarroi ; il y a beaucoup d’humour dans cette forme de désespoir… et au terme du film un éveil !!!
Il démontre aussi sa grande maitrise de la mise en scène, un plan, une ellipse, un cut brutal, un plan fixe lourd de sens ; l’émotion et l’humour jaillit plus des silences et des plans que des dialogues chez lui. Il maitrise le pouvoir des images.
Pour ce film qui traite avec beaucoup de tact ; de l’amour, le temps qui passe et la paternité ; l’ambiance film à sketchs de cette construction, ne fait pas de celui-ci son meilleur ; même si on est emporté par sa poésie.
Un Jarmush en mode mineur, mais un Jarmush tout de même
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